Phoenix CMS Accéder au BO
Partenariat

3 sujets de dissertation de philo sur la justice et nos idées de plan pour y répondre

sujet philo justice
sujet philo justice © Adobe Stock
Par Superprof, en collaboration avec l'Etudiant, publié le 12 mars 2025
8 min

La justice, un sujet classique du bac de philo, mais pas si simple à maîtriser ! Entre droit, morale et équité, la frontière est parfois floue… Pas de panique ! On vous propose ici trois sujets types avec plans détaillés et références philosophiques pour vous entraîner efficacement. Objectif : comprendre les grands enjeux, éviter les pièges et cartonner le jour J.

C'est quoi la justice selon la philosophie ?

La justice est une notion essentielle en philosophie, car elle structure nos sociétés et interroge sur la frontière entre le droit, la morale et l’équité. L’épreuve du bac de philosophie invite souvent les élèves à réfléchir sur cette thématique.

Pour vous aider à préparer cette épreuve, nous vous proposons trois sujets de dissertation détaillés, incluant des références philosophiques. Pour chaque sujet, nous présenterons un plan en trois parties

Afin de dynamiser l’ensemble, nous vous proposons une idée de transition entre chaque partie ainsi qu’une ouverture du sujet en fin de troisième partie.

Sujet 1 de philosophie : Peut-on désobéir aux lois au nom de la justice ?

Ce premier classique du thème interroge sur des notions clés comme l’aspect implacable de la loi ou des concepts comme la morale ou la désobéissance civile. Il invite à se questionner sur la légitimité des lois et les risques d’une contestation permanente de celles-ci. 

Problématique possible : La désobéissance peut-elle être légitime au nom d’un idéal supérieur de justice, ou risque-t-elle d’ouvrir la porte à l’anarchie ?

Première partie : Le respect de la loi comme fondement de la justice

Dans cette première partie, plusieurs philosophes peuvent être mis en avant. Comme Platon qui prend l’exemple de Socrate, refusant de fuir sa condamnation à mort. Car un tel refus reviendrait à remettre en cause l’ordre de la cité. 

Dans Le Léviathan, Hobbes avance l’idée que la loi est nécessaire pour éviter le chaos. Selon Rousseau et son contrat social, l’obéissance aux lois est impérative car elles traduisent la volonté générale. On retrouve ici l’implacable idée de la locution latina Dura lex, sed lex (la loi est dure, mais c’est la loi). 

Transition : L’histoire montre que certaines lois ont pu être profondément injustes. Dans ce cas de figure, la désobéissance ne devient-elle pas un devoir moral ?

Deuxième partie : Quand la loi devient injustice, la désobéissance devient morale

Selon Thoreau, lorsqu’une loi est injuste, il est légitime d’y désobéir. Selon lui, l’individu ne doit pas être complice d’un système oppresseur. Saint Augustin fait de son côté la distinction entre la loi juste et la loi injuste, justifiant de ne pas se conformer à la seconde. 

Cette idée, on la retrouve dans la lutte de Martin Luther King qui justifie la désobéissance aux lois ségrégationnistes en affirmant qu’une loi injuste n’est pas une véritable loi. 

Transition : Si la désobéissance à une loi injuste peut être légitime : qui décide si une loi est juste ou non, et jusqu’où peut aller la désobéissance ?

Troisième partie : Le chaos comme principal risque de la désobéissance

Cette troisième partie interroge sur le risque d’instabilité que fait peser la désobéissance. Vous pouvez mobiliser des auteurs comme Arendt qui établit une distinction entre la désobéissance civile cherchant à réformer et l’anarchie menaçant l’ordre social. 

Le sociologue Max Weber et sa vision de l’État qui dispose du monopole de la violence légitime peut aussi être mis en avant. Selon Weber, si chacun se met à désobéir selon sa propre vision de la justice, l’autorité de l’Etat s’effondre. Dans Théorie de la justice, Rawls admet la légitimité de la désobéissance civile sous plusieurs conditions : pacifisme et motivée par un idéal de justice rationnel.

Idée d’ouverture : Les lanceurs d’alerte comme Edward Snowden ou Julian Assange ont enfreint la loi de leur pays. Leur cas soulève alors une question essentielle : la désobéissance aux lois peut-elle être justifiée lorsqu’elle vise à défendre une justice plus universelle ?

Sujet 2 bac philo : Peut-on juger une action indépendamment de son intention ?

Ce sujet permet de traiter des notions comme l’éthique. Il oppose deux visions : le déontologisme qui juge l’action sur son intention et le conséquentialisme qui l’évalue selon ses effets. Vous pouvez également aborder la dualité entre justice et morale.

Problématique possible : Le jugement moral ou juridique doit-il se fonder uniquement sur les conséquences d’un acte, ou faut-il aussi prendre en compte l’intention de son auteur ?

Première partie : L’intention comme fondement du jugement moral et juridique

Dans notre système judiciaire, l’intention de commettre un crime est essentielle pour établir la culpabilité et qualifier l’acte (homicide volontaire / involontaire). 

Sous l’angle du jugement moral, Kant peut être mis en avant autour de l’idée que seule l’intention compte. Selon le philosophe, une action n’a de valeur que si elle repose sur une intention morale universelle (déontologisme). Le dilemme moral de Raskolnikov peut servir à montrer les limites d’un jugement uniquement basé sur l’intention.

Transition : Juger une action à sa seule intention pose problème, car les conséquences réelles peuvent être désastreuses.

Deuxième partie : Les conséquences sont-elles plus importantes que l’intention ?

Ici, on peut développer l’idée de l’utilitarisme chère à Bentham ou Mill. Un concept qui diffuse l’idée qu’une action est juste si elle maximise le bonheur collectif et qui fait fi de l’intention de son auteur. Cet argument utilitariste peut être mis en défaut par des exemples historiques comme les guerres menées au nom de la protection de la démocratie. Gardez aussi en tête qu’une intention noble ne garantit pas systématiquement des effets positifs.

Transition : Peut-on concilier intention et conséquence et si oui, comment ?

Troisième partie : La nécessité d’un jugement équilibré entre intention et conséquences

L’exemple du droit peut être repris dans cette troisième partie autour de notions comme les circonstances atténuantes, prenant en considération les deux aspects. Dans Le principe responsabilité, Hans Jonas argue qu’il est important de juger les actions selon l’intention mais aussi selon leurs conséquences à long terme. Selon l’auteur, intention et conséquences doivent être pensées ensemble.

Idée d’ouverture : Peut-on excuser une politique inefficace sous prétexte qu’elle partait d’une bonne intention ?

Sujet possible n° 3 : Vaut-il mieux une justice imparfaite que pas de justice du tout ?

Ce sujet permet de mettre en exergue des concepts clés comme la légitimité des lois, la nécessité d’amélioration de l’appareil juridique ou encore les risques d’anarchie. Il s’inscrit aussi dans la continuité du premier sujet.

Problématique possible : Accepter les défauts d’une justice imparfaite revient-il à tolérer les injustices ?

Première partie : La justice : imparfaite mais nécessaire

Ici, vous pouvez mettre en avant des auteurs comme Hobbes qui précise que la justice permet de limiter la loi du plus fort et qu’un système juridique efficace reste garant d’une société qui ne bascule pas dans l’anarchie. Dans L’Esprit des Lois, Montesquieu met en avant l’idée qu’une justice, même imparfaite, reste préférable à l’arbitraire.

Transition : Une justice imparfaite peut contribuer à maintenir certaines formes d’injustice

Deuxième partie : Une justice imparfaite peut être source d’injustices

Si la justice a pour vocation d’établir un ordre équitable, son imperfection peut parfois produire l’effet inverse, en perpétuant des injustices. Une justice imparfaite ne se contente pas d’être insuffisante : elle peut devenir un outil de domination ou de discrimination, nuisant ainsi à ceux qu’elle devrait protéger.

Les erreurs judiciaires comme l’affaire Dreyfus sont des manifestations flagrantes de l’imperfection de la justice. Nietzche avance quant à lui que la justice sert d’ailleurs souvent les intérêts des puissants. Les lois ségrégationnistes aux Etats-Unis ou en Afrique du Sud au temps de l’apartheid montrent que la justice peut renforcer l’oppression.

Transition : Faut-il rejeter toute forme de justice ou chercher à la perfectionner ?

Troisième partie : La nécessité d’une amélioration constante de la justice

L’ouvrage Théorie de la justice de Rawls précise qu’une justice doit travailler en continu pour corriger ses défauts et tendre vers plus d’équité. Ici, pour reprendre l’argument de la deuxième partie relatif aux lois ségrégationnistes, vous pouvez mettre en avant le mouvement pour les droits civiques qui a permis de corriger les injustices.

Idée d’ouverture : Comment peut-on améliorer un système imparfait sans tomber dans l’utopie ou le chaos ?

Travailler sur des sujets réels vous permettra de bien préparer l’épreuve de philosophie au baccalauréat. Un professeur particulier de philo peut vous aider à trouver les meilleurs arguments, vous donner des corrections et vous faire progresser pour réussir votre épreuve haut la main.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !