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Paloma Kouider, khâgneuse et concertiste

publié le 16 avril 2009
5 min

Depuis l’âge de 6 ans, Paloma Kouider joue du piano. Aujourd’hui, cette jeune femme de 21 ans mène de front ses études de khâgne au lycée Louis-le-Grand et ses concerts dans le monde entier. Retour sur un parcours sans fautes.

Comment vous êtes-vous initiée au piano ?
Ma mère, qui avait fait un peu de piano, jouait le soir. Assise près de mon père, nous l’écoutions avec délectation. Je me souviens de ces moments très doux. Un jour, alors qu’elle jouait la Marche turque de Mozart, je me suis dit que j’aimerais aussi jouer ce morceau. Ma mère a été d’une patience inouïe : j’ai appris la Marche turque sur ses genoux par mémorisation visuelle et auditive.

Puis vous intégrez le conservatoire de votre ville, dans l’Aube, à 7 ans…
Cela a été un vrai coup de foudre. J’ai su que le piano était définitivement l’instrument qui me correspondait. Nous faisions des petites auditions deux fois par an, en public. Cela me plaisait beaucoup de partager ma passion. Je garde d’ailleurs un souvenir très ému de mon premier récital, lors d’un festival local. Cette écoute, cet amour du public ! Cela fait chaud au cœur.

Vous décidez alors de suivre vos cours par correspondance à partir de la classe de cinquième…
J’ai intégré le conservatoire national de région de Saint-Maur, en banlieue parisienne. Mes parents faisaient des allers-retours. Sans eux et leur engagement, je n’aurais pas pu assouvir ma passion. À mon entrée au Conservatoire, j’avais 11 ans et je côtoyais des personnes qui en avaient 15. Cela ne m’a pas perturbée. J’avais soif d’apprendre : à 13 ans, j’ai obtenu le prix de perfectionnement de piano à l’unanimité et à 14 ans, la médaille d’or de solfège. Durant ces trois années où je faisais onze heures de piano par jour, j’ai appris l’exigence de la qualité.

Avez-vous fait des rencontres importantes durant cette période ?
J’ai eu la chance de suivre des master classes avec de grands pianistes, dont Claude Helffer, décédé en 2004. Nous avions noué une relation très forte. Il m’a beaucoup appris, dont le développement de soi-même.

Vous suivez ensuite un bac L option musique au lycée Racine, à Paris.
Je garde de ces années l’impression d’une grande liberté soudaine. Je montais sur Paris seule et je pouvais suivre mes études et me consacrer aussi à ma musique, grâce à des horaires aménagés. Mon professeur de musique et le proviseur du lycée ont d’ailleurs été d’un grand soutien.

Parallèlement à la terminale, vous entrez à l’École normale de musique de Paris. Comment teniez-vous le rythme ?
Ce n’était pas du tout éprouvant. J’ai suivi la classe d’un professeur russe passionnant, Serguei Markarov. J’ai eu aussi la chance d’être remarquée par Marie-Paule Dallier, présidente de l’association Nouveaux Virtuoses, qui aide les jeunes à se produire en France. Grâce à elle, j’ai pu jouer dans de grandes salles à Paris et en province.

À 18 ans, vous décrochez votre bac avec mention très bien, ainsi que le Premier Prix du concours général en musique…
Justement, je décide alors de prendre une année sabbatique. J’ai donné pendant un an des concerts en Angleterre, en Allemagne, au Japon, en Russie… J’adore la scène et les émotions qu’elle procure. Mais je ne voulais pas m’arrêter là. Je voulais continuer mes études et avoir des clés pour comprendre le monde. Je désirais côtoyer des gens qui connaissaient la valeur d’un travail. J’ai donc intégré le lycée Louis-le-Grand en hypokhâgne.

Aujourd’hui, vous êtes en khâgne. Vous voulez poursuivre vos études ?
Je souhaite entrer à l’ENS (École normale supérieure). En fait, je voudrais mener de front piano et études. C’est important pour mon équilibre intellectuel et psychologique. L’exigence intellectuelle qu’imposent mes études transparaît sur ma musique, et inversement.

Crédit Photo : D.R

Propos recueillis par Séverine Tavennec


Biographie de Paloma Kouider
1987 : naissance dans l’Aube.
1997 : elle donne son premier récital.
2005 : elle obtient son bac L mention très bien et est diplômée de l’École normale de musique.
2007 : elle est lauréate de la Fondation d’entreprise Groupe Banque populaire.
2008 : elle est "Révélation classique" de l’Adami.

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