Non, un travail n’est pas "réverbatif", mais il peut être "rébarbatif" !
Dans la famille des "mots écorchés", je demande "rébarbatif" ! Certes, ce n’est pas le seul : aborigène, obnubilé ou encore infarctus connaissent le même sort. Pour comprendre et mémoriser son orthographe ainsi que sa prononciation, rien ne vaut un petit détour par... l’étymologie !
D’abord, il est plutôt "normal", en tout cas "naturel", d’avoir la langue qui fourche au moment de prononcer "rébarbatif". Pourquoi ? En raison de la proximité des deux syllabes "bar" et "ba". Certes, "barbare" n’est pas difficile à prononcer, mais on "attaque direct" avec "bar", ce qui fait toute la différence !
Ensuite, nous sommes influencés par un mot proche : réverbère ! Réverbère, réverbatif... ça semble logique... en tout cas pour l’oreille, qui recherche toujours ce qui lui est familier !
À présent que nous avons dressé la liste des "bonnes raisons de se tromper", voyons pourquoi il faut dire "rébarbatif". Ce mot ne vous fait-il pas penser à un autre ? Mais si regardez bien : rébarba... barba... barbe ! Eh oui, c’est la "barbe" qui est contenue dans "rébarbatif" !
Quel rapport, me direz-vous ? L’adjectif s’est d’abord appliqué à une personne à la barbe revêche, qui rebute par son apparence. Puis il a pris le sens figuré de "difficile et ennuyeux" (une tâche rébarbative, un discours rébarbatif). Depuis, le lien avec la barbe s’est un peu distendu, mais il reste manifeste dans l’expression exclamative "La barbe !".