Fiche métier : Technicien aéronautique

À terre sur une base aéronavale, en mer à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle ou encore en déploiement en Opérations extérieures (OPEX) dans les territoires ultramarins ou sur une base à l’étranger. Dans tous les cas, le technicien aéronautique effectue la mise en vol des aéronefs, les entretient et prévient ou répare leurs pannes. Il évolue au sein d’une équipe de maintenance et alterne en général travail sur terre et en mer. À terre, on le trouve dans un immense atelier où s’effectuent les grosses réparations et les visites de contrôle. Celui-ci est lui-même divisé en ateliers plus petits spécialisés sur un type de maintenance particulier (atelier pressurisation cabine, atelier cellule où s’effectuent les peintures, atelier carburant, atelier électricité, atelier moteur…). À bord, le technicien travaille dans le hangar à avions pour réaliser les mêmes opérations qu’à terre, mais dans un environnement plus réduit et surtout, en mouvement. Il peut intervenir sur des Rafale (avions de combat), des hélicoptères (Dauphin, Panther), des E-2C Hawkeye (avions de surveillance aérienne), etc. Lorsqu’il est à terre, ses horaires de travail sont plus réguliers qu’en mer, où il fait tour à tour partie de l’équipe de jour ou de nuit.

Ses tâches sont différentes selon sa spécialité.

- Le technicien aéronautique avionique (ou TechAero « avio ») gère le système électronique équipant un aéronef (instruments de bord, simulateurs de vols, radars et systèmes de combat, système de communication, système commandes de vol…).

- Le technicien aéronautique porteur (également appelé TechAero « porteur ») intervient plus spécifiquement sur les moteurs et les gouvernes de l’avion, les atterrisseurs, les circuits carburants, les circuits électriques, etc.

Pour les dépannages, tous deux travaillent suivant des Comptes-rendus de maintenance (CRM) et déroulent un programme en branchant des PC de maintenance sur l’avion pour localiser la panne. Leurs interventions s’effectuent sur du matériel de haute technologie avec des niveaux de technicités croissantes : niveau NTI1 (entretien courant), NTI2 (maintenance préventive et programmée) ou NTI3 (opérations lourdes nécessitant de se rendre directement chez l’industriel).

Le technicien aéronautique débute en effectuant des interventions de maintenance de niveau NTI1 ou NTI2 basique. Après un certain temps de pratique, il peut choisir de se diriger vers la planification des réparations et la répartition des charges de travail, puis, plus tard, occuper des postes organisationnels (gestion quotidienne des moyens humains, des délais…). Après avoir acquis une grande expérience sur un type d’aéronef, il pourra prétendre à un poste de contrôleur, par exemple, pour s’assurer que les équipes de maintenance réalisent leurs tâches suivant les normes européennes (ou rejoindre un état-major comme conseiller ou expert de son domaine). Autre possibilité : intégrer le corps des officiers spécialisés afin d’occuper un poste de chef de service. L’avantage de la Marine réside dans l’assurance d’une progression de carrière plus accessible que dans le civil.

La solde est évolutive et comprise entre 1 600 euros et 3 000 euros net par mois selon le lieu d’affectation (à terre, embarqué) et la situation familiale. Il y a d’autres avantages comme la rémunération dès le début de la formation, 45 jours de congés par an, possibilité de bénéficier d’un logement attribué par le ministère des Armées, avantages sur la carte SNCF (tarifs à -75% pour les déplacements personnels). À noter une spécificité de ce métier : le marin avionique ou porteur perçoit 4 000 euros après trois ans d’engagement.

Avant tout, pour intégrer l’armée, et plus précisément la Marine, il faut bien sûr savoir nager! Mais il est nécessaire également d’avoir accompli sa Journée défense et citoyenneté (JDC), d’être physiquement et médicalement apte et de posséder la nationalité française. À noter que la formation est rémunérée. Par ailleurs, la maîtrise de l’anglais est requise pour appréhender la documentation technique.

NIVEAU BAC ET PLUS

Il est possible d’entrer à l’école de maistrance en ayant obtenu un diplôme de matelot, spécialité « opérateur de maintenance aéronautique » (niveau CAP). L’élève suit dans un premier temps une formation initiale militaire et maritime de quatre mois sur le campus de Brest (Finistère) ou celui de Saint-Mandrier (Var). Une formation métier « technicien aéronautique avionique » ou « technicien aéronautique porteur » de 13 mois à l’école de l’aéronautique navale, à Rochefort, permet ensuite d’obtenir le Brevet d’aptitude technique (BAT, niveau bac). À l’issue de ce parcours, le diplômé est affecté dans une unité́ de la Marine nationale. Être déjà titulaire soit d’un bac professionnel aéronautique (option Systèmes ou option Avionique), soit d’un BTS aéronautique (bac +2) option Maintenance exploitation, voire parfois d’une première année de cycle ingénieur est un plus indéniable.