Reportage

Décès de Rémi Fraisse : les lycéens parisiens se mobilisent

Le lycée Montaigne, jeudi 6 novembre
Le lycée Montaigne, jeudi 6 novembre © Sylvie Lecherbonnier
Par Isabelle Dautresme, publié le 06 novembre 2014
1 min

Une vingtaine de lycées parisiens ont été bloqués dans la matinée du 6 novembre 2014 en soutien à Rémi Fraisse, militant écologique mort à Sivens, et contre les violences policières. Un cortège, rassemblant plus d’un millier de lycéens, s’est élancé en fin de matinée, de Nation à la Place d’Italie.

"À 6h00, on était déjà au moins une trentaine devant le lycée armés de grosses poubelles vertes", explique dans un grand sourire, Roman, cheveux bruns et cigarette au bec. Le lycée Dorian situé dans le 11e arrondissement fait partie de la vingtaine d’établissements parisiens bloqués dans la matinée de jeudi 6 novembre en hommage à Rémi Fraisse, le jeune manifestant de 21 ans tué par une grenade offensive sur le chantier du barrage du Sivens, le 26 octobre 2014*.

 

Une mobilisation via les réseaux sociaux

"On ne pouvait pas rester sans rien faire", souligne, dans un soupir, Roman. Et Méline, un bandeau en équilibre sur le front, d’ajouter : "Rémi Fraisse s’est fait tuer pour ses idées. Ça pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous !" Scolarisée en seconde au lycée Ravel, la jeune fille a rejoint le cortège place de la Nation à 11h00. D’après une source policière, ils sont près de 1.500 lycéens à avoir défilé, comme elle, de Nation à la Place d’Italie en cette matinée ensoleillée.

"L’information a circulé dès le début de semaine via les réseaux sociaux", témoigne Léon en 1re au lycée Paul Valéry, des tracts NPA jeunes, CGT, et anonymes plein les poches. Si la plupart des manifestants se réjouissent de "l’importance de la mobilisation", Léa, cheveux bouclés et grosses lunettes noires, en seconde au lycée Ravel, déplore quant à elle, le manque d’implication des terminales : "Ils ont préféré aller en cours". À l’instar de Léon, en terminale S au lycée Charlemagne : "On a le bac à préparer. Et puis, Rémi Fraisse n’était même pas lycéen", lâche le jeune homme, un brin sceptique sur l’intérêt d’une telle mobilisation.
 

Principal motif de mécontentement : la violence policièrePrincipal motif de mécontentement : la violence policière // © ID
 

Contre la violence policière

Principal motif de mécontentement : la violence policière. "J’ai eu affaire deux fois à la police pour consommation de cannabis et j’ai été traitée comme une moins que rien", témoigne Léa visiblement très énervée par l’attitude des forces de l’ordre. Même son de cloche du côté de Louis, en seconde au lycée Hélène Boucher : "La police est violente avec les jeunes. Il n’y a qu’à voir le nombre de CRS hyper équipés, mobilisés pour couvrir la manif' d’aujourd’hui." "Pour éviter toute bavure, on réclame l’interdiction des armes offensives et des flash ball", en conclut Valentin, 15 ans, en seconde au lycée Ravel.
 

Valentin, 15 ans manifeste pour la première foisMéline:
Valentin (à gauche) manifeste pour la première fois. Méline, à droite, trouve "révoltant de se faire tuer pour ses idées". // © ID
 

En début d’après midi, la plupart des lycées étaient de nouveau accessibles, mais pour combien de temps ? "On a bien l’intention de remettre ça demain", prévient Roman. À suivre.
 

* Parmi les sources citées par les jeunes manifestants : la page facebook consacrée à Rémi Fraisse et le site Paris-lutte.Info.

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