Parcoursup : certaines formations privées lucratives bientôt supprimées de la plateforme ?

Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé que les formations jugées frauduleuses ou mensongères pourront disparaître de la plateforme d'admission post-bac.
"Réguler l’enseignement supérieur privé lucratif" : c’est le cap que se donne le ministère de l'Enseignement supérieur, à quelques jours de l’ouverture de la phase d’inscription de Parcoursup. L’objectif : retirer de l’offre certains cursus privés – donc payants - jugés mensongers, frauduleux, voire considérés comme des escroqueries, qui ne respectent pas les règles de transparence édictées par la plateforme.
L’enseignement supérieur privé à but lucratif, qui capterait à lui seul 15% des effectifs étudiants, est dans le viseur du ministère. "L’ampleur de ce développement explique que des dérives aient pu être constatées : formations fermant leurs portes du jour au lendemain, arnaques aux frais d’inscription", énumère le ministère.
Lutter contre les arnaques
Interrogé par nos confrères des Echos, Phlippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche auprès d'Elisabeth Borne, a insisté sur la nécessité d’une "régulation qui permette d'avoir des formations de qualité parce que proposer aux étudiants des formations qui n'ont pas de valeur, c'est juste un vol déguisé, et l'éducation, ça ne peut pas être une arnaque déguisée en opportunité".
"On a vu certaines formations faire du surbooking en apprentissage, d'autres qui promettaient un contrat d'apprentissage après inscription et finalement, une fois les candidats inscrits, leur indiquaient qu'il n'y avait pas de contrat et qu'il fallait payer 6.000 euros pour aller au bout de la formation", a listé Philippe Baptiste aux Echos.
Une nouvelle procédure de déréférencement des formations sur Parcoursup va donc être mise en place. En clair, un établissement pourra désormais être retiré de la plateforme s’il ne respecte pas les règles ci-dessous :
Honnêteté : les informations transmises aux candidats doivent être claires, complètes et exactes ;
Absence de procédure parallèle : les places proposées sur Parcoursup doivent être pourvues exclusivement sur Parcoursup ;
Respect de la liberté de choix du candidat : interdiction de faire pression sur les candidats ou de profiter de Parcoursup pour proposer aux candidats des formations en dehors de Parcoursup ;
Protection des intérêts financiers : il est interdit de demander le versement d’acomptes avant les inscriptions administratives et il n’y a pas de demande de frais de scolarité pour les formations en apprentissage ;
Transparence sur les contrats d’apprentissage : pour les formations en apprentissage, la transparence porte également sur les contrats d’apprentissage conclus avec les employeurs.
Cette procédure devrait s’appliquer dès cette année, avant le 13 mars, soit la fin de la période d’inscription. De quoi éviter à de nombreux jeunes une nouvelle salve d'inscriptions dans des formations malhonnêtes. "Les formations privées peuvent correspondre à des attentes des bacheliers et de leurs familles. Mais nous devons lutter sans répit contre les fraudes et les escroqueries, qui touchent d’ailleurs trop souvent les familles les plus modestes", a conclu Philippe Baptiste dans un communiqué.