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Que contient le nouveau programme d'éducation à la sexualité, qui doit être mis en place à la rentrée 2025 ?

Dans le nouveau programme, les sujets en lien avec la sexualité ne sont pas abordés avant le collège.
Dans le nouveau programme, les sujets en lien avec la sexualité ne sont pas abordés avant le collège. © Adobe Stock/ Vector Juice
Par Rachel Rodrigues, mis à jour le 06 février 2025
5 min

Après de nombreuses contestations et de changements du texte, le programme a été publié ce jeudi 6 février au Bulletin officiel. La semaine dernière, il avait reçu un avis consultatif positif du Conseil supérieur de l'éducation, qui réunit syndicats et représentants de parents d'élèves.

Il sera sorti presque indemne des nombreuses polémiques qu'il a rencontrées. Le programme sur l'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité vient d'être publié ce jeudi 6 février au Bulletin officiel.

Dans ce programme, que l'Etudiant a pu consulter, les sujets en lien avec la sexualité ne sont pas abordés avant le collège. Il se découpe en deux parties. La première concerne l'éducation à la vie affective et relationnelle, enseignée à l'école maternelle et élémentaire. La seconde, au collège puis au lycée, se concentre sur la vie affective et relationnelle et l'éducation à la sexualité. L'Etudiant vous résume (de manière non exhaustive) ce qu'il contient.

En maternelle et en primaire, la découverte du corps, des émotions et du consentement

En maternelle, les élèves commenceront à appréhender les différentes parties du corps, et à se familiariser avec leurs émotions. Ils seront également sensibilisés une première fois au "respect de l'intimité et de l'égalité entre les filles et les garçons". Dès l'âge de 4 ans, les élèves apprendront également à comprendre que certains comportements sont interdits, même s'ils émanent d'adultes de confiance. 

En primaire, les stéréotypes de genre sont mentionnés pour la première fois en classe de CE1. Les élèves sont invités à réfléchir à la notion de consentement à travers des mises en situation, qui leur apprendront notamment à "savoir demander le consentement de l’autre : avant de lui prendre la main, avant de s’assoir juste à côté, de lui prendre un objet, etc.", illustre le texte.

En CM1, les élèves voient les changements liés à la puberté et sont sensibilisés aux risques de harcèlement scolaire. Les dangers liés à l'utilisation d'Internet et des réseaux sociaux sont évoqués en CM2.

Au collège, l'explication du consentement et des risques de violences sexuelles

En 6e, l'exploration des transformations du corps liées à la puberté se poursuit. Les filles, notamment, sont sensibilisées à l'importance de consulter un médecin en cas de menstruations douloureuses.

En 5e, les élèves doivent apprendre à développer librement leur personnalité, en apprenant à "différencier sexe, genre, orientation sexuelle" et à "respecter leurs diversités". Ils sont également invités à "comprendre que tout acte de nature sexuelle non désirée constitue une violence sexuelle".

L'année suivante, la sexualité est abordée de manière plus concrète à travers, notamment, l'introduction aux enjeux de santé et à la prévention des risques entourant les rapports ou relations sexuelles (dépistage, prise en charge médicale, etc.). Les 4e sont aussi sensibilisés à la notion de pornographie et aux stéréotypes qu'elle peut engendrer

En 3e, les collégiens doivent apprendre à "reconnaître et caractériser des contextes de danger et de vulnérabilité", à savoir une situation de violence sexuelle. La notion de consentement est à nouveau évoquée, de manière plus concrète qu'en primaire. Les thèmes de l'emprise, de la soumission chimique, de l'inceste, des mutilations sexuelles ou encore du mariage forcé sont également abordés.

Au lycée, une appréhension globale et approfondie de la sexualité

En 2de, la notion d'identité de genre est abordée pour la première fois. Les élèves sont invités à "comprendre que les différences biologiques entre les femmes et les hommes ne déterminent pas les expressions, les comportements et les rôles attribués aux genres 'masculin' et 'féminin'". Les élèves apprennent également l'existence des personnes intersexes.

En 1re, les lycéens sont sensibilisés aux conséquences de l’usage de substances psychoactives sur "le raisonnement" et les prises de décision. À nouveau, la notion de consentement est évoquée. L'idée étant, à ce moment de la scolarité, que les élèves comprennent quelles sont les conditions concrètes du consentement (à savoir un "oui") et du non-consentement ("non", hésitations équivoques ou incertaines). 

Enfin, les élève de terminale se pencheront sur les différences qui peuvent exister entre "excitation", "sentiment", "désir" et "plaisir". Ils seront également invités à approfondir les composantes d'une relation positive et saine. En termes de prévention, les élèves seront familiarisés avec "les lieux qui permettent d’accéder à des services de soutien et d’aide à des personnes victimes de stigmatisation, de discrimination", ou de violences, quelles qu'elles soient.

La semaine dernière, le programme avait été validé, 60 voix à 0, par les syndicats et les représentants de parents d'élèves réunis au CSE .

Un programme retardé par les multiples critiques de l'extrême-droite

Le texte doit permettre aux enseignants de respecter l'obligation de proposer à leurs élèves trois séances d'éducation à la sexualité par an. Une obligation inscrite dans la loi depuis 2001, mais dont bénéficient "moins de 15% des élèves actuellement", selon le Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Ce programme a subi des contretemps ces derniers mois. Des élus d'extrême-droite et collectifs conservateurs, comme le Syndicat de la famille, ont dénoncé un projet "scandaleux", "sous influence woke et imprégnée d'idéologie", en raison, entre autres, de la présence de la notion d'identité de genre ou de l'introduction des parties intimes aux élèves de maternelle.

Toutefois, en réponse aux polémiques, le ministère a réduit le nombre d'occurrences de la notion d'identité de genre et décidé de n'en parler qu'à partir du lycée, contre le collège dans les premières versions du texte.

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