Comment dépasser mes complexes au lit ?

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Publié le 27/04/2018 par TRD_import_CarolineMichel ,
Quand le moment approche de vous glisser sous les draps avec votre partenaire, certaines inquiétudes concernant votre physique ou vos capacités peuvent freiner vos envies, voire vous paralyser. Trendy vous explique comment en venir à bout pour profiter pleinement de l’instant !

La sexualité telle qu’on la fantasme est régie par une flopée d’injonctions et de diktats. Toutes ces représentations constituent une porte ouverte dans laquelle peuvent s’engouffrer toute une série de complexes : dès lors que vous ne vous sentez pas comme « il faut », vous doutez de vous. Vous imaginez à tort qu’il existe des règles et une ligne de conduite à suivre. Vous devriez vous épiler intégralement, avoir la fesse ferme et l’orgasme bruyant ?

Posons d’emblée une vérité toute simple : votre sexualité est unique et vous appartient. Chacun ses goûts, ses préférences, ses particularités.

« L’adolescence est une période pendant laquelle le rapport au corps et à l’autre n’est pas toujours évident. À travers cet ouvrage, nous voulions dédramatiser la vision que les jeunes ont de la sexualité et de leur sexualité en apportant un regard décomplexé, loin du jugement familial ou médical », explique Guenièvre Suryous, illustratrice et coauteure du « Guide de survie sexuelle de l’étudiant/e » aux éditions Tabou. Alors, ensemble, débarrassons nous, l’un après l’autre, de vos principaux complexes !

« Je suis trop gros(se) »

« Les diktats morphologiques et les complexes qui en découlent sont souvent le fruit d’une vision ‘normée’ des corps, avec un esthétisme assez restreint, véhiculé en continu par les médias », introduit Guenièvre Suryous. Ou comment, à longueur de temps, nous sommes face à des corps lisses, bronzés et musclés (et photoshopés) qui deviennent alors objets de comparaison et nous font nous sentir petits (et ridicules).

Au lit, vous faites l’amour avec quelqu’un, pas avec une cuisse ou un ventre. Lorsque votre partenaire se connecte à vous, il se connecte à un tout. Il ne se concentre pas sur vos défauts. Sans eux, vous ne seriez pas unique mais la copie conforme de la voisine. « Lorsque l’on débute sa sexualité, on a besoin d’être rassuré(e) par son partenaire, de se sentir désiré(e) et aimé(e) pour s’épanouir. Cela passe par la communication mais encore faut-il être prêt(e) à en parler… et pour cela, il faut du temps », constate l’auteure.

En attendant, pourquoi ne pas garder votre t-shirt ou éteindre la lumière ? Ces petits stratagèmes ne sont pas un évitement mais un excellent moyen d’être plus à l’aise. Ainsi, vous vous sentirez davantage en confiance, et plus enclin(e) à l’abandon.

« J’ai trop de poils »

« Avec l’arrivée du porno sur la toile, la toison pubienne a disparu de nos écrans pour laisser place à l’épilation intégrale qui est devenue une des grandes références de toute une génération, qui pense que le ‘sans poil’ est la norme. Et pourtant, il devrait appartenir à chacun d’affirmer ses choix pubiens parce qu’ils font partie intégrante de notre intimité », précise Guenièvre Suryous.

À partir du moment où vous choisissez de conserver (ou non) vos poils, et que vous restez fidèle à votre position, vous faites preuve de cohérence. Et se sentir cohérent(e), c’est détenir toutes les clés pour s’assumer. Et puis avoir des poils est également synonyme d’érotisme.

« Malheureusement, le cliché du ‘quand c’est poilu, ça pue’ a encore la vie dure. Cela concerne aussi bien les garçons que les filles. Il ne faut pas oublier que les poils peuvent être doux et agréables au toucher. C’est aussi le signe qu’on est adulte, biologiquement parlant… », poursuit-elle. Conclusion : vous faites bien ce que vous voulez, poils fiers et tête haute.

« Je suis nul(le) au lit »

Vous voudriez être un partenaire au top, qui sait donner et recevoir. Or, il n’existe aucune règle, aucune méthode : on peut être le bon coup de Robert et le mauvais coup de Simone. Le sexe est une affaire de rencontre, de deux corps qui s’apprivoisent dans le temps. Au fil des rapports, nous nous « bonifions » ensemble. « La sexualité est une danse qui se pratique à deux, et comme la danse, cela demande beaucoup de communication », écrivent Guenièvre Suryous et Flore Cherry dans leur livre.

« Il faut se détacher des références – surtout pornographiques – où la performance sexuelle prédomine sur tout ce qu’il y a autour des rapports amoureux : les préliminaires, la complicité, l’écoute, la confiance… », détaille l’experte. C’est en s’attachant à ces éléments et en prenant le temps de se connaître que vous mettez en place, et à deux, une vie sexuelle riche et épanouie.

Bien sûr, nous ressentons tous le besoin d’être guidés mais, comme le rappelle justement Guenièvre Suryous : « Les maladresses des premières fois font aussi partie de la relation et ce n’est pas grave, on appelle même ça des souvenirs ! » Et surtout, ne vous forcez pas pour faire plaisir à l’autre : « Il ne faut pas hésiter à dire non si l’on se retrouve sous pression alors qu’on n’a pas envie. On n’est pas nul(le) pour autant », avertit Guenièvre Suryous.

« Je ne m’exprime pas assez au lit »

Vous aimeriez être plus démonstratif(ve), de peur que l’autre s’imagine être mauvais(e) ou s’ennuie. Pourquoi penser que les décibels sont proportionnels au plaisir sexuel ressenti ou qu’il est nécessaire de s’exprimer bruyamment pour insuffler une vague d’excitation ? Oui, les sons jouent un rôle, de la respiration aux mots doux (ou crus) que nous échangeons. Ils stimulent. Mais inutile de trop en faire, d’être comédien.

Ne serait-ce pas le porno qui induit en erreur ? « Nous nous sommes aperçu, avec Flore, que les jeunes se référaient énormément aux codes du porno, tous styles confondus, sans vraiment dissocier la fiction de la réalité. Si le porno peut être un référence – car il n’y a pas de mal à ça – il ne doit pas être l’unique source d’inspiration », note Guenièvre Suryous. Un souffle qui s’accélère, un regard un peu perdu ou brillant, des doigts qui se crispent… C’est suffisant dans la mesure où il s’agit de votre façon à vous de montrer ce que vous ressentez.

« Je n’ai pas d’orgasme »

Quand on n’a pas d’orgasme, on imagine qu’on ne vit pas un "vrai" rapport, et surtout, on craint de passer pour quelqu’un de « frigide » et d’imparfait. Erreur ! L’orgasme n’est pas une fin en soi.

« Les caresses sont primordiales pour favoriser le lâcher-prise, qui est la base d’une sexualité épanouie, loin de toute pression de devoir réussir. L’orgasme ne réside pas uniquement en son partenaire ou ses habiletés techniques… Il dépend surtout de notre psyché. Pour cela, il faut savoir se connecter à son corps pour se concentrer sur ses sensations. De même que nous devrions nous concentrer davantage sur notre voyage sensoriel plutôt que sa destination ! », explique Guenièvre Suryous.

Ne penser qu’au feu d’artifice, c’est perdre la chance de se laisser surprendre. Sur le chemin qui mène à l’orgasme, le plaisir est partout. Et puis, le sexe n’est pas une question d’entrée, plat et dessert : vous pouvez faire les choses dans le désordre et ne pas terminer par une note sucrée.