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Quelles spécialités pour faire des études de santé ?

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À partir de 2020 , la PACES sera remplacée par un Parcours d’accès spécifique santé et une licence 1 avec une option "accès santé". © Adobe Stock/Chinnapong
Par Thibaut Cojean, publié le 28 janvier 2020
5 min

Après les réformes du lycée et de la PACES, les conditions d’entrée dans les études de santé ont changé. Auparavant plutôt réservées aux bacheliers scientifiques, ces formations seront désormais accessibles après toutes les spécialités du lycée. Mais attention : le niveau restera très élevé, et les sciences seront légion.

Agathe est élève de première au lycée Saint-Augustin de Saint-Germain-en-Laye (78). Ses projets sont clairs depuis la seconde : elle veut faire médecine. Cette année, c’est donc tout naturellement qu’elle suit les spécialités maths, physique-chimie et sciences et vie de la Terre (SVT). Mais d’ici fin février, elle devra dire à son lycée quelle spécialité elle souhaite laisser de côté à la fin de l’année. Un casse-tête pour la jeune fille.

Pas de recommandation particulière

"À l’école, on n’a pas été bien encadrés concernant l’abandon de cette spécialité, regrette-t-elle. Alors j’ai demandé directement aux facs de médecine. J’en ai contacté 15, pour avoir le plus large panel possible." Trois lui ont répondu : ce ne sont pas les matières qui comptent le plus, mais les résultats.

"On ne recommande pas de spécialité particulière", confirme Jean Sibilia, président de la conférence des doyens de facultés de médecine. Un conseil étonnant, mais qui s’explique par les objectifs de la réforme du bac et de celle des formations en santé. "Ce qui change (par rapport à la PACES, NDLR), c’est la diversification des modes d’entrées, explique le doyen. On peut désormais faire médecine en empruntant 108 parcours différents !"

Des profils diversifiés en santé

En effet, à partir de 2020, la première année commune aux études de santé (PACES) sera revue. Désormais, les bacheliers pourront choisir entre un Parcours d’accès spécifique santé (Pass) et une licence 1 avec une option "accès santé" (LAS), autrement dit n’importe quelle licence (droit, philo, sciences, etc.) proposant une mineure santé. L’un ou l’autre des parcours permettra d’accéder en 2e année d’études de santé, la licence MMOP (médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie).

De fait, il sera désormais possible de commencer des études de santé après n'importe quelle licence. "378 licences LAS sont proposées", compte Jean Sibilia, qui se satisfait que ces réformes permettront de "ne pas recréer la voie royale du bac S en PACES".

"On veut des étudiants présentant des colorations et des cultures initiales différentes", résume-t-il, avant de trancher : "Oui, on peut devenir médecin si on n’a pas fait maths en première et en terminale !" D’une part, "vous aurez 10 ans d’études pour vous former". Ensuite, "tous les étudiants en médecine ne sont pas destinés à devenir des grands chercheurs. Certains seront de modestes médecins généralistes, qui n’auront donc pas besoin d’un niveau hallucinant en maths."

Autrement dit, "on n’a pas besoin d’être un crack en physique-chimie ou en maths pour être un bon docteur, mais on a besoin d’avoir des docteurs qui sont des cracks en physique-chimie et en maths." Et ce qui fait un bon étudiant en médecine, c’est aussi "la capacité à travailler, l’écoute et l’empathie".

Mais la santé reste une filière d’excellence ET scientifique

Voilà pour la théorie. Mais dans la pratique, "gardons en tête qu’une grosse partie des métiers médicaux nécessitent des compétences scientifiques", tempère Jean Sibilia. De plus, "la santé reste une filière difficile, avec une sélectivité importante, et qui ne prendra donc que des bons, voire très bons élèves".

En résumé : aucune spécialité n’est recommandée pour entrer en médecine et les facultés attendent "des étudiants travailleurs, motivés, engagés et intéressés". Toutefois, les sciences restent dominantes et le niveau est plutôt élevé.

Localement, les réponses peuvent varier : l’une des facultés ayant répondu à Agathe lui a indiqué que la physique-chimie était obligatoire. Pas beaucoup plus avancée, la lycéenne va donc "faire un mix entre ce [qu’elle] a envie de suivre et [ses] résultats". Elle se dirige ainsi vers une terminale avec maths et physique-chimie, mais se laisse jusqu’au dernier moment pour faire mûrir sa réflexion.

Pour aller plus loin

- SOS Le nouveau Lycée de l'Etudiant Editions : l’indispensable pour bien s’orienter !

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