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Reportage

Vacances apprenantes : "On a la prof que pour nous !" À deux mois du bac, des élèves s'essaient à de nouvelles méthodes de révision

Quelques élèves du lycée polyvalent de Cachan participent aux "vacances apprenantes".
Quelques élèves du lycée polyvalent de Cachan participent aux "vacances apprenantes". © Clémentine Rigot
Par Clémentine Rigot, publié le 24 avril 2025
4 min

Préparer le bac au lycée et en petit comité en pleines vacances de printemps, c'est ce que propose le dispositif "vacances apprenantes". Reportage à Cachan, dans l'un des plus grands lycées du département.

Il est onze heures devant les grilles du lycée polyvalent de Cachan (94). Ce 16 avril, en pleine période de vacances scolaires, l’établissement semble désert. Seuls quelques quelques élèves attendent, postés devant une affiche "vacances apprenantes".

Depuis 2018, le lycée a mis en place des cours, quasi particuliers, pendant les vacances scolaires. Le but : permettre à ceux qui le souhaitent de venir préparer leur bac, leurs épreuves anticipées, ou même de retravailler certains points du programme sur lesquels ils éprouvent des difficultés.

"En France, nombreux sont les lycéens qui recourent à des cours particuliers à domicile, pour les soutenir dans leurs études. Il y a là une source d’inégalité entre les élèves car tous les parents n’ont pas forcément les moyens de telles dépenses. Dans ce contexte, le dispositif proposé par le lycée vise à répondre, gratuitement, à ce besoin d’accompagnement", explique le proviseur, Julien Maraval.

Des cours en très petit comité

Sciences, humanités, langues, littérature… Il y en a pour tous les goûts, et tous les besoins. Sur ces deux semaines, ils sont près de 200 à participer.

Au troisième étage, Raphael arrive, essoufflé, en cours de maths. La prof y explique, pour les quatre élèves qui se sont déplacés ce matin, comment choisir son thème pour le grand oral. "Partez d’un exercice du livre, recommande-t-elle, et tirez-en une question."

Le jeune homme fouille son manuel, à la recherche de l’inspiration. "Moi je voulais faire quelque chose sur une figure, je ne me souviens plus de son nom, c’est un genre de flocon", tente Raphael. La professeur l’aiguille : il s’agit des fractales. "Le bac de maths, il est sacrément compliqué !", avoue le jeune homme de 18 ans.

Comme ses camarades, il est venu aujourd’hui pour plancher en vue l’épreuve de la fin juin. "L’année dernière, en spé maths, on était 50, et là on est que cinq ce matin, se réjouit le lycéen. On a la prof que pour nous, aux petits soins, c’est presque des cours particuliers."

Des élèves aux profils variés

Deux étages plus bas, en philo, Emma prend des notes sur son cahier, un écouteur à l’oreille, en retranscrivant un podcast de France Culture. Ici aussi, on met le cap sur le grand oral. Ils sont quatre en classe, le nez sur un texte de Spinoza. La plupart d’entre eux potassent la notion de liberté.

"Je ne savais pas du tout ce que je voulais faire, je me suis dit que les profs pourraient m’aider", explique la jeune femme de 17 ans. Pour elle, ce sera une question en lien avec le sport, sa passion. "C’est une bonne idée les 'vacances apprenantes', ça permet aux personnes timides, comme moi, d’avoir des cours un peu personnalisés, souligne-t-elle. On peut poser les questions qu’on n’ose pas en cours".

"Le dispositif attire aussi bien des élèves 'fragiles' que des élèves 'performants', réunis par une même envie de réussir leur scolarité", indique Julien Maraval. Et ça porte ses fruits : "les bilans trimestriels mais également les résultats au baccalauréat obtenus par les élèves qui fréquentent nos dispositifs attestent de leur efficacité", se réjouit le proviseur.

Un système basé sur le volontariat

La clef du succès semble tenir dans le caractère "à la carte" des "vacances apprenantes". Ici, personne n’est forcé, tous sont volontaires pour mettre leur réveil un matin de vacances.

"Venir travailler là c’est mieux que la bibliothèque, on a un prof rien que pour nous, explique Raphael. Ça offre une possibilité de travailler aux élèves qui veulent, surtout qui n’ont pas forcément les moyens pour le faire à la maison." C’est bien l’accompagnement, en petits effectifs, qui permet de progresser efficacement.

"Ça permet de retravailler les choses qu’on n’avait pas comprises et pendant les vacances, c'est difficile de se mettre à réviser. Alors que là, on vient, c'est pour travailler, pas pour faire autre chose. C'est vraiment motivant", assure Emma.

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