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Les débuts d’un jeune diplômé en psychologie

publié le 28 octobre 2008
1 min

Après avoir obtenu un master professionnel en psychologie clinique et psychopathologique à l’université Paris XIII, Eric, 27 ans, a réussi à trouver en moins d’un an deux postes à mi-temps en contrat à durée indéterminée… un cas plutôt rare dans un milieu où les débuts sont souvent difficiles.

Des stages pour faire la différence

Eric en convient volontiers : il a été chanceux dans sa recherche d’emploi. Mais il attribue également son insertion professionnelle à ses stages. « Ils ont fait la différence, assure le jeune homme. En général, pour décrocher un master de psycho, on fait au moins 24 mois de stage, car il est essentiel de confronter la théorie à la pratique. N’ayant pas été accepté dans un premier temps en deuxième année de mon master, j’ai profité de cette « liberté » pour en faire deux supplémentaires de plusieurs mois ». Durant son année de master 1, il avait d’abord effectué un stage dans une association d’aide à des enfants et adolescents autistes. « J’ai alors eu un déclic pour cet univers. J’ai d’ailleurs ensuite demandé un stage dans un hôpital de jour accueillant, lui aussi, des personnes autistes ». L'année suivante, il enchaîne donc encore sur deux stages, l'un dans un hôpital de jour et l'autre dans un service de psychiatrie. Puis, tout en préparant sa deuxième année de master où il a finalement été accepté, il se familiarise avec la pratique du bilan psychologique dans un grand hôpital parisien.

Un double savoir-faire acquis sur le terrain. Résultat : à la fin de sa formation, son CV présente une double spécificité très recherchée. La première : son expérience de la prise en charge d’autistes. Or, très en retard dans le domaine de leur accueil et de leur suivi, la France tente en effet de se « rattraper » en créant des structures et donc des postes ad hoc. Deuxième atout : sa capacité à réaliser des bilans psychologiques (c’est-à-dire des entretiens et tests formalisés avec les patients). « On en demande de plus en plus systématiquement, » explique Eric.

Deux opportunités quais concomitantes

Son diplômé en poche en septembre 2007, Eric s’inscrit en master recherche psychanalyse et psychopathologie. « Comme je redoutais une recherche d’emploi longue et difficile, j’ai préféré mettre à profit cette année pour approfondir encore ma discipline. » Mais, dès le mois suivant, l’hôpital de jour où il est stagiaire lui propose de remplacer un éducateur. « Je n’ai pas tellement hésité avant d’accepter. Mais j’ai vite réalisé la différence entre les fonctions d’éducateur et celles de psychologue. J’ai ainsi pu voir de l’intérieur comment travaillaient les éducateurs, qui sont des interlocuteurs souvent privilégiés des psys ». En mars 2008, l’une des psychologues de l’hôpital lui parle d’une structure d’accueil de personnes autistes en cours de création qui cherche un psychologue à mi-temps. En juin, une nouvelle opportunité se présente, en terrain connu cette fois : un poste de psychologue à mi-temps se libère à l’hôpital de jour par lequel il été déjà passé.

Psychologue : une place à part

Depuis qu’il occupe ces deux postes, Eric prend conscience des spécificités de sa fonction, et en particulier l’autonomie et la responsabilité qu’elle implique. « C’est un métier à part, même sur le plan hiérarchique, explique le jeune diplômé. Je ne suis pas dépendant d’un médecin ou d’un chef de service. J’ai bien sûr des tâches à accomplir, mais personne n’intervient dans ma manière de travailler ».

La rigueur dépend donc surtout de l’éthique personnelle. « En passant du statut de stagiaire à celui de professionnel, j’ai réalisé que le titre de psychologue donnait un poids particulier à ma parole, poursuit-il. En réunion, mon point de vue est considéré comme non discutable, notamment de la part des éducateurs. Pourtant, ce qui est intéressant, c’est justement de confronter les avis sur un même patient. En plus, je suis débutant, je peux commettre des erreurs de jugement ». Même constat lors des rencontres avec les parents des personnes autistes qu’il suit. « Les familles discutent naturellement avec les éducateurs. Avec le psychologue, elles sont davantage dans l’attente d’une explication définitive ». Pour arriver à créer un échange, Eric a appris à laisser de côté le jargon professionnel pour le traduire en langage commun.

Jean-Marc Engelhard

Pour aller plus loin avec letudiant.fr
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