Métiers du social : "pour être un bon animateur, il faut avoir la joie de vivre"
L’un travaille en Ehpad, l’autre auprès de personnes en situation de handicap. Vladislav et Sofiane ont choisi le métier d’animateur : une expérience "hors pair", mais pas de tout repos.
Sofiane travaillait comme agent d’entretien pour une chaîne d’hôtels parisiens quand il a eu le déclic. "Un soir, je me suis rendu compte que je ne travaillais que pour l’argent. Je me suis dit : profite !"
Il pose sa démission, et le BAFA en poche, décide de partir en Grèce pour être animateur dans un hôtel club, mais ne s’y sent pas à sa place. "Je cherchais une expérience plus humaine. En parlant à ma sœur, qui est directrice de centre adapté, je me suis dit : 'pourquoi pas ?'"
Aujourd’hui, Sofiane enchaîne les séjours adaptés aux personnes en situation de handicap. De retour de Cuers, près de Toulon (83), il s’apprête à repartir près de Pau (64), cette fois en tant que directeur adjoint. Lors de son dernier séjour, il encadrait une dizaine d’adultes à faible autonomie pendant deux semaines. Son rôle : imaginer des activités adaptées pour les vacanciers.
Des objectifs derrière chaque activité
Pour Vladislav, travailler avec les personnes âgées était presque une évidence : "Ma mère est aide-soignante en Ehpad, et depuis tout petit, je participe aux activités de l’animatrice avec les résidents."
Lorsqu’il entre au lycée, un nouveau bac pro voit le jour : le bac AEPA (animation-enfance et personnes âgées), qui forme les élèves à concevoir des activités d’animation pour des enfants ou personnes âgées en perte d’autonomie. "Naturellement, je me suis tourné vers l’animation. Même si c’était surtout pour avoir le bac !"
Le bac en poche et un BPJEPS validé, Vladislav est recruté comme animateur dans un Ehpad de Bègles (33). Tous les jours, il imagine et encadre les activités proposées aux résidents. "Ce matin, on a fait une revue de presse pour qu’ils sachent ce qui se passe dans le monde. Je fais aussi des ateliers, des quiz musicaux…"
Vladislav est clair : "Je ne suis pas thérapeute. Mais derrière chaque activité, il y a des objectifs. Quand je leur fais peindre une image qui illustre leur vie, je travaille leur mémoire, par exemple." En séjour adapté, le métier d’animateur va au-delà des activités : "Je fais aussi les toilettes, je donne les médicaments, je les accompagne pendant les repas, explique Sofiane. J’essaie d’animer ces temps-là aussi, pour détendre l’atmosphère et leur rappeler que c’est les vacances."
Travailler auprès de personnes handicapées nécessite aussi une vigilance continue dans un rythme plus soutenu : "On fait des journées à rallonge. Parfois, on peut terminer à 2h ou 3h du matin."
Les qualités pour être animateur : être créatif, sociable et aimer les autres
Vladislav et Sofiane n’ont pas le même rythme de travail ni tout à fait les mêmes missions, mais ils ont un point commun : leur caractère.
"Pour être un bon animateur, il faut avoir la joie de vivre, assure Sofiane. On est là pour faire du bien à nos vacanciers." Pour Vladislav, ce qui compte, c’est le sens du relationnel : "Le cœur du métier, c’est la relation que j’ai avec les résidents."
Pourtant, le quotidien d’animateur est loin d’être toujours rose : "On voit des choses difficiles parfois, affirme Sofiane. Mais c’est une expérience hors pair, où l’on fait des rencontres incroyables. Comme le salaire est bas, je ne le ferai sûrement pas toute ma vie, alors aujourd’hui, j’en profite à 100%."