Absences répétées d’un enseignant
QUESTION AU MÉDIATEUR - Quel recours lorsqu'un professeur est très souvent absent, pénalisant de fait les élèves à la fois dans leurs apprentissages et pour leur examen de fin d'année ? Saisi par les parents de lycéens en terminale dont le prof de philo assurait trop rarement ses cours, le médiateur est intervenu.
En cas d’absences répétées d’un enseignant, les parents doivent prendre contact avec le chef d’établissement, puis avec le médiateur si le problème persiste.
Le problème posé
Madame H. a pris contact avec le médiateur six mois après la rentrée scolaire. Le professeur de philosophie de la classe de sa fille, élève de terminale L, est très souvent absent. Les élèves ne sont pas toujours prévenus avant et l’enseignant est parfois absent toute une semaine. Avec un coefficient 7, l’épreuve de philosophie est l’épreuve dominante du baccalauréat L.
Selon Madame H., à quatre mois du baccalauréat, le tiers des cours de philosophie n’ont pas été assurés et moins de la moitié des notions qui composent le programme ont été étudiées. Sa fille travaille le programme en dehors de la classe avec d’autres élèves pour essayer de combler le retard. Mais la situation est d’autant plus stressante qu’elle vise une prépa littéraire après le bac.
Qu’a fait le médiateur ?
Le médiateur est intervenu auprès du chef d’établissement. Le proviseur, qui ne semblait pas précisément connaître le nombre des absences de l’enseignant concerné, a admis que la situation n’était pas satisfaisante. Le médiateur a suggéré que l’enseignant puisse rattraper certains cours. Impossible, selon le proviseur puisque l’enseignant concerné, jeune père de famille, ne souhaitait pas effectuer d’heures supplémentaires.
Le médiateur a alors conseillé au chef d’établissement d’avoir un entretien avec le professeur de philosophie pour l’inciter à se remobiliser à l’approche du baccalauréat. Le proviseur a indiqué qu’il suivrait cette suggestion.
Que faut-il retenir ?
Il est inévitable qu’une partie des enseignants soient amenés à s’absenter pour une période plus ou moins longue, notamment pour un congé maladie ou de maternité. Pour faire face aux absences qui se prolongent au-delà d’une dizaine de jours, certains enseignants (TZR) ne sont pas affectés dans une classe, de façon à pouvoir effectuer des remplacements. En cas de besoin, les rectorats peuvent également recruter des enseignants contractuels.
Les absences de courte durée (quelques heures ou quelques jours) ne donnent pas lieu à remplacement. Or, les absences de courte durée peuvent se succéder tout au long de l’année pour un même professeur. Ce phénomène empêche tout remplacement et déstabilise la classe. Le médiateur constate que les parents se mobilisent plus souvent face à de telles situations et ne comprennent pas que ces absences perdurent, craignant une hypothèque sur les examens. Les parents peuvent faire appel au médiateur, qui prendra alors contact avec le chef d’établissement pour s’assurer que les responsables du lycée ou du collège ont pris toute la mesure de la difficulté et qu’ils s’efforcent de la traiter.
Si les absences "perlées" ne donne pas lieu à une quantification précise de la part du ministère, le médiateur a le sentiment qu’elles sont suffisamment importantes pour que l’on s’en saisisse. Aussi a-t-il décidé de consacrer à cette question un groupe de travail des médiateurs académiques chargé d’élaborer des propositions à présenter au ministre de l’éducation.
Contacter le médiateur de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur
Les coordonnées du médiateur et des médiateurs académiques
