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Plan "Filles et maths" : le gouvernement veut plus de filles en filières scientifiques

La ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne.
La ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne. © Eric TSCHAEN/REA
Par Clémentine Rigot, publié le 07 mai 2025
4 min

Le ministère de l'Éducation nationale lance un dispositif pour lutter contre les biais de genre, afin d'inciter davantage de filles à s'orienter vers les filières scientifiques, du secondaire aux études supérieures.

Voir "30.000 filles de plus en 2030 choisir l’enseignement de spécialité de mathématiques en classe de 1re et le conserver en terminale". C’est l’un des objectifs du nouveau plan "Filles et maths", dévoilé ce mercredi 7 mai par la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne.

Ce plan suivra trois piliers : la formation des enseignants, le renforcement de la place des filles dans les filières scientifiques et l'ouverture de vocations scientifiques à destination des collégiennes et lycéennes.

Des écarts qui commencent dès le CP

Le plan lancé par le ministère répond à un rapport mené par l'IGF et l'IGESR, qui analyse la situation et formule des propositions. "Aujourd’hui, en France, alors que 42% des filles suivent l’enseignement de spécialité mathématiques en terminale, elles ne représentent que 25% des étudiants qui intègrent des formations supérieures conduisant aux métiers d’ingénieurs et du numérique. Cette proportion stagne depuis 20 ans", résume le ministère dans un communiqué.

Un constat qui se mesure dès le CP : "Si l’appétence des filles pour les mathématiques est équivalente à celle des garçons à la rentrée, un écart apparaît dès le premier trimestre et se creuse tout au long de la scolarité".

Résultat, ces choix pénalisent les filles qui s’orientent alors vers des métiers avec de moins bonnes rémunérations. "En 2023, on note un écart de salaire de 14,2% entre les femmes et les hommes à temps de travail identique. Ces choix sont aussi pénalisants pour l’économie française : il manque plus de 20.000 ingénieurs et 60.000 techniciens formés chaque année en France", alerte le ministère.

Nouvelles classes scientifiques au collège

Pour lutter contre ces déséquilibres, Elisabeth Borne prévoit donc la mise en place d’un plan d’action reposant sur trois piliers, dont le premier consiste en une formation, dès la rentrée 2025, de tous les professeurs aux biais de genre.

Le second vise à "renforcer la place des filles dans les enseignements qui ouvrent vers les filières d’ingénieur et du numérique". Pour ce faire, le ministère prévoit notamment la création de classes à horaires aménagés "en 4e et en 3e en mathématiques et en sciences avec des partenaires de l’enseignement supérieur et de la recherche".

Ce système sera d’abord développé sous forme d’expérimentations dès septembre 2025 dans cinq académies : Amiens, Bordeaux, Martinique, Nancy-Metz, Normandie.

30% de filles minimum en prépa scientifique

Au-delà de l’enseignement secondaire, le plan "Filles et maths" a pour but d’augmenter le vivier féminin dans les études scientifiques. Ainsi, le ministère souhaite un minimum de 30% de filles à l’entrée des CPGE scientifiques d’ici 2030, et pas moins de 20% d’ici l’année prochaine. Toujours du côté des classes prépas, les établissements se voient fixer un objectif "d’au moins 30% de femmes parmi les nouvelles nominations de professeurs".

Les classes prépas devront-elles appliquer des quotas de filles sur Parcoursup ? Des concertations seront lancées prochainement pour définir les modalités de cet objectif.

Le troisième pilier, centré sur les vocations, organisera chaque année la venue dans les classes de femmes modèles qui viendront présenter leurs parcours aux élèves de la 3e à la terminale. Une expérimentation sera lancée en 2025 dans des académies volontaires, avant une généralisation en 2026.

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