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Reportage

A Créteil, la classe "prépa-2de" fait sa première rentrée

La proviseure du lycée Gutenberg, à Créteil accueille les élèves de la nouvelle classe "prépa-2de".
La proviseure du lycée Gutenberg, à Créteil accueille les élèves de la nouvelle classe "prépa-2de". © DR
Par Amélie Petitdemange, publié le 06 septembre 2024
1 min

À la rentrée 2024, une centaine de lycées expérimentent cette nouvelle classe destinée aux élèves acceptés en 2de, mais qui n’ont pas obtenu le brevet. Le lycée Gutenberg de Créteil en accueille une. Reportage.

"Votre comportement et vos études seront scrutés cette année. L’objectif, c’est que vous soyez des élèves lambdas dès l’année prochaine", prévient Isabelle Leforestier, proviseure du lycée Johannes Gutenberg, à Créteil (94).

Ce mardi 3 septembre, 17 élèves venus de collèges du secteur font leur rentrée en classe "prépa-2de". Cette nouvelle formation est dédiée aux élèves admis en 2de sans avoir obtenu leur brevet. Objectif : les remettre à niveau dans les matières socles, et les aider à s’orienter pour continuer leurs études.

Trouver la meilleure orientation

Pour ce premier jour, les professeurs se présentent aux élèves et leur font visiter l’établissement. Autre moment traditionnel : la découverte des emplois du temps. Une semaine peu chargée pour cette nouvelle classe : les élèves assisteront à vingt heures d’enseignements disciplinaires (SVT, histoire-géographie, anglais, maths, français, physique-chimie…) et sept heures d’aide à la méthodologie et à l’orientation.

"L’objectif, c’est de trouver la meilleure orientation pour vous. Pas celle que nous voulons ou que vos parents estiment la meilleure, mais plutôt dans une méthode de co-construction", explique Lorena Yvelle, enseignante en histoire-géographie et professeur principale.

Un programme construit en autonomie

Le programme et la pédagogie de la "prépa-2de" sont fixés de façon autonome par les lycées pilotes, et varient donc d’un établissement à l’autre. Le lycée Gutenberg a fait le choix d’une pédagogie "hors-les-murs", avec de nombreuses activités et sorties scolaires, obligatoires et gratuites, organisées sur les temps de cours.

"Nous avons aussi beaucoup de clubs, d’associations et d’activités parascolaires dont vous pouvez profiter : café littéraire, café sexo, prépas Sciences po et médecine…", énumère Lorena Yvelle.

Des tests pour mieux connaître les élèves

Des tests de positionnement dans les matières disciplinaires, ainsi qu’un entretien individuel, permettront de s’adapter aux besoins des élèves. "Pendant l’entretien, l’élève nous parlera de lui, de ses forces, de ses faiblesses et de ce qu’il veut faire l’année prochaine. L’objectif, c’est d’apprendre à les connaître, de voir dans quelle mesure on peut les accompagner, sur quelles compétences il faut le plus travailler, et sur lesquelles on peut s’appuyer", explique Lorena Yvelle.

Elle met un point d’orgue à ne pas considérer ces élèves comme destinés à des filières professionnelles ou des études courtes. "Ils sont éloignés des codes de la scolarité et ont pris de mauvaises habitudes, mais il y a une envie chez eux d’un second souffle", estime la professeure.

À la sortie, cette envie est en effet présente chez les élèves. "J’espère avoir un meilleur niveau scolaire", lance doucement Sarah, 16 ans. "Cette année, j’espère gérer. Je veux m’améliorer par rapport à l’année dernière, où c’était catastrophique", confie Kelyan, 14 ans.

Le passage du collège au lycée est cela dit une source d’anxiété pour ces élèves, qui doivent encore prendre leurs marques. "C’est un peu stressant. J’ai peur d’avoir des difficultés en cours, surtout en maths et en histoire", témoigne timidement Dila, 15 ans. "Et on ne connait personne", ajoute Sarah.

"Le lycée est plus grand que le collège, c’est facile de se perdre", renchérit Yamina. L’élève de 15 ans est cependant confiante pour la suite : "J’étais stressée avant la rentrée, mais le moment venu, ça s’est très bien passé. Les profs nous ont mis à l’aise et il y a une bonne ambiance".

Des élèves volontaires ?

Si, selon le ministère de l’Éducation nationale, les élèves sont "volontaires" pour intégrer la classe "prépa-2de", Dila, Sarah, Yamina et Kelyan ont intégré la promotion faute d’avoir été acceptés dans un lycée. "Du coup, on n’avait pas tellement le choix…", pointe Yamina.

"Mon proviseur m’a proposé et j’ai accepté d’entrer dans cette classe, car c’était mieux que de rester sans lycée", abonde Kelyan, qui est cela dit convaincu de l’utilité de cette année. "Je pense que ça va m’aider. Je ne connais pas encore les profs, mais s’ils expliquent bien et calmement, je pense que je peux réussir à augmenter mon niveau". Il espère ainsi intégrer un CAP pâtisserie l’année prochaine.

Quel avenir pour la "prépa-2de" ?

Cette année, la "prépa-2de" est en phase de test dans 109 lycées en France, au moins un par département. Cette formation est destinée aux élèves sortant de classe de 3e et admis au lycée, mais n'ayant pas obtenu le brevet. Cependant, la réforme visant à rendre le brevet obligatoire pour le passage au lycée étant pour le moment "gelée", selon Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation nationale, cette année de test n'est pas assurée d'être généralisée à la rentrée 2025.

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