"Au départ, j’ai passé un BEP et un BT (brevet de technicien) en couture. Ensuite, j’ai intégré l’ENSATT (École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre) à Lyon, dont je suis sortie diplômée en 2005, de la section costumier-réalisateur. C’est une école orientée vers le théâtre. Il n’existe pas de formation pour le costume en cinéma. Cependant, elle m’a apporté une bonne connaissance du costume, de la coupe à son l’histoire. J’ai ensuite effectué un stage de neuf mois à New York comme costumière de théâtre, ce qui m’a permis d’acquérir un très bon niveau d’anglais qui se révèle bien utile aujourd’hui."

"Quand je suivais mon BT, j’ai eu l’opportunité de décrocher un stage comme habilleuse sur le film le Boulet, grâce à un ami producteur exécutif sur ce film. Dès lors, je me suis débrouillée pour faire un film chaque année pendant les grandes vacances. Ces expériences de tournage m’ont apporté la pratique que je n’apprenais pas à l’école."

"Au cinéma, le costumier est moins dans la fabrication qu’au théâtre. Il a plus de tenues à réaliser et doit également s’occuper des figurants. Du coup, il fait ­surtout de l’organisation et de la gestion, en contactant des fabricants et des loueurs. Le travail de relationnel avec les marques est aussi important, par exemple pour obtenir une paire de lunettes avant sa sortie en boutique. Il faut donc se tenir très informé sur les marques et leur style. Personnellement, je connais par cœur les rayons des grands magasins parisiens. Dernièrement, j’étais l’assistante, à Paris, d’un film qui se tournait en Asie. Je devais trouver une nuisette d’une grande marque en plusieurs exemplaires. J’ai appelé à New York, Milan… Finalement, je l’ai trouvée à Bruxelles. Dans la demi-heure suivante, je sautais dans un train pour la récupérer !"