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Kit de survie pour bien s'orienter : en terminale, l'heure de vérité

Horloge
L'année de terminale est rythmée par les révisions du bac et l'inscription dans le postbac. © plainpicture/donkeysoho/Le Doo
Par Erwin Canard, publié le 26 septembre 2017
8 min

C'est évidemment l'année cruciale : la terminale est le moment du choix définitif de votre orientation postbac. Si vous y avez réfléchi depuis deux ans, la décision sera plus facile. Dans le cas contraire, il faut vite rattraper le temps perdu pour mettre à plat vos envies et les possibilités qui s'offrent à vous.

Le moment est arrivé. Celui du choix de vos études supérieures. "Si vous avez déjà fait des démarches auparavant, ça devrait couler tout seul !", sourit Joanna Kaczynska, conseillère d'orientation psychologue au CIO (centre d'information et d'orientation) Mediacom à Paris. Tests métiers, de personnalité, discussions avec vos deux professeurs principaux, votre entourage, la conseillère d'orientation, portes ouvertes : telles sont ces "démarches" que, d'ailleurs, vous pouvez (devez !) faire en accéléré si, en début de terminale, vous n'avez toujours aucune idée pour votre future orientation.

Parcoursup, le nouvel APB

En "accéléré" car, en terminale, le calendrier de l'orientation devient très serré, d'autant que vous devrez jongler avec la préparation du baccalauréat. Dès le premier trimestre, vous devez indiquer des formations que vous visez pour que le conseil de classe formule ses recommandations. Entre janvier et mars, vous indiquez vos vœux sur Parcoursup, la plate-forme qui remplace APB, parmi plus de 12.000 formations (publiques et privées) présentes. Le conseil de classe du deuxième trimestre examine vos vœux. Chaque vœu fait l'objet d'une fiche "Avenir" avec les appréciations des professeurs et l'avis du chef d’établissement. Elle est transmise aux formations que vous avez demandées.
Au cours du printemps, il faudra peut-être compléter vos candidatures. À savoir que certaines formations, comme les BTS (brevets de technicien supérieur) et DUT (diplômes universitaires de technologie), vous demandent d'envoyer CV et lettre de motivation.

Attention, il existe aussi des formations qui recrutent, sur dossier ou sur concours,

via cette plate-forme ou en dehors, notamment des écoles de commerce, paramédicales, les IEP (instituts d'études politiques)... Des cursus universitaires sélectifs sont aussi concernés (certaines doubles licences, deux formations postbac de Dauphine…). Pour postuler à toutes ces formations, il vous faudra parfois vous y prendre dès le premier trimestre. Les inscriptions aux concours peuvent ouvrir dès octobre. Renseignez-vous bien auprès des établissements qui vous intéressent. Les dates et modalités des concours sont très variables d’une filière à l’autre.

Pas d'idée ? Visez une filière généraliste

Reste à savoir où candidater. Arrivé en terminale, vous savez probablement si vous souhaitez faire des études courtes ou longues, encadrées ou vous laissant de l'autonomie. Le choix d'un secteur professionnel, en revanche, n'est pas toujours arrêté. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez être tenté de vous diriger vers une filière généraliste, telle que les IEP, afin de vous laisser un temps de réflexion supplémentaire. "C'est surtout possible pour les bons élèves, nuance Joanna Kaczynska. En outre, il ne faut pas s'imaginer que l'idée va venir une nuit durant ses études. Il faudra faire la démarche car ça ne dispense pas de faire un choix à un moment."

Optez pour le parcours le plus adapté pour vous, et non pour le parcours idéal !

Si vous savez vers quel secteur professionnel vous tourner, c'est la formation adéquate qu'il vous faut trouver. Joanna Kaczynska met en garde : "Il faut se demander quel est le parcours d'études le plus adapté, et non le parcours idéal, en fonction du dossier scolaire, de la volonté du jeune, etc." Généralement, plusieurs chemins existent pour un même secteur.
Raed, étudiant en première année de prépa PCSI (physique-chimie sciences de l'ingénieur) au lycée Paul-Valéry à Paris, en a fait l'expérience lorsqu'il cherchait comment devenir ingénieur. Après des recherches et un rendez-vous avec la conseillère d'orientation, il avait décidé de se diriger vers une école postbac. "Je suis même allé aux portes ouvertes d'une école que j'avais visée. J'ai été époustouflé ! Il y avait tout pour plaire !", se souvient-il. Mais après plusieurs discussions, avec sa famille, des enseignants, il a finalement opté pour une prépa, en raison notamment du coût de l'école, des multiples possibilités qu'offre une prépa et de son niveau qui lui permettait de réussir une prépa.

"À la fin, c'est l'élève qui doit prendre la décision"

Pour prendre votre décision finale, un conseil, selon Raed : "Écoutez les autres, mais seulement après s'être déjà fait une idée soi-même, pour ne pas être trop influencé. Et, à la fin, c'est l'élève qui doit prendre la décision, d'autant que faire son choix soi-même permet de faire vraiment ce qu'on a envie, ce qui motive pour travailler". Sébastien Chazal, docteur en psychologie, est d'accord avec ce principe : "Il faut se baser sur sa personne, sur ce que l'on aime, sur ce que l'on a pu faire jusqu'à maintenant, sur ce que l'on est".
Et ce, en essayant d'éviter l'écueil que les recherches ont démontré, à savoir que les élèves s'autocensurent, en fonction de leur milieu social ou de leur sexe notamment. "Par exemple, les filles se tournent moins facilement vers les filières scientifiques que les garçons, et inversement en ce qui concerne les filières littéraires, explique le chercheur. Aussi, si une fille a le choix entre des études médicales ou une formation d’ingénieure, elle va plus souvent se tourner vers la médecine."
Plus globalement, il est nécessaire de ne pas se fermer de portes, en cas de vœu refusé voire d'un éventuel échec ou d'un mal-être lors de votre entrée dans le supérieur. C'est ce qu'a fait Lucas, étudiant en première année de licence (L1) de droit à l'université Lyon 3 : "Je me suis renseigné sur les écoles de commerce. Mes parents me conseillaient de me laisser une porte de sortie au cas où le droit ne me plairait pas." Quant à Raed, il avait demandé des écoles d'ingénieurs postbac s'il était refusé en prépa.

"Choisir, c'est renoncer"

Pour certains jeunes, avoir une idée d'orientation ou faire un choix s'avère impossible, car "choisir, c'est renoncer", lance Joanna Kaczynska, qui propose des solutions : "Il est possible de faire une coupure d'un an, de partir à l'étranger, de faire un service civique… Cela peut faire gagner en maturité". Vous pouvez également redoubler. D'autres verront leur souhait numéro un refusé et seront déçus de leur orientation. Si se réorienter en première année est envisageable, il est possible que ce choix finalement par défaut ne soit pas si négatif. "Si l'élève n'a pas son premier vœu, ça ne veut pas dire qu'il ne fera pas ce qu'il voudra, assure Joanna Kaczynska. Il arrive aussi régulièrement que l'orientation obtenue plaise finalement beaucoup au jeune et qu'il se montre ravi."

Comment se réorienter en première année d'études supérieures ?

Si vous n'êtes pas satisfait de votre orientation postbac, il est possible de vous réorienter en cours ou en fin d'année. Il est par exemple possible de profiter des rentrées décalées proposées par de nombreux établissements (écoles de commerce, d'ingénieurs, DUT, STS…). Si vous êtes à l'université, il faut se tourner le plus rapidement possible (octobre, novembre) vers le service d'orientation. Changer de licence se fait généralement sur dossier. Les étudiants en prépa peuvent profiter des partenariats entre lycées et universités pour se réorienter. Selon Joanna Kaczynska, "il est plus facile de se réorienter si l'élève n'est pas en échec et qu'il souhaite simplement faire autre chose. C'est pour ça que je conseille de ne pas lâcher l'année, même s'il sait qu'il ne poursuivra pas. Ne pas se dire "ça ne sert à rien", d'autant qu'il y a parfois des passerelles s'il obtient sa première année qui permettent de ne pas "perdre" une année."

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