Actu

Réforme de la voie pro : les nouveautés annoncées par Emmanuel Macron pour la rentrée

Le president de la République, Emmanuel Macron, lors de sa visite au lycée pro Bernard Palissy de Saintes, le 4 mai 2023.
Le president de la République, Emmanuel Macron, lors de sa visite au lycée pro Bernard Palissy de Saintes, le 4 mai 2023. © Twitter @GouvernementFR
Par Marine Ilario, publié le 04 mai 2023
6 min

Lors de son déplacement dans un lycée professionnel de Charente-Maritime, le chef de l'État a annoncé, ce jeudi 4 mai, plusieurs changements dans les lycées professionnels, effectifs dès la rentrée 2023.

Gratification des stages, renforcement du mentorat, accompagnement sur-mesure des élèves, etc. Lors de son déplacement au lycée Bernard Palissy de Saintes, en Charente-Maritime (17), ce jeudi 4 mai, Emmanuel Macron a donné les détails de la réforme de la voie professionnelle. Cette "cause nationale" dégage des objectifs clairs : "Lutter contre le décrochage scolaire, arriver à 100% d’insertion professionnelle et reconnaître les engagements des enseignants".

Si cette réforme devrait se mettre en place progressivement, de nombreux changements vont tout de même s’opérer dès la rentrée.

Faire de la voie professionnelle un choix

Aujourd'hui, un élève de voie professionnelle sur trois décroche sans avoir le bac ou équivalent. "Si les jeunes décrochent, c’est d’abord parce que la voie professionnelle est un choix par défaut", analyse Emmanuel Macron. Pour faire de la filière professionnelle une voie que l’on choisit vraiment, le président de la République souhaite susciter des vocations dès le collège.

Dès la rentrée de septembre 2023, les collégiens bénéficieront d’un temps dédié à la découverte des métiers. Il sera mis en place à partir de la 5e. Par ailleurs, les taux d’insertion, les taux d’emploi et de poursuite d’étude de chaque filière seront affichés sur Affelnet. "En 2025, nous afficherons également les rémunérations par filière", a précisé le président.

Les stages seront rémunérés

Pour "reconnaître et valoriser l’investissement des élèves", Emmanuel Macron a confirmé la mise en place d’une gratification progressive des stages. Concrètement, à partir de la rentrée 2023, les lycéens seront payés à hauteur de 50 euros par semaine de stage effectuée en seconde ou en première année de CAP, 75 euros en première ou en deuxième année de CAP et 100 euros en terminale.

Ces périodes de formation en milieu professionnel durent de 12 à 16 semaines en CAP selon les spécialités. En bac pro, les élèves effectuent 22 semaines de stage sur les trois années de formation.

Une augmentation de la durée des stages en fonction de son projet

Un temps en stage qui pourra évoluer en fonction du projet des élèves à la fin du lycée. Le président de la République souhaite créer "une souplesse pour l’année de terminale, dès la rentrée, pour se préparer à l’année post-bac pro ou à la poursuite d’études".

Concrètement, pour ceux qui veulent s’insérer dans la vie active, la durée des stages sera augmentée de 50%. Pour les autres, qui souhaitent poursuivre leurs études, quatre semaines de cours supplémentaires seront organisées pour préparer notamment à l’entrée en BTS.

La réforme prévoit également la possibilité de suivre des enseignements optionnels comme des cours d’entrepreneuriat ou une deuxième langue vivante.

Favoriser l’accompagnement des lycéens pro

Les échecs en BTS des élèves issus de la voie professionnelle sont encore trop nombreux et l’insertion professionnelle de ceux qui ne poursuivent pas leurs études après le bac est trop faible. "Moins de 40% des jeunes diplômés trouvent un emploi six mois après l’obtention de leur diplôme (…) on ne peut pas se satisfaire de ça", constate le Président.

Pour favoriser les réussites, Emmanuel Macron souhaite créer "un filet de sécurité une fois le bac en poche". Les élèves qui souhaitent s’insérer directement après le bac, pourront ainsi être accompagnés par des conseillers Pôle emploi.

Ils pourront également bénéficier du soutien d’un "bureau des entreprises" présent dans chaque lycée. Composé d’enseignants et/ou d’acteurs du marché du travail, sa mission sera notamment d’accompagner les élèves dans la recherche de stages.

Les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études pourront bénéficier d’un parcours de consolidation en BTS "pour suivre des cours d’approfondissement et améliorer leur chance d’obtenir leur diplôme", a précisé le chef de l'État. Les enseignants de lycée professionnel volontaires pourront aussi proposer à ces élèves un accompagnement généralisé durant leur première année d’études supérieures.

Enfin, chaque lycéen qui en fera la demande pourra bénéficier de l’accompagnement d’un mentor. Si 150.000 jeunes en ont bénéficié en 2022, l’objectif est de pouvoir, dès la rentrée, le proposer à l’ensemble des élèves de la voie professionnelle et "donner du réseau à ceux qui n’en ont pas".

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !