Décryptage

Cursus enrichis : un accélérateur de carrière pour les étudiants en écoles de commerce

L'ESSEC propose six doubles diplômes français.
L'ESSEC propose six doubles diplômes français. © REA/Laurent GRANDGUILLOT
Par Catherine Piraud-Rouet, publié le 22 janvier 2020
6 min

Qu’il s’agisse de quelques semaines d’ateliers par an, de certificats de spécialisation ou de doubles diplômes, les parcours enrichis fleurissent dans les catalogues des écoles de commerce. Ces offres constituent en effet des atouts tant pour les établissements - dont elles assoient le positionnement - que pour les étudiants, forts d’une double casquette pour conquérir le marché du travail.

Parcours d’hybridation, visant à sensibiliser les étudiants à des secteurs différents (arts, architecture, création d’entreprise, digital, environnement…) ; spécialisations de fin d’études ou doubles diplômes… De la simple coloration de filière à la réelle double compétence, la plupart des écoles de commerce multiplient les cursus enrichis, en partenariat avec d’autres établissements, à l’attention de leurs étudiants en programme grande école (PGE).

Cette évolution, de plus en plus marquée, répond, pour les écoles, à deux types de logiques. D’abord, à la volonté de s’adapter au contexte du marché du travail de demain en formant des managers agiles et hybrides, aptes à se frotter à des univers variés. "Nous sommes partis d’une enquête réalisée par L'Institut du Futur et Dell selon laquelle plus de 80% des métiers de 2030 n’existent pas aujourd’hui", déclare Armand Derhy, directeur de la Paris School of Business.

Cette école post-bac inclut dans les cursus de la première à la quatrième année des "Inspiring Weeks" à base de quatre semaines de séminaires par an, au choix parmi six univers (leadership, digital, international, start-up et innovation, luxe, arts et création, expertise), complétées, pour ceux qui le souhaitent, par une quarantaine de doubles diplômes (en art, par exemple avec le Cours Florent, design avec Strate, data management avec Efrei...) dans des établissements français ou étrangers, sur la base de partenariats issus à 80% d’écoles du groupe Galileo.

Atout concurrentiel

Il s’agit, ensuite, de se différencier dans un contexte de plus en plus concurrentiel. Un impératif qui touche même les écoles les plus prestigieuses.

En sus de plusieurs doubles diplômes en hybridation, NEOMA propose depuis 2006 un parcours CFA (Chartered Financial Analyst). Une certification professionnelle aux métiers d’analystes financiers et de gestionnaires de portefeuille de rayonnement international, délivrée par le CFA Institute (USA) à des écoles rigoureusement sélectionnées (seulement cinq en France).

"Nous sommes les seuls à accompagner nos étudiants dans les deux premiers niveaux du CFA, précise Stéphane Dubreuille, l’un des deux référents du parcours. Avec des taux de réussite largement au-dessus de la moyenne mondiale : 70% pour le niveau 1 (contre 41%) et 67% pour le niveau 2 (contre 44%). Les étudiants présentant, depuis 2014, le niveau 3 de manière autonome, mais avec des facilités tarifaires importantes de notre part."

À la clé, pour l’école, un positionnement fort. "Toutes les écoles de management sont capables de faire du contrôle de gestion, de l’audit, de la comptabilité, mais très peu peuvent faire le CFA, commente Stéphane Dubreuille. Cette expertise reconnue nous attire des étudiants de prestige, notamment à international."

Double culture

L’ESSEC, elle-même pourtant leader, a diversifié son catalogue de formations hybrides de manière intensive ces dix dernières années. Cet élargissement se fait à trois niveaux. L’école propose six doubles diplômes français.

Au menu : développement du leadership avec

l’ESM de St Cyr-Coëtquidan, accession aux métiers de l’art ou de la médiation culturelle avec l’École du Louvre ou encore double compétence ingénieur-manager avec CentraleSupélec. Des parcours enrichis qui attirent chaque année 60 à 80 volontaires sur une promotion de 400 étudiants.

Certains de ces parcours peuvent aussi se faire à l’international, avec des partenariats prestigieux, comme celui lancé fin octobre dernier en binôme avec l’université californienne de Berkeley (ingénierie). "Ici, l’idée est de combiner les modèles 'hybridation' et 'double culture' ", pointe Félix Papier, directeur général adjoint en charge de la Grande école et de la formation initiale.

L’école propose enfin d’autres parcours d’hybridation plus légers, par exemple avec l’Institut catholique de Paris (parcours de spécialisation philosophie-management autour de l’innovation responsable) ou avec l’Institut français du pétrole, sur la transition énergétique. "Pour nous, ce sont des partenariats plus légers à mettre en œuvre, tout en permettant à nos étudiants de renforcer leur projet professionnel", précise Félix Papier.

Pour les étudiants, passer par ces filières enrichies rime avec faire des choix exigeants en termes de travail. Mais il s'agit surtout d'un accélérateur de carrière. "Ce sont des profils très recherchés sur le marché du travail, car ils connaissent les codes et les outils du domaine managérial, mais aussi ceux d’autres domaines", conclut Félix Papier.

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