Comment travailler dans la diplomatie ?
Conseiller politique, humanitaire, mais aussi interprète, rédacteur ou chargé de rayonnement culturel… Souvent méconnus, les métiers de la diplomatie sont nombreux et les voies d’accès au Quai d’Orsay plurielles.
La "diplomatie" renvoie bien souvent à l'image de métiers prestigieux, comme ambassadeur ou consul, accessibles après des concours sélectifs et une carrière exemplaire.
Or, si les relations internationales, l’humanitaire, la culture, la communication ou même l’informatique vous passionnent, le spectre des métiers de la diplomatie est large et les voies pour y accéder diverses.
Des postes de diplomate
Chargé de défendre les intérêts de la France à l’international, un diplomate est un fonctionnaire qui exerce auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE). Il peut être ambassadeur ou consul, certes, mais aussi conseiller politique (chargé d’assurer les relations entre son ambassade et le MEAE et d’analyser les situations politiques), ou encore chargé de protocole (organisateur d’évènements diplomatiques).
Des postes de titulaires accessibles après un concours de catégorie A ou A+ : ceux d’administrateur de l’État ou de secrétaire des affaires étrangères. "Tout lauréat de concours commence par connaître l’organisation du ministère avec un poste en France. Il est ensuite affecté à un poste à l’étranger pendant trois à quatre ans", détaille Ann’Laure Hare-Jonack, sous-directrice de l’attractivité et du recrutement au MEAE.
Un tiers de la carrière de diplomate en France "et deux tiers à l'étranger"
"En moyenne, un diplomate effectue un tiers de sa carrière en France et deux tiers à l’étranger", complète Florian*. Après un passage par Sciences Po Paris et l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) où il a appris le Swahili, et plusieurs stages, il a passé le concours de secrétaire des affaires étrangères par la voie Orient. Il travaille désormais au sein de la direction Afrique et Océan indien du MEAE.
"Tout au long de notre parcours, on nous invite à nous spécialiser", ajoute Emeline Lallau, en poste auprès de la délégation interministérielle à la Méditerranée, après un volontariat international au consulat général d’Istanbul.
Travailler dans la diplomatie dans des postes de traducteurs ou informaticiens
D’autres métiers du quai d’Orsay sont accessibles grâce à des concours plus spécifiques. C’est le cas du poste de traducteur, chargé de l’interprétation de documents officiels. Ce métier nécessite évidemment une maîtrise des langues, "essentielle chez tous les agents recrutés au MEAE", précise Ann’Laure Hare-Jonack.
Le poste d’attaché des systèmes d’information et de communication est lui aussi accessible via un concours dédié. Ce dernier est ensuite chargé de travaux de maintenance, ou de missions diplomatiques à l’étranger.
Des experts du secteur culturel au MEAE
Présent autour du monde notamment grâce au réseau d’instituts et d’alliances françaises, le MEAE recrute également de nombreux experts du secteur culturel, via des concours de catégorie A, B ou C. Entrée au Quai d’Orsay après un volontariat international en Indonésie, Meryem Hameg a occupé un poste à la direction des ressources humaines avant de passer un concours de catégorie B en interne et de devenir rédactrice auprès de la direction générale de la mondialisation.
"J’ai gravi les échelons petit à petit. Mon objectif est de faire de la diplomatie culturelle et scientifique", explique cette diplômée en chimie, médiation culturelle et communication scientifique.
Si vous hésitez avant de vous lancer dans la préparation d’épreuves, les postes de contractuels et les stages en ambassade ou en administration centrale (près de 600 offres à l’étranger et près de 300 en France par an), accessibles sans concours, peuvent vous permettre de mettre un premier pied dans la diplomatie, et de vous faire une idée de cet univers. "Ensuite on ne cesse d’évoluer, impossible de rester au même poste toute sa carrière", s’enthousiasme Emeline Lallau.
Pour s'orienter dans le domaine de la diplomatie
Si un passage par l’Institut national du service public ou un Institut d’études politiques est souvent perçu comme la voie royale pour préparer les concours du MEAE, c’est loin d’être la seule. Les masters en relations internationales et diplomatie, comme celui proposé par l’université Lyon 3, permettent de suivre des cours de géopolitique comparée, d’histoire ou de gestion de crise.
Suivre un cursus en langues ou intégrer l’INALCO vous familiarisera par ailleurs avec une langue régionale et de passer un concours par la voie "Orient". Laura*, rédactrice au sein de la direction des affaires juridiques du MEAE, ajoute : "Avoir une spécificité dans son parcours peut être très recherché. Au concours, mes compétences économiques, juridiques et européennes m’ont permis de me démarquer".
Le Quai d’Orsay propose également une voie d’accès spécifique pour les personnes en situation de handicap, qu’a par exemple suivi le médaillé paralympique Yannick Ifebe, gestionnaire au MEAE.
*prénoms modifiés