Accro au smartphone : 4 conseils pour vous sevrer

No thumbnail
Publié le 14/09/2017 par TRD_import_MariaPoblete ,
Le ministre de l'Éducation nationale veut interdire les smartphones dans les collèges, pour éviter la dispersion. Mais en seriez-vous seulement capable ? 4 tips pour décrocher facilement, au moins quelques heures...

Souvenez-vous… Vous n’avez pas décroché du jour au lendemain de votre ours ou de votre lapin en peluche, que vous serriez si fort contre vous pour vous endormir. Votre smartphone, c’est un peu un doudou sans fil qui pallie les angoisses, la solitude. C’est le nouvel objet transitionnel, décortiqué par les pédopsychiatres : un petit enfant a besoin d’un objet qui lui rappelle sa mère en son absence… histoire de ne pas paniquer dès qu’elle n’est plus là. Le petit appareil, lui, garde en mémoire des SMS d’amour, des photos, des bons souvenirs… comme un concentré d’un bonheur perdu ou à venir !

C’est grave, docteur ? “Non, pas du tout, répond Michael Stora. Le seul danger d’un smartphone est de le balancer à la figure de quelqu’un ! Plus sérieusement, comme tout médiateur, il peut révéler une angoisse, une incapacité à être seul.”

Prenez conscience que c’est devenu votre “doudou”

“J’étais devenu dépendant des messages, que je guettais de l’aube à tard le soir, et aussi passionné de jeux, se souvient William, en sociologie à Lyon 1. Je sais que je suis très gamin comme garçon, les filles n’arrêtent pas de me le dire. Je joue chez moi et sur mon iPhone. Un jour, ces critiques ont fini par me toucher. Je ne pouvais pas continuer à faire le grand ado qui s’ennuie en cours et qui s’éclate sur des jeux débiles. Alors, je les ai désinstallés. Étrangement, j’en tire une certaine fierté, je me sens plus grand, plus adulte, moins bébé. Évidemment, je ne l’ai pas commenté à mes copains, c’est très personnel.”

Laissez-le de côté de temps à autre

Au moment de sa réorientation, d’une première scientifique à une terminale littéraire, Flora a cherché des responsables à son échec. “J’ai eu trop de sollicitations, trop de vie sociale, trop de tentations, qui passaient par le smartphone. Je n’allais pas bien, alors je m’y réfugiais. J’étais scotchée toute la journée, je ne l’éteignais jamais, c’était ma consolation, une occupation pour me vider la tête. Au moment de changer de section, j’ai voulu marquer l’événement. J’ai pris une résolution radicale : le laisser un jour par semaine à la maison. ” Dans le programme de Flora, les jours changent. “C’est plus difficile le week-end ! Mais je tiens, et je vais mieux.” Andrea, en sociologie à Lyon 2, a fait de même en terminale. “Un soir par semaine, j’éteignais mon téléphone. C’est resté une habitude.”

Tenez un journal de bord de votre “addiction”

Elvire, à Paris, a tenu le journal de bord de sa relation à son portable pendant un mois. Elle conseille à tout le monde d’en faire autant. “C’est mon père qui m’a donné l’idée. Il en avait marre de me voir la tête baissée, à table, à la campagne, en vacances, penchée sur mon Blackberry. Il me disait que j’aurais des problèmes aux cervicales et plus aucun contact avec le monde adulte, que j’avais besoin de grandir, de penser, de mûrir. J’ai un peu râlé, puis j’ai accepté. Le 1er décembre, j’ai commencé à noter sur un calepin tous les événements liés à mon téléphone, en indiquant le temps et un commentaire : appels, messages, Facebook, navigation sur Internet… Le 1er janvier, j’avais inscrit y avoir passé en moyenne sept heures par jour en période de cours et une dizaine en vacances. Cela m’a refroidie. Certes, je continue bien sûr. Je ne vais pas me couper du monde ! Mais je me limite à l’essentiel. Le temps gagné est précieux pour faire autre chose, étudier ou lire par exemple. Et à table, j’ai accepté de déposer mon appareil.”

Limiter les applis inutiles

Le journal a été un bon moyen, pour Elvire, de décrocher rapidement. En revanche, il a fallu trois ans à Mateo pour sauter le pas. Depuis la fin du lycée, il se sentait “esclave” de son smartphone. “On croit maîtriser, mais, en réalité, pas du tout. Je suis connecté à Facebook, Twitter, j’ai téléchargé des dizaines d’applis. Toute ma vie sociale passait par mon smartphone, jamais éteint parce qu’il me maintenait connecté en permanence. Il y a six mois, ça m’a fait peur. Alors, j’ai commencé à désinstaller les applis inutiles. Pour parler aux amis, je ne suis pas obligé de les voir via Skype. Pour être à l’heure à un rendez-vous, inutile de connaître les horaires précis des métros ! Je me sens mieux depuis que j’ai commencé ce travail. J’avais l’impression de posséder un animal domestique… qui me sollicitait constamment.”