Portrait

Comment je suis devenue chef de marché

C'est grâce à ses études que Laura s'est découvert une passion pour la publicité.
C'est grâce à ses études que Laura s'est découvert une passion pour la publicité. © Photo fournie par le témoin
Par Nathalie Helal, publié le 19 décembre 2019
6 min

Pour Laura, 29 ans, le déclic "métier" a eu lieu sur le tard, après des études de marketing et communication, et grâce à une rencontre avec l’univers du "food".

8 h 30, dans un petit bâtiment proche du port de Vannes (56), qui abrite la filière Ansamble du groupe de restauration collective Elior. Dès son arrivée, Laura débriefe avec l’équipe de commerciaux qui remontent les demandes et les contrats du "terrain".

Sa mission, jusqu’à environ 18 heures : gérer les ouvertures de restaurants collectifs, depuis le travail sur l'ergonomie d’un lieu à repenser avec un architecte d’intérieur, jusqu’à la mise en place des menus en collaboration avec une nutritionniste, en passant par la finalisation de la signalétique et de tous les supports de communication mis à disposition des convives. Régulièrement, Laura se déplace dans les restaurants concernés, durant deux ou trois jours consécutifs, afin de s’assurer de la bonne marche des concepts implantés.

Une filière à spectre large en guise d’orientation

Si Laura adore son travail et s’y consacre pleinement, rien dans son parcours scolaire ne la destinait à ce type de poste : bonne élève au collège Berlioz à Vincennes (94), elle aime l’école, mais ne manifeste pas d’intérêt particulier pour une matière. En cause, selon elle, le "manque d’informations concrètes sur les métiers". Après une seconde générale sans histoire, c’est en première ES qu’elle s’oriente, par besoin d’un "spectre large" dans ses études, et avec la "volonté de retarder l’échéance du choix".

Après son bac, elle intègre l’université de Paris II, en licence administration économique et sociale (AES), et découvre une filière plus générale, axée sur l’économie, à laquelle elle commence à s’intéresser de près. "L’entonnoir se resserrait : je savais que je serai à ma place dans le commerce". Macro et micro-économie, droit des affaires, droit social, anglais et espagnol sont les matières auxquelles Laura se frotte durant les trois ans de licence.

De l’économie au marketing et à la communication

Entre temps, Laura s’est trouvée : attirée par les marques et leur histoire, elle est créative, et désireuse de travailler dans la publicité. "Je me suis inscrite dans une école privée parisienne, l’ESCE, pour un Master II en marketing et communication, financé par mes parents. Grâce à ma licence, j’ai intégré directement la quatrième année", précise la jeune femme.
Atout de l’école, un voyage d’échange de six mois à New York, au MIM (Manhattan Institute of Management), une université réputée. Logée à Brooklyn, en colocation avec des étudiants de sa promotion, elle tombe sous le charme de la ville, "hyper-inspirante", et s’épanouit dans le cursus.

À son retour, c’est chez Habitat qu’elle effectue son stage de fin d’études, durant six mois, comme assistante marketing et relations presse. L’univers de la marque, raffiné, féminin et tendance la séduit. Quelques mois plus tard, elle retrouve une proximité avec les journalistes et les équipes de création au sein du groupe Marionnaud. Engagée comme assistante marketing en CDD, elle monte vite en grade et devient chargée de communication, puis chef de projet marketing, en CDI. Trois ans plus tard, elle démissionne, pour rejoindre son compagnon en Bretagne, à Carnac (56).

La rencontre avec l’univers du "food"

À peine arrivée, Laura est recrutée par une entreprise locale, en plein essor, la Conserverie de la Belle-Illoise. "Chargée de marketing réseaux de l’entreprise, j’étais censée faire vivre la marque et ses points de vente, à travers la création d’animations (vitrines, dégustation etc.) et la mise en place de partenariats", raconte-t-elle. L’âme de la maison, son histoire et son environnement familial la passionnent, mais c’est pour de nouveaux horizons qu’elle s’envole, 18 mois plus tard.

L’univers du "food", les concepts du bien-manger et du manger-sain motivent la native de Paris et lui font répondre à une annonce : cinq entretiens plus tard, elle est embauchée chez Elior, comme chef de marché. Laura travaille sur les concepts de restauration à définir et à adapter pour chaque typologie de convives. Ce travail en amont, "à flux tendu", réalisé au sein d’une petite équipe de huit personnes, lui permet d’aborder "les enjeux de demain, c’est-à-dire des enjeux responsables". "Être organisé, au courant de l’actu, curieux, réactif ET créatif", constituent, selon elle, les clés de la réussite du poste. "À condition de savoir dépasser les missions-types et d’aller au-delà". La meilleure façon de marcher, en somme.

Laura Berducat en 6 dates
16 mai 1990 : Naissance à Paris (75)
Juillet 2008 : Bac ES, mention assez bien
Juillet 2011 : Décroche sa licence en AES
Janvier à Juillet 2012 : Laura suit les cours du Manhattan Institute of Management, à New York
Janvier 2014 à Janvier 2018 : Chargée de communication puis chef de projet marketing en CDI chez Marionnaud
Juillet 2018 : Signe un CDI de chef de marché chez ANSAMBLE, filière d’Elior.
Formation :

Après un bac général, un DUT techniques de commercialisation, une licence pro spécialisée ou encore une école de commerce voire un Master II spécialisé en économie, statistiques ou marketing sont les voies idéales pour exercer ce type de métier. Un bac+ 5 est à prévoir, mais un parcours significatif dans le secteur commercial est aussi la clé d’entrée pour devenir chef de marché.
Salaire :
Entre 27.000 et 30.000 euros brut par an (pour la province).

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