Décryptage

Lycée : pourquoi choisir la spécialité "numérique et sciences informatiques" ?

En première, testez une nouveauté : la spécialité "numérique et sciences informatiques".
Un quart du temps de la spécialité "numérique et sciences informatiques" sera consacré aux projets des élèves. © plainpicture/Hero Images
Par Eva Mignot, publié le 24 janvier 2019
5 min

À qui est destiné l’enseignement "numérique et sciences informatiques" ? Quel sera le contenu du cours ? À quoi cela mènera-t-il ? Décryptage de la nouvelle spécialité de première et de terminale.

Si les élèves ont une idée globale de ce qu’ils peuvent trouver dans les matières "langues étrangères", "physique-chimie" ou "mathématiques", il leur est plus difficile de savoir ce qui se cache derrière l’intitulé "numérique et sciences informatiques." Cette spécialité est la petite nouveauté de la rentrée 2019 pour les lycéens de première. L’Etudiant vous explique en quoi elle consiste.

Qu'allez-vous apprendre ?

La spécialité s’articule autour de quatre grands domaines : le traitement et la représentation des données, les algorithmes, les langages de programmation et les machines et leurs systèmes d’exploitation.
Si vous choisissez cet enseignement, vous aborderez l’histoire de l’informatique. Vous apprendrez notamment que les algorithmes existent depuis l’Antiquité, que les machines à calculer sont apparues progressivement à partir du XVIIe siècle et que les premiers ordinateurs ont été construits en 1948.
Les professeurs vous inculqueront les bases de codage. Vous saurez écrire un algorithme dans un langage donné pour lui permettre d'être exécutable par une machine. Vous pourrez par exemple concevoir un algorithme de tri. Vous apprendrez à différencier les langages de programmation, à distinguer leurs points communs et leurs spécificités. On vous expliquera aussi le fonctionnement d’une machine, d’un ordinateur ou d'un objet connecté.

Enseignement théorique ou pratique ?

Au moins un quart du temps de la spécialité doit être consacré aux projets des élèves qu’ils mènent en groupe de deux à quatre. Au cours de ces séquences, les lycéens doivent imaginer des solutions pour répondre à un besoin.
La nature des projets est variée. Les élèves peuvent travailler autour d’un objet connecté ou d’un robot, d’une application mobile, du développement d’un site Web associé à l’utilisation d’une base de données ou encore d’un programme de jeu de stratégie. Ils peuvent également chercher à traiter des données socio-économiques ou encore réaliser une simulation d’expérience.

Pour quel profil d'élèves ?

Algorithmes gloutons, requêtes HTTP, valeurs booléennes… Les termes que vous allez rencontrer dans cette spécialité peuvent vous effrayer. Mais ne vous enfuyez pas en courant pour autant !
"Cet enseignement n’est pas réservé à des spécialistes ou à des futurs spécialistes de l’informatique. Il est destiné à tous ceux qui sont un peu curieux et qui souhaitent savoir ce qu’il y a sous le capot", assure David Roche, professeur de sciences physiques et informatiques au lycée Guillaume Fichet de Bonneville, en Haute-Savoie.
Aujourd’hui, presque tous les élèves ont un ordinateur dans leur poche. "Cette spécialité est faite pour ceux qui ne veulent plus être seulement utilisateurs, mais cherchent à être acteurs", complète l’enseignant.

Sachez que cette discipline n’est pas réservée aux élèves qui ont suivi l’enseignement d’exploration "informatique et création numérique". D’ailleurs, à partir de la rentrée 2019, cette matière rentrera dans le tronc commun de la classe de seconde. La question ne se posera alors plus et "numérique et sciences informatiques" s’inscrira dans la continuité de cet enseignement.

Pour quelles études ensuite ?

La spécialité est idéale pour les élèves qui souhaitent poursuivre des études d’informatique, que ce soit en BTS informatique, en IUT (institut universitaire de technologie) ou en licence, à l'université. Mais elle peut servir pour les métiers scientifiques de manière plus large. Si vous envisagez de rejoindre une école d’ingénieurs ou une classe préparatoire, avoir suivi ces cours peut être un vrai plus.

"Mais cet enseignement peut aussi concerner tous les élèves qui envisagent de poursuivre des études dans les sciences humaines. Ils peuvent avoir recours eux aussi à l’informatique pendant leur carrière. Cela peut être le cas des géographes ou des économistes, qui peuvent vouloir programmer afin de développer leurs propres outils et non pas seulement les utiliser, explique David Roche. Les linguistes eux-mêmes se servent de plus en plus des bases de données et la spécialité peut les aider à comprendre comment on crée une requête", complète-t-il.
Ainsi, même si vous n’envisagez pas de carrière étroitement liée aux ordinateurs ou aux algorithmes, connaître les bases d’informatique pourrait vous distinguer des autres candidats aux profils plus classiques lors d’un recrutement.

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