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Attentats : des mesures de sécurité qui rassurent (un peu) les lycéens

Juliette, lycée Edgar-Poe // © Photo fournie par le témoin
Juliette, au lycée Edgar-Poe à Paris, apprécie les nouvelles mesures de sécurité dans son lycée. © Photo fournie par le témoin
Par Maria Poblete, publié le 19 novembre 2015
4 min

Quelques jours après les attentats du 13 novembre, des dispositifs de sécurisation des établissements scolaires sont en place. Des mesures qui semblent rassurer les lycéens franciliens, sans toutefois faire disparaître toutes leurs appréhensions.

Depuis le 14 novembre, le niveau "alerte-attentat" du plan Vigipirate est en vigueur. Les manifestations, les voyages et les sorties scolaires sont de nouveau autorisés hors Ile-de-France. En revanche, elles restent interdites en Ile-de-France jusqu'au dimanche 29 novembre. Le ministère de l'Éducation nationale a publié une série de consignes, notamment veiller à la stricte application du contrôle d'accès et du contrôle visuel des sacs dans les établissements, publics et privés, ainsi que dans le supérieur et les organismes de recherche.

Dylan, 15 ans, en seconde au lycée de l'ENNA de Saint-Denis (fermé au moment de l'opération du Raid, le 18 novembre) n'a pas trop peur. "Enfin, un peu, si, quand même... Sur le trajet surtout. Mais puisqu'on montre les sacs à l'agent de sécurité, je me dis que je suis protégé", confie-t-il. Un instant de réflexion, puis cette pensée : "Il peut toujours arriver quelque chose, ce sont des kamikazes et ce n'est pas un gardien qui va les arrêter."

Contrôle à l'entrée

Les consignes du gouvernement évoquent également la "présence d'adultes aux entrées et sorties". "Les attentats me trottent dans la tête. Je me demande comment faire si ça m'arrivait, mais je ne veux pas trop y penser non plus. Quand j'arrive au lycée et que je vois que les carnets de correspondance sont vérifiés, je suis rassuré." Elios, 16 ans, en première L au lycée Rodin à Paris, s'y sent "à l'abri". "Être avec des amis, c'est mieux, on parle des attentats mais du reste aussi. On se change les idées."

Elios se sent à l'abri dans son lycée.// © Photo fournie par le témoin.

Attroupements interdits

Devant les lycées, les grappes d'élèves sont censées ne plus exister. La consigne est très claire. Elle stipule qu'une "attention particulière est demandée afin d'éviter tout attroupement aux abords des établissements". "C'est raté !, s'esclaffe Emma, 17 ans, en terminale S au lycée parisien Henri-IV. Le premier jour, on a respecté. Mais on a relâché la vigilance très vite. On forme des troupeaux comme des cibles idéales !"

Le problème de la cigarette est réel. De nombreux lycées mettent en place des espaces fumeurs dans leur enceinte. "Tant pis pour la loi Evin, souffle cette CPE (conseillère principale d'éducation) d'un établissement situé à deux pas du Bataclan. Je préfère les savoir à l'abri."

Emma, au lycée Henri-IV, reconnaît que les élèves ont tendance à se regrouper, malgré les consignes.// © Photo fournie par le témoin.

Plus de récréation

Juliette, 17 ans, en terminale S au lycée Edgar-Poe à Paris, applaudit des deux mains toutes les consignes. "Je suis d'une nature stressée et les attentats m'angoissent. Je trouve ces mesures très utiles. Notre directeur fait le vigile. On n'a plus de récré puisque cela se passait dehors, dans la rue, mais cela ne me dérange pas du tout ! Je suis comme dans un cocon. Franchement, c'est déjà difficile de se concentrer..."

En revanche, le sentiment d'insécurité est prégnant chez Suzanne, 17 ans, en terminale L au lycée parisien Georges-Brassens : "Je ne veux pas me laisser terroriser parce que je ne veux pas rentrer dans le jeu des terroristes. Mais je ne me sens pas tranquille  Ni au lycée, ni ailleurs. Les mesures sont utiles mais symboliques."

Mesures renforcées pour lycées fragilisés

Lors d'une conférence de presse - qui s'est tenue le 18 novembre 2015 -, Jean-Paul Huchon, le président de la région Île-de-France, a rappelé qu'il fallait traiter en priorité les établissements présentant des fragilités en termes d'accès, de clôtures, de contrôle et de gestion des accès (vidéo-surveillance et visiophone). 237 opérations de sécurisation ont ainsi été financées dans 170 lycées depuis janvier 2015.

Une nouvelle mesure est proposée suite aux attentats de novembre : la sécurisation des lycées où se déroulent des chantiers en site occupé sera renforcée par un dispositif de gardiennage. L'idée est de permettre de garantir une parfaite étanchéité entre les "zones lycées" et les "zones chantiers". Jusqu'à quand perdureront ces mesures ?

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