3 sujets de dissertation de philo sur la liberté

La liberté est l’un des grands thèmes du bac de philosophie, aussi passionnant que complexe. Découvrez trois sujets classiques sur la liberté, chacun accompagné d’une problématique, d’un plan détaillé et d’idées d’ouverture pour réussir votre dissertation.
A l’épreuve du bac de philosophie, la liberté est l’un des thèmes les plus fréquents, mais aussi les plus complexes.
Qu’elle soit envisagée comme indépendance, autonomie morale, ou encore droit politique, la liberté soulève des interrogations essentielles : la loi nous rend-elle plus libres ou nous contraint-elle ? Sommes-nous encore libres lorsque nous obéissons à la morale ? La société protège-t-elle notre liberté ou la menace-t-elle ?
Dans cet article, nous vous proposons trois sujets travaillant le concept de liberté. Pour chacun de ces trois sujets, nous développerons la même structure avec une problématique, un plan en trois parties et une ouverture sur un sujet connexe en fin de troisième partie.
Sujet n°1 : La liberté est-elle compatible avec la loi ?
Ce premier sujet permet de mettre dans la même balance le concept de liberté et celui de la contrainte, en particulier dans le cadre de la vie en société. Les auteurs à mobiliser sont nombreux : Hobbes, Rousseau, Kant ou encore Mill.
Problématique possible : La loi impose des règles et des limites à nos actions. Dès lors, peut-elle être compatible avec l’idée de liberté, ou en est-elle l’antithèse ?
Partie 1 : La loi semble être un facteur limitant de la liberté
Finalement, être vraiment libre, n’est-ce pas faire uniquement ce que l’on souhaite ? Selon Spinoza, la liberté est l’absence d’empêchement extérieur. Or, la loi interdit certains comportements et impose donc des limites extérieures.
Transition avec la deuxième partie : Cette vision d’une liberté sans règle est-elle vraiment réaliste ou souhaitable ?
Partie 2 : La loi rend la liberté possible
Selon Rousseau, « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Dans Le Contrat Social, Rousseau considère d’ailleurs, en opposition à Spinoza, que faire ce que l’on veut est une liberté illusoire. Selon lui, la véritable liberté consiste à suivre sa propre volonté réfléchie dont la manifestation ultime est la loi puisqu’elle est l’expression de la volonté générale.
Sans loi, c’est souvent la loi du plus fort qui domine. Un élément qui engendre une perte de liberté pour le plus grand nombre. La loi permet par ailleurs de protéger les libertés individuelles comme la liberté d’expression ou de circulation.
Transition avec la troisième partie : Toutes les lois ne sont pas justes ou libératrices : comment distinguer celles qui garantissent la liberté de celles qui l’étouffent ?
Partie 3 : Une liberté éclairée, encadrée par des lois justes
Dans cette partie, il est important de montrer que la loi ne contredit pas forcément la liberté, surtout si elle est le fruit de la raison ou d’un consensus démocratique.
Pensez à illustrer vos arguments avec des exemples concrets : lois sur la liberté d’expression, le droit de vote, la protection des minorités… Des auteurs comme Kant et sa loi morale (être libre c’est obéir à sa propre raison) peuvent être mobilisés dans le développement.
Idée d’ouverture : Ce sujet ouvre sur les tensions contemporaines entre sécurité et liberté, ou encore entre libertés individuelles et exigences collectives (règles sanitaires, état d’urgence, écologie…).
Sujet 2 : Suis-je libre lorsque je me conforme à la morale ?
Cette thématique pousse la réflexion sur la liberté intérieure vis-à-vis des exigences morales. Les notions d’autonomie et de conscience morale devront être développés. Côté argument d’autorité, Kant, Freud, Rousseau ou même Sartre peuvent être cités.
Problématique possible : Obéir à la morale, est-ce encore être libre, ou au contraire se soumettre à une autorité extérieure ?
Partie 1 : Se conformer à la morale, c’est renoncer à sa propre liberté spontanée
Contrairement à la liberté spontanée, la morale dicte ce qu’il « faut faire » en édictant et en imposant des normes. Respecter cette morale revient donc, en certains cas, à refuser certains désirs ou se censurer.
Dans cette première partie, vous pouvez développer la notion du surmoi mise en avant par Freud. Cette notion fait référence à la morale intériorisée de l’individu qui limite ses pulsions.
Transition avec la deuxième partie : Obéir à ses désirs sans réflexion, est-ce vraiment une forme de liberté ?
Partie 2 : La morale peut exprimer une liberté authentique
Selon Kant, la vraie liberté réside dans l’autonomie morale et non l’obéissance aux passions et aux pulsions. Jean-Jacques Rousseau peut aussi servir d’argument d’autorité dans cette partie avec l’idée que se libérer de ses penchants est une manière de s’élever en tant qu’être humain.
En se libérant de l’emprise des pulsions immédiates, l’homme devient capable de moralité. C’est en ce sens qu’il s’élève au-dessus de l’animalité et devient véritablement humain.
Transition avec la troisième partie : Toutefois, cette vision de la liberté comme adhésion à la morale ne va-t-elle pas trop loin ? Peut-on vraiment prétendre que chaque acte moral est le fruit d’un choix libre et réfléchi ?
Partie 3 : Entre contrainte morale et choix personnel : la liberté balance
Si agir moralement n’est pas synonyme de perte de liberté, la morale n’est pour autant pas le garant de celle-ci. Les cas d’action (ou d’inaction) par peur du jugement d’autrui sont des exemples qui peuvent être utilisés. Selon Sartre, l’homme est libre de ses choix, y compris moraux.
Idée d’ouverture : Sommes-nous toujours libres face à des normes morales sociales, religieuses ou même politiques ?
Sujet n°3 : Le travail rend-il libre ?
Ce sujet interroge le rapport entre travail et liberté, deux notions fondamentales de la vie humaine.
Le travail est souvent vu comme une contrainte, mais peut aussi être une voie d’émancipation personnelle ou sociale. Ce sujet prend une dimension particulière en raison de son lien avec la maxime « Arbeit macht frei » (le travail rend libre) tristement célèbre pour avoir été inscrite à l’entrée des camps nazis, où elle a pris un sens cynique et cruel. Il permet aussi de réfléchir à la fois aux promesses et aux détournements idéologiques du travail.
Problématique possible : Le travail est souvent perçu comme une nécessité contraignante. Mais peut-il aussi être un moyen d’émancipation et de liberté ? Ou cette idée n’est-elle qu’une illusion ou une justification idéologique ?
Partie 1 : Le travail comme contrainte naturelle et sociale
Dans cette partie, on développe l’idée que le travail vise avant tout à répondre à une nécessité : subvenir à ses besoins vitaux.
D’ailleurs le terme « travail » vient du latin « tripalium » qui désigne un instrument de torture. Le travail serait donc une obligation économique qui limite notre temps libre et notre autonomie. Simone Weil met aussi en avant le travail comme potentiellement déshumanisant lorsqu’il est purement mécanique (travail à l’usine).
Transition avec la deuxième partie : N’est-il pas trop réducteur de considérer le travail comme une simple contrainte ?
Partie 2 : Le travail peut être un moyen d’émancipation
Selon Hegel, l’homme peut se former et se révéler dans le travail. Le travail est aussi un vecteur de liberté puisqu’il permet l’autonomie financière et de faire ses propres choix de vie. Enfin, il permet aux hommes et aux femmes de prendre une place dans la société avec une identité sociale. Selon Simone de Beauvoir, le travail constitue également un levier d’émancipation pour les femmes en leur donnant une indépendance économique.
Transition avec la troisième partie : Cette vision positive du travail n’est pas toujours vérifiée et celui-ci peut aussi devenir une forme d’aliénation ou d’exploitation.
Partie 3 : Le travail comme aliénation ou oppression
Dans Manuscrits de 1844, Marx explique que le capitalisme dépossède le salarié du produit de son activité, ce qui engendre l’aliénation : l’homme devient étranger à lui-même.
De son côté, Nietzsche voit le travail comme une manière de contrôler les masses, limitant le temps pour penser, créer ou vivre intensément.
Idée d’ouverture : Les questions autour du revenu universel peuvent interroger autour du lien entre liberté et travail.
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