Devenir Apiculteur : métier, études, salaire

L'apiculteur mène une vie rythmée par les saisons et les besoins de ses abeilles. Son quotidien est un savant mélange d'observation, de soin et de récolte. Si de novembre à février, c’est la période d’hivernage, l’activité bat son plein surtout au printemps et à l’été.

Aux premières heures du matin, il enfile sa combinaison de protection et inspecte ses ruches pour s’assurer de la bonne santé des abeilles. Il observe leur activité, vérifie la présence de la reine, surveille les réserves de nourriture et détecte d’éventuelles maladies ou parasites comme le varroa. Son matériel est composé principalement d’un enfumoir, d’un extracteur et d’un maturateur.

Pendant les périodes de récolte, il prélève les cadres remplis de miel, qu’il transporte délicatement vers l’atelier d’extraction. Là, le miel est extrait, filtré et mis en pot.

Entre deux visites aux ruches, l’apiculteur peut consacrer du temps à entretenir son matériel, préparer de nouvelles ruches ou confectionner des produits artisanaux ou alimentaires : cire d’abeille, pot de miel, pain d’épices, bougies, etc.

Les missions d’un apiculteur sont variées : :

• Entretenir les ruches et les équipements apicoles.

• Surveiller la santé des abeilles et identifier les maladies.

• Vérifier l’état des colonies et la présence de la reine.

• Réaliser les récoltes de miel et autres produits de la ruche (cire, propolis).

• Extraire et traiter le miel en respectant les normes d’hygiène.

• Assurer la pollinisation des cultures en utilisant les ruches en migration.

• Installer de nouvelles ruches et effectuer des divisions de colonies.

• Mettre en place des traitements contre les parasites (varroa, nosema).

• Appliquer les méthodes de lutte biologique pour préserver les abeilles.

• Réaliser des analyses de la qualité du miel (taux d’humidité, acidité).

• Organiser des visites régulières pour évaluer la production de miel.

• Former les nouveaux apiculteurs et sensibiliser à l’apiculture durable.

• Planifier et organiser les tâches liées à la gestion des ruchers.

• Commercialiser les produits de la ruche (miel, pollen, cire).

• Réaliser un suivi administratif (comptabilité, stocks).

• Respecter les normes environnementales et réglementaires de l’apiculture.

C’est souvent la rencontre avec un apiculteur qui donne le déclic pour ce métier. Vous débuterez probablement par une pratique en amateur (en suivant la formation donnée par des apiculteurs bénévoles dans une ruche-école) avant d’envisager de vous former de façon professionnelle.

Bon à savoir : vous trouverez les coordonnées des ruches-écoles sur le site de l’Union nationale de l’apiculture française.

Côté formation pro, si vous avez au moins 16 ans, vous pouvez vous orienter vers le brevet professionnel Responsable d’entreprise agricole, option apiculture (BPREA). Il se prépare en deux ans dans un CFPPA, Centre de formation professionnelle et de promotion agricole dans le cadre d’une alternance. Ce diplôme est reconnu au niveau bac.

Une fois en activité, vous pouvez compléter vos savoir-faire et connaissances en suivant des formations spécialisées dispensées par le CNTESA, Centre national technico-économique et scientifique apicole. On peut citer « adapter sa commercialisation à son exploitation » et « comment fabriquer et mieux connaître les bienfaits de la propolis ».

Pour être reconnu apiculteur professionnel, il faut exploiter au moins 200 ruches (125 en Corse). Si vous en avez moins, vous pouvez être reconnu comme apiculteur ou apicultrice de loisir ou agriculteur / agricultrice pluriactif (c'est-à-dire avec une activité agricole variée).

Bon à savoir : il existe aussi un certificat de spécialisation, CS Apiculture pour les profils ayant déjà validé un diplôme dans le domaine agricole.

Pour devenir apiculteur, il est essentiel de posséder une sensibilité particulière pour la nature et les animaux. La patience et l'observation sont des qualités indispensables pour comprendre le comportement des abeilles et assurer leur bien-être. La rigueur est également de mise pour respecter les gestes techniques et les normes sanitaires. Une bonne condition physique est nécessaire pour manipuler les ruches et les outils apicoles.

L’apiculteur travaille en majorité à son compte. Il existe de rares emplois dans des coopératives apicoles en France. C’est un métier artisanal avec une vente de produits souvent au niveau local.

Selon InterApi (Interprofession des produits de la ruche), la filière apicole française compte 62 744 apiculteurs et apicultrices pour 31 387 tonnes de miel produits, 42 tonnes de pollen, 4 tonnes de propolis et 3 727 kilos de gelée royale.

Les revenus générés par la production de miel et la vente de produits dérivés des ruches varient d'une année à l'autre en fonction des conditions climatiques, des récoltes, de la taille de l'exploitation et du cours du prix du miel. Mais ils sont peu élevés au regard du temps passé à chaque étape de production.

Pour les agriculteurs avec une activité secondaire d’apiculture, les revenus issus du miel peuvent représenter jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires.

Bon à savoir : pour soutenir l’apiculture françaises, des aides financières sont possibles de la part des régions mais aussi de l’Europe (dans le cadre de la Politique agricole commune européenne).