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Ce que les syndicats lycéens attendent de la concertation sur l’École

mis à jour le 06 juillet 2012
1 min

Les deux premières organisations représentatives lycéennes se trouvaient parmi les 800 acteurs de l’éducation réunis à La Sorbonne, le jeudi 5 juillet 2012, à l'initiative du ministère de l’Éducation nationale. Il s’agissait de la première concertation de préparation à la loi d’orientation et de programmation pour l’école. L’UNL (Union nationale lycéenne) avec ses espoirs et l’UNI-Lycée (Union nationale inter-lycée) avec ses craintes.

C’est l’été, la saison des chantiers ! Et l’École a ouvert le sien le 5 juillet 2012 à La Sorbonne. L’objectif ? Consulter les acteurs de l’éducation pour élaborer un "projet de loi sur la refondation de l’école de la République" avant la fin de l’année 2012. Les rythmes scolaires et la formation des enseignants étaient au menu de cette première journée de concertation. Enthousiaste, Victor Colombani, président de l’UNL (Union nationale lycéenne), syndicat lycéen étiqueté à gauche, confie avoir "la sensation que Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale, a décidé de travailler avec les lycéens" et espère "une vraie rupture avec les pseudo-consultations du gouvernement précédent, qui avait reçu les lycéens à l’Elysée, mais ne reprenait rien de leurs attentes".

De son côté, Olivier Vial, président de l’UNI (Union nationale interuniversitaire) comprenant l’UNI-lycée, craint "une opération de com’". "Au matin de la première réunion, tout nous semblait assez improvisé, poursuit le président du syndicat de la droite lycéenne. Nous avons notamment entendu parler d’une concertation en province cet été, sans en savoir plus… et apparemment, le calendrier serait quasiment le même pour l’enseignement supérieur."

Problèmes de rythmes

Sur le sujet attendu des rythmes scolaires, l’UNL préconise des journées de cours au lycée plus régulières. "Nous avons des journées incohérentes et dures à suivre, avec 4 heures de cours certains jours, 9 heures les suivants. Il faut revoir l’organisation sur une semaine de 5 jours avec 6 heures par jour régulièrement de 9h30 à 16h30. Et prévoir un temps au lycée réservé à des activités épanouissantes et accessibles à tous, qui ne se limitent pas au soutien scolaire de 16h30 à 19h30", détaille Victor Colombani. À contrario, Olivier Vial estime qu’ "il faut laisser les établissements choisir les rythmes scolaires et de ne surtout rien imposer du ministère". L’allongement des vacances de la Toussaint à 2 semaines pleines est déjà acté par le ministre de l’Éducation nationale. Et Vincent Peillon a également annoncé un départ plus tardif en vacances d’été, afin de maintenir le nombre de jours de classe.

Pédagogie et formation des enseignants, des questions centrales

Concernant la formation des enseignants et la pédagogie, l’UNI craint "le retour des IUFM [instituts universitaires de formation des maîtres], moule unique de formation des enseignants, et de la pédagogie des années 1970 avec la suppression des notes, l’évaluation par contrat de confiance, qui semblent revenir en force avec le nouveau gouvernement". Victor Colombani estime pour sa part que la question des méthodes d’enseignement est la colonne vertébrale du débat. "On ne peut pas dire qu’on soit dans les meilleurs conditions pour apprendre à 40 élèves par classe avec un enseignant dans un rapport frontal. Cette question centrale rejoint celle de la vision même des missions de l’école", estime le président de l’UNL. "Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, parle de la formation du citoyen. Or l’école, c’est d’abord la transmission du savoir et de la connaissance", assure Olivier Vial de l’UNI.

Des visions différentes des missions de l’école

Pour sûr, il n’y a pas qu’une vision des missions de l’école. Et le plus petit dénominateur commun aux deux organisations lycéennes, comme aux 800 acteurs consultés, ne pourra pas suffire à en construire une. "Tous ne veulent pas la même refondation, mais nous tirerons le meilleur des propositions faites", assure Bruno Juliard, conseiller auprès du ministre de l’Éducation nationale en charge de la concertation. L’été sera studieux pour les 400 membres des groupes de travail.

Isabelle Maradan
 

Lire aussi sur Educpros.fr : Lancement de la concertation sur la refondation de l’école à la Sorbonne.
 

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