Lena, 24 ans : comment je suis devenue agricultrice

L'Etudiant a rencontré Lena, éleveuse de chevaux de trait en Haute-Vienne, dans les allées du Salon international de l'agriculture qui se déroule jusqu'au 4 mars 2018 à Paris, porte de Versailles. Elle participe pour la première fois au concours équin.
"À l'âge de 16 ans j'ai commencé mon élevage de percherons. Mes parents, agriculteurs, avaient des vaches. Je me suis installée avec eux". Dans le Limousin, dans le nord de la Haute-Vienne (87), à Dinsac, Lena élève des chevaux de trait sur l'exploitation familiale : "8 poulinières et un étalon. 5 à 6 poulains naissent chaque année. Par ailleurs, nous avons 120 vaches et 7 taureaux".
Se former dans un lycée spécialisé
Lena a étudié au lycée privé d'enseignement agricole Saint-Cyran-du-Jambot, dans l'Indre (36), un établissement spécialisé dans les métiers du cheval. "J'y ai passé quatre ans pour préparer un bac pro CGEA (conduite et gestion d'une exploitation agricole) . J'ai aussi découvert la valorisation d'un jeune cheval, autrement dit l'apprentissage du dressage."
Diversifier les expériences
Participer aux concours et foires pour gagner en notoriété
Sur ses terres, Lena a dressé ses pouliches en vue de participer à des concours équins. "J'en ai fait plusieurs en régions et me voilà à concourir pour la première fois à Paris au Salon international de l'agriculture !" Lena y présente son percheron, Émir du Jeunet, bientôt 4 ans, 1 mètre 65 à l'encolure, qui concourt dans la catégorie Modèles et allures. "C'est un concours de beauté comme Miss France !", sourit Lena : "Le jury va juger le cheval de trait sur sa tête, son encolure, son dos, ses pattes, ses fesses. Puis il regarde comment l'animal marche au pas. Ensuite on le fait trotter pour évaluer sa souplesse et sa légèreté".
Son projet : développer l'activité débourrage de chevaux
"D'ici 3 à 4 ans, quand mon père sera en pré-retraite, je reprendrai l'exploitation. Je diminuerai le nombre de vaches et j'augmenterai celui des chevaux. J'en ai déjà une trentaine. Je garderai 50 vaches pour assurer un revenu financier", détaille Léna. Mais les banques ne se laissent pas facilement convaincre, surtout pour des projets touchant exclusivement à la filière équine. "Heureusement c'est quand même plus facile de s'installer quand on a déjà des parents agriculteurs." Actuellement Léna vit avec le statut d'aide familial en agriculture : "J'aide à la ferme, j'ai la couverture sociale, je ne suis pas rémunérée mais ce statut facilite ensuite l'installation". Lena complète ses revenus en travaillant à l'extérieur sur d'autres exploitations qu'elle facture. Un job alimentaire qui la rapproche peu à peu de son rêve professionnel.
Le nombre de nouveaux agriculteurs qui se sont s'installés s’est élevé, pour l’année 2015, à 15.100. Un chiffre qui représente une hausse de 16,8 % sur un an. Sur ces 15.100 agriculteurs, 9.250 jeunes chefs d’exploitation âgés de moins de 40 ans (61 % des nouveaux chefs d’exploitation). Les nouveaux exploitants se concentrent dans 5 grandes filières de production : les céréales ou cultures industrielles (17,4 %), la viticulture (14,4 %), la polyculture-élevage (12,9 %), l’élevage de vaches laitières (12,1 %), et l’élevage de bovins-viande (11 %). (Source : Mutualité sociale agricole).