Quel est le niveau des élèves de 2de en maths et en français ?

INFOGRAPHIES. À chaque rentrée depuis sept ans, 700.000 élèves de 2de passent des tests de positionnement en français et en mathématiques. Le but : jauger leur niveau pour leur proposer un accompagnement plus adapté. Cette année, le niveau baisse encore en français, et stagne en maths.
Quel est le niveau des élèves à l'entrée du lycée ? Les résultats des tests de positionnement que les nouveaux élèves de 2de ont passé à la rentrée 2024 ont été publiés par le ministère de l'Éducation nationale. Le niveau en français baisse toujours, mais de manière moins prononcée. En maths, après une remontée l'année dernière, le niveau stagne en 2024.
"Au niveau national, en 2de générale et technologique, les performances des élèves en français sont stables à la rentrée 2024 par rapport à la rentrée 2023, mais restent inférieures à celles de 2020 à 2022", précise le ministère de l’Éducation nationale dans sa note. Cette année, "15,7% des élèves de 2de générale et technologique appartiennent aux deux groupes les moins performants". À l’inverse, ils sont un peu plus de 40% à se trouver dans les deux groupes les plus performants.
Une amélioration en maths
En maths, on observe une légère hausse du niveau depuis 2021. Cette année, 25,2% des élèves de 2de générale et technologique appartiennent aux groupes les moins performants. Les groupes les plus performants, eux, rassemblent 36,8% des élèves, (+1 par rapport à 2023).
Cependant, cette hausse ne permet pas de retrouver le niveau enregistré en 2019, "avec une proportion d’élèves les moins performants supérieure de 6 points en 2024", précise le ministère.
Évolution du niveau des élèves de 2de
Des biais genrés encore trop présents
Toutes voies confondues, les filles "réussissent mieux que les garçons en français, alors qu’en mathématiques, la situation est inversée", analyse le ministère. Les filles sont 67,1% à avoir une maîtrise satisfaisante en compréhension de l’écrit, contre 60,4% des garçons.
En maths, les garçons sont 80,1% à afficher une maîtrise satisfaisante, contre 68,7% des filles. La faute aux biais de genre ? C’est bien possible. En 2022, des chercheurs français ont travaillé sur la différence mesurée de niveau en maths entre les garçons et les filles, en leur demandant de reproduire une figure géométrique complexe. Lorsque l’exercice est présenté comme un exercice de mathématiques, les filles réussissent moins bien. Lorsqu’il est présenté comme un exercice de dessin, elles réussissent mieux. C’est donc la seule mention de la géométrie qui a mis en difficulté les filles, pour un exercice pourtant identique.
Pour contrer ce phénomène, la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, a annoncé ce mercredi 7 mai dans Les Echos le lancement d'un plan "Filles et maths" dans lequel figure la création de "classes aménagées maths et sciences en 4e et 3e". L'objectif : 50 % de filles dans la spécialité mathématiques en terminale en 2030. Le plan prévoit également un volet visant à former les enseignants de la primaire au lycée, aux stéréotypes de genre dans l'apprentissage des maths.
Répartition du niveau des élèves selon le genre
Les élèves d'origine favorisée réussissent mieux
Au-delà du genre, le milieu social influe aussi fortement sur les résultats des élèves. L’IPS permet de rendre compte du niveau social des lycées, en les répartissant en cinq groupes. "Les disparités de maîtrise sont très marquées selon le profil social de l’établissement", affirme le ministère. En effet, dans les lycées les plus favorisées, 9,9% des élèves appartiennent aux groupes des élèves les moins performants en maths, contre 45,4% dans les lycées les moins favorisés.
Ces disparités se ressentent aussi en français. Plus on est dans un établissement aisé, moins on est en difficulté : "29,5% des élèves des lycées les moins favorisés socialement appartiennent aux groupes des élèves les moins performants, contre 6,8% des élèves des lycées les plus favorisés". Et les élèves des lycées les moins favorisés sont aussi à la traîne en termes de progression : "Depuis 2019, le score des élèves des établissements les plus favorisés augmente de 7 points, contre 6 points pour celui des établissements les moins favorisés".
Selon le statut de l'établissement, les résultats divergent également légèrement. Ceux des élèves "entrant dans les lycées du secteur public sont inférieurs à ceux des élèves entrant dans les lycées du secteur privé sous contrat". Et le ministère de mettre en garde sur la lecture de ces données qui doivent "être mises en regard du profil social des publics accueillis".