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Lycées agricoles : le vrai ou faux des idées reçues

L’enseignement agricole, qui regroupe environ 800 établissements scolaires et 130 CFA, a accueilli en 2019 plus de 162.000 élèves dans le secondaire.
L’enseignement agricole, qui regroupe environ 800 établissements scolaires et 130 CFA, a accueilli en 2019 plus de 162.000 élèves dans le secondaire. © Adobe Stock/goodluz
Par Gaétan Trillat, publié le 23 mars 2021
5 min

Il est possible d'exercer 200 métiers différents après un bac général, technologique ou professionnel en lycée agricole. Vous l'ignoriez ? L’Etudiant fait le tour des clichés tenaces concernant cette filière.

Placé sous la responsabilité du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’enseignement agricole regroupe environ 800 établissements scolaires et 130 centres de formation des apprentis (CFA) et a accueilli en 2019 plus de 162.000 élèves dans le secondaire. Pourtant, ces structures restent méconnues du grand public et des clichés leur collent encore à la peau. Démêlons le vrai du faux avec des témoignages d’enseignants.

Les lycées agricoles sont forcément des lycées professionnels

FAUX. Comme dans l’Éducation nationale, il existe des lycées professionnels (LPA) et des lycées d'enseignement général et technologique (LEGTA). Le bac général est le même qu’ailleurs "mais ne propose que trois enseignements de spécialité : maths, physique-chimie et biologie-écologie", détaille Isabelle Blanchard, proviseure adjointe du lycée agro-viticole de Blanquefort (33). Le bac technologique se nomme STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) et se décline selon cinq options : aménagement, production, transformation alimentaire, services à la personne ou agro-équipements.

Les élèves sont tous des enfants d’agriculteurs

FAUX. Il est loin le temps où la majorité des élèves étaient des enfants d’agriculteurs désireux de reprendre l’exploitation familiale. "Il y en a, oui, mais nous avons aussi beaucoup de jeunes citadins sans lien historique avec l’agriculture et des jeunes ayant simplement une sensibilité environnementale et écologique", résume Franck Mathieu, proviseur adjoint du lycée Pixérécourt, près de Nancy (54).

Les études en lycée agricole demandent un goût pour la nature

VRAI. S’il n’est pas nécessaire de vouloir devenir agriculteur, il faut au moins avoir "une appétence pour l’environnement, le vivant, le monde qui nous entoure", estime Gabriel Munoz, enseignant au lycée de Saint-Germain-en-Laye (78). En filière générale, les élèves apprécient le cours de biologie-écologie, que l’on trouve uniquement en lycée agricole. "Ils peuvent être amenés à construire des hôtels à insectes ou des nichoirs à oiseaux", relate Isabelle Blanchard. L’option hippologie-équitation, proposée par les établissements qui ont leur propre centre équestre, est aussi très attractive.

Il n’y a pas beaucoup de débouchés après un lycée agricole

FAUX. Les lycées agricoles préparent à une large palette de métiers dans "l’industrie agroalimentaire, l’aménagement paysager, la gestion de l’eau, les services à la personne, soit en tout plus de 200 professions", énumère Franck Mathieu. Certains élèves poursuivent leurs études en BTS agricole, mais beaucoup d’autres choisissent la voie de l’université, d’un BUT (ex-DUT) ou d’une classe prépa. Parfois dans le but d’intégrer une école vétérinaire ou une école d’ingénieurs.

Les lycées agricoles fonctionnent comme des exploitations à part entière

VRAI. La grande majorité des établissements possèdent leur propre exploitation attenante. Celle-ci sert de support pédagogique pour les travaux pratiques et les stages. Sa nature dépend de la spécialité de l’établissement : à Saint-Germain-en-Laye, les élèves disposent par exemple d’une serre horticole et d’un atelier paysager. Ces exploitations doivent fonctionner comme dans la vie réelle, ce qui leur confère un rôle dans l’économie locale.

Les lycées agricoles sont sélectifs

VRAI. Dans le public, l’affectation en lycée agricole se fait, comme dans l’Éducation nationale, via la plateforme Affelnet. Ce n’est donc pas le lycée qui choisit ses élèves directement, mais l’inspection académique. En revanche, les établissements agricoles ne sont "pas soumis à la carte scolaire", indique Sandrine Mirassou, du lycée Montardon, près de Pau (64).
Sans critère de proximité géographique, ce sont les résultats scolaires du collège qui priment. "Il faut nous mettre en premier choix sur Affelnet pour espérer être pris", prévient la proviseure adjointe. Peu nombreux et aux effectifs modestes (entre 300 et 500 élève), les lycées agricoles ont souvent un rayonnement départemental voire régional. Autour de 60% des élèves sont internes.

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