Pourquoi écrit-on "elle s’est permis d’entrer" et "elle s’est fait avoir" ?

Même s’ils sont employés avec l’auxiliaire être, les participes passés "permis "et "fait" ne prennent pas ici de "e" final. Surprenant, n’est-ce pas ? Voici un petit récap’ de l’épineuse règle d’accord du participe passé des verbes pronominaux... version 100 % féminine !
Elle s’est permis d’entrer : "s’" est COI, donc on n’accorde pas
Pour ne pas se tromper, on pose la question "Elle a permis à qui ?", "à s’", autrement dit à elle-même. Puisque la question est "à qui ?", "se"est bien COI.
On pourrait dire également que l’on ne "permet pas quelqu’un", on "permet à quelqu’un". Le verbe permettre est transitif indirect : il se construit avec un complément introduit par la préposition "à".
Rappel : question quoi ? ou qui ? = complément d’objet direct (COD) / question à quoi ? ou à qui ? = complément d’objet indirect (COI).
Quand, dans un verbe pronominal, le pronom réfléchi (me, te, se, nous, vous, se) est COI, le participe passé d’un verbe pronominal ne s’accorde pas avec lui. Voilà pourquoi on écrit "Elle s’est permis d’entrer", et, pour les mêmes raisons, "elle s’est lavé les cheveux", "elle s’est brossé les dents"!
Rappel : on accorde le participe passé avec un COD mais jamais avec un COI (même placé avant le verbe).
Elle s’est fait avoir : "fait" est suivi d’un infinitif, donc on n’accorde pas
Immédiatement suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe "faire" est invariable.
C’est pourquoi l’on écrira, par exemple, qu’une touriste s’est fait avoir par un vendeur à la sauvette ; que cette future mariée s’est fait faire une robe sur mesure ; ou encore que cette stagiaire, en raison de ses nombreux retards, s’est fait renvoyer.
La même règle s’applique lorsque le verbe n’est pas à la forme pronominale. Exemple : les stagiaires qu’elle a fait embaucher.