3 sujets de dissertation de philo sur la nature et nos idées de plan pour y répondre

La nature est un thème central en philosophie, souvent abordé au bac. Découvrez trois sujets possibles autour du rapport entre l’homme et la nature, avec pour chacun une problématique et un plan détaillé pour structurer votre dissertation.
Le rapport de l’Homme à la nature est une question majeure en philosophie. Une question qui traverse aussi bien les débats éthiques et scientifiques que politiques.
À l’épreuve de philosophie du bac, la thématique de la nature peut donner lieu à des sujets riches et complexes : la distinction entre nature et culture, les droits de la nature ou encore les conséquences du progrès technique sur l’environnement.
Pour chacun des sujets développés, nous vous proposerons une idée de problématique ainsi qu’un plan en trois parties. Afin de fluidifier le développement, nous incluons dans chaque fin de partie un élément de transition ou d’ouverture pour la dernière partie.
Sujet n°1 : Peut-on opposer la culture à la nature ?
Véritable classique du bac philosophie, ce sujet questionne la définition même de l’humain : plutôt déterminé par sa nature biologique ou façonné par la culture ?
Pour développer cette question, des notions centrales comme le rôle de l’éducation et le langage comme outil de dépassement de la nature pourront être mobilisées. Des auteurs tels que Freud ou Rousseau pourront servir à étayer le propos.
Problématique possible : La culture est souvent vue comme ce qui distingue l’homme de la nature. Mais peut-on réellement les opposer, ou sont-elles plus liées qu’il n’y paraît ?
Partie 1 : La culture s’oppose à la nature
Contrairement à la nature, la culture introduit des normes, du langage ou des valeurs morales. La culture contribue donc à modifier nos instincts naturels. Cette idée, on la retrouve chez Freud qui explique que la civilisation refoule les pulsions. Pour Rousseau, l’éducation transforme l’homme : « On ne naît pas homme, on le devient ».
Transition avec la deuxième partie : Cette opposition entre culture et nature est-elle, en réalité aussi frontale ?
Partie 2 : La culture prolonge ou transforme la nature
Si la première partie oppose frontalement les deux concepts, cette seconde partie montre que les deux notions peuvent être liées.
L’homme utilise notamment ses capacités naturelles (raison, capacité à communiquer) pour développer la culture. La culture peut aussi être appréhendée comme essentielle face à certaines limites de la nature (construction d’un habitat, recherches de denrées alimentaires…).
Chez Lévi-Strauss, on retrouve aussi l’idée que la distinction entre culture et nature n’est pas universelle et qu’elle dépend des sociétés.
Transition avec la troisième partie : Faut-il penser ces deux notions comme opposées ou plutôt y voir une forme de continuité ?
Partie 3 : Nature et culture : deux dimensions complémentaires de l’humain
Dans cette troisième partie, il s’agit de montrer que nature et culture cohabitent et que les deux s’enrichissent mutuellement. La culture permet notamment de repenser notre rapport à la nature. Naturellement, vous pouvez utiliser une ouverture qui s’oriente sur les thématiques écologiques et le respect de l’environnement.
Idée d’ouverture : Pour survivre, la culture moderne doit-elle renouer avec la nature ?
Sujet n°2 : La nature a-t-elle des droits ?
Ce sujet, qui lie préoccupations écologiques et normes juridiques pousse à s’interroger sur l’extension de la notion de droit, au-delà de l’humanité et à la place de la nature dans notre système moral et juridique.
Problématique possible : Face aux enjeux environnementaux, doit-on reconnaître des droits à la nature ?
Partie 1 : Traditionnellement, les droits sont réservés aux êtres humains
Le droit suppose une conscience, une responsabilité et une capacité à revendiquer quelque chose. Selon Kant, on ne doit respecter la nature que par devoir envers l’humanité. En ce sens, la nature est un objet d’usage et ne saurait constituer un sujet moral ou juridique.
Transition avec la deuxième partie : Cette vision anthropocentrée semble être remise en question par les menaces écologiques actuelles.
Partie 2 : Le concept de droit pour la nature : une évolution nécessaire ?
Pour étayer cette seconde partie, il faudra aborder le concept de personnalité juridique de la nature. Un concept qui a déjà été utilisé dans certains pays comme la Nouvelle-Zélande qui a reconnu la personnalité juridique du fleuve Whanganui en 2017.
Si le concept d’écocide existe depuis la fin des années 1940, il prend une toute autre dimension depuis quelques années, y compris sur le terrain du juridique avec la notion de crime contre l’environnement. Sur le plan moral, le principe de responsabilité vis-à-vis des générations futures de Hans Jonas peut aussi être mis en avant.
Transition avec la troisième partie : Donner des droits à la nature implique une modification profonde de notre système moral et juridique : est-ce vraiment possible ?
Partie 3 : Vers une nouvelle éthique environnementale ?
Pour juger les crimes écologiques à grande échelle, la création d’une Cour pénale internationale de l’environnement est envisagée. Celle-ci incarnerait une volonté de faire respecter les droits de la nature à l’échelle planétaire, au-delà des intérêts économiques ou politiques.
Cette évolution juridique marquerait un changement de paradigme : la nature deviendrait un sujet de droit, et non plus un simple décor de l’action humaine. Ce changement nécessiterait d’inventer une nouvelle manière de penser la justice.
Idée d’ouverture : Peut-on imaginer une société où la nature aurait non seulement des droits, mais aussi des représentants, des avocats, et des tribunaux pour les défendre ?
Sujet n°3 : Le progrès est-il contraire à la nature ?
Ce dernier sujet permet d’aborder les enjeux de la modernité et les possibles limites du développement. Un sujet qui se prête particulièrement aux questions contemporaines autour du progrès technique et de son impact environnemental.
Problématique possible : Le progrès vise à transformer le monde et à libérer l’homme des contraintes naturelles. Mais cette transformation ne menace-t-elle pas l’équilibre même de la nature ?
Partie 1 : Le progrès technique vise à dépasser les limites naturelles
Dans différents domaines comme la médecine, l’alimentation ou le transport, le progrès technique vise à améliorer les conditions de vie. La connaissance scientifique permet de mieux maîtriser la nature et le développement de nouvelles techniques libère progressivement l’homme des contraintes naturelles.
Ces idées, on les retrouve sous la plume de Francis Bacon ou Karl Marx avec des visions favorables au progrès : moyen de devenir possesseur de la nature pour Bacon et libération de l’homme pour Marx.
Transition avec la deuxième partie : Cette volonté de domination de l’homme sur la nature n’entraîne-t-elle pas des dérèglements irréversibles ?
Partie 2 : Quand le progrès entre en conflit avec l’équilibre naturel
Si les philosophes sont historiquement favorables au progrès technique, c’est en partie parce que les préoccupations environnementales sont plus contemporaines. Réchauffement climatique, pollution, épuisement des ressources… semblent aujourd’hui en partie dus à cette course au progrès.
Dans cette deuxième partie, des auteurs comme Hans Jonas peuvent être mis en avant, via notamment le principe de précaution. Le philosophe autrichien Ivan Illich se montre lui aussi critique du développement technologique lorsque celui-ci est hors de contrôle.
Transition avec la troisième partie : Faut-il renoncer au progrès ou plutôt chercher à l’harmoniser avec la nature ?
Partie 3 : Repenser le progrès de manière plus responsable
Dans cette dernière partie, la notion de développement durable s’inscrit en filigrane. Vous pouvez montrer que science et technique peuvent aussi se conjuguer avec la nature comme dans le cadre de l’agriculture raisonnée ou des énergies renouvelables.
Le philosophe des sciences et sociologue Bruno Latour peut être mis en avant pour sa remise en cause de la séparation nature / culture. Michel Serres, dans Le Contrat Naturel propose que l’humanité passe un contrat avec la nature, à l’image du contrat social de Rousseau.
L’idée centrale autour de cette troisième partie est de tendre vers un projet respectueux et non comme une domination de la nature.
La clé pour réussir son épreuve de philosophie au bac, c’est de s’entraîner. Si vous avez besoin d’aide pour préparer des sujets et avoir des corrections personnalisées, pensez à faire appel à un prof particulier de philo sur Superprof. Près de 10 000 professeurs de philosophie vous attendent partout en France pour des cours en présentiel ou en visio.