Actu

Charlotte Pudlowski, journaliste culture : « Si je vois Jude Law au Festival de Cannes, mon hystérie va ressortir ! »

publié le 10 mai 2011
1 min

Elle n’a que 24 ans et couvre le Festival de Cannes cette année pour la première fois en tant que journaliste culture pour 20minutes.fr. La « fan girl », comme Charlotte Pudlowski se qualifie en riant, a déjà vécu l’aventure lorsqu’elle était à l’Ecole de journalisme de Sciences po. Elle reconnaît volontiers être attirée par les paillettes et impressionnée de rencontrer des stars. Interview.

Comment décroche-t-on, à seulement 24 ans, un poste de journaliste culture pour l’un des principaux sites Web français d’information ?
C’est une question de réseau au départ. Quand j’étais à Sciences Po, j’ai fait un stage à Slate.fr. Je partageais mon temps entre la rédaction du pure player et les cours. J’y ai ensuite décroché un CDD de 6 mois. Et à l’issue de ce contrat, le rédacteur en chef de Slate.fr m’a suggéré de postuler à 20minutes.fr, d’où il venait. J’ai d’abord assuré le remplacement d’un congé maternité au service culture/médias/high-tech et comme il y a eu un départ dans le service, j’ai été embauchée en CDI. Nous sommes désormais deux dans le service. L’autre personne est plutôt sur les médias et moi sur la culture « traditionnelle », dont le cinéma. J’avais déjà eu l’occasion d’aller à Cannes lors de mes études à Sciences po, pour bloguer sur les coulisses du festival, pour Le Monde. Mais c’est donc la première fois que j’y vais en tant que journaliste culture pour 20minutes.fr.

Vous souvenez-vous de votre première interview de star ?
C’est étrange, mais je ne m’en souviens pas. Pourtant, je suis très « fan girl », du genre à crier « Patriiiiiiiiiiiick » au concert de Bruel ! Rencontrer des stars et faire des interviews de gens connus m’impressionne beaucoup. Cela a été le cas notamment lorsque j’ai rencontré Stephanie Savage et Josh Schwartz, les producteurs de la série Gossip Girl. En arrivant à l’hôtel, tout le casting de la série était là. C’est évidemment le genre de choses que l’on raconte à ses amis, qui vous posent toutes les questions que peuvent se poser des fans. Est-ce qu’untel est beau ou pas ? Se prend-il au sérieux ? Si je leur dis que j’ai vu Paul Auster, alors qu’ils ne l’ont pas forcément lu, cela les intéresse moins que si je leur parle des acteurs de Gossip Girl !

Avez-vous déjà été mal à l’aise face à quelqu’un de connu ?
Je me souviens d’un grand moment de solitude, lors d’une interview de Benoit Magimel. J’avais commencé à faire des interviews vidéo un peu marrantes pour 20minutes.fr, avec un cameraman. A la fin, il fallait faire un mime. Nous avions commencé cette série de vidéos avec les comédiennes de « La vie au Ranch », un film de Sophie Letourneur. Elles avaient formidablement joué le jeu et était très contentes de le faire. Du coup, nous étions ravis de voir que le concept fonctionnait. Dans la foulée, nous avons rencontré Ramzy, hyper sympa et drôle. Jean Dujardin, très gentil. Puis Sara Forestier, adorable et intéressante. Elle s’était beaucoup amusée et avait même fait des mimes en plus. Avec Benoit Magimel, cela ne s’est pas passé du tout comme cela. Il n’était pas très bavard et moi pas très à l’aise. En fait, je crois que nos questions sensées être rigolotes ne le faisaient pas rire du tout. C’est peut-être une question de moment.

Votre métier n’est donc pas aussi idyllique qu’on veut bien l’imaginer ?
Ce n’est pas du tout comme on l’imagine. Le métier de journaliste cinéma est très prisé, mais des postes très intéressants dans ce milieu-là, il n’y en a pas tant que ça. Il y a déjà une différence entre une jeune journaliste sur un site Web d’infos, comme moi, et une critique papier. Pour la sortie du film « The social Network », par exemple, nous voulions absolument assister à une projection pour 20minutes.fr parce que le Web, c’est notre truc. Nous avons appelé les attachés de presse plusieurs fois et n’avons jamais été rappelés, alors que la critique cinéma de 20 minutes papier a été invitée. Lorsqu’on est critique dans un magazine spécialisé, c’est encore autre chose. Pour prendre un exemple, les attachées de presse vont me donner 10 minutes là où elles donneraient une heure à des titres spécialisés comme Les Cahiers du cinéma, qui peuvent faire du long ou de l’enquête.

Diriez-vous que vous êtes un peu revenue des paillettes ?
Evidemment, si je vois Jude Law à Cannes, mon hystérie va ressortir ! Mais mon coté paillettes commence à être satisfait. Les gens connus n’ont pas tous des trucs à dire. Le monde du cinéma est une industrie énorme, qui brasse beaucoup d’argent, avec une com’ très verrouillée. Les acteurs font de la promo. Et la plupart du temps, les interviews sont très lisses et assez décevantes. Vous pouvez rentrer au journal après 15 minutes d’entretien et vous rendre compte qu’on ne vous a rien dit. Je suis un peu vaccinée. Aujourd’hui, cela me ferait fantasmer davantage de rencontrer Catherine Deneuve, plutôt qu’un acteur que je trouve juste très beau. Parce que je sais que je passerai un bon moment avec cette femme. Elle est connue mais aussi brillante. Elle a une vraie vision. Elle combine tout. C’est un mythe. J’aime vraiment le cinéma et j’adore que l’on me raconte comment cela se passe. Et les réalisateurs sont souvent plus intéressants que les acteurs. Ce sont eux qui créent.

Propos recueillis par Isabelle Maradan

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !