Au secours, je suis trop bavard en cours !

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Publié le 18/09/2015 par TRD_import_NatachaLefauconnier ,
"Attention aux bavardages incessants", "manque de concentration", "eleve dissipe"... Vos bulletins regorgent de ces appreciations negatives de profs sur votre comportement en classe. Vous avez bien essaye de moins parler a vos voisins… mais rien n'y fait, votre naturel reprend vite le dessus ! Ne desesperez pas, vous pouvez vous en sortir avec ces quelques astuces.

C’est plus fort qu’elle : lorsque Laura, élève de terminale STMG à Paris, a quelque chose à dire, il faut que ça sorte. « Je suis une fouine : si je vois une copine qui n’a pas l’air comme d’habitude, j’ai besoin de savoir ce qui ne va pas… » Parmi ses sujets de prédilection : les problèmes de cœur. Mais elle aime aussi commenter les agissements de quelqu’un « qui fait des trucs chelous », et « parler de tout et de rien ». « Parfois, ça peut prendre toute l’heure ! » s’exclame la lycéenne, qui est loin d’être la seule dans ce cas.

« Le bavardage est devenu un phénomène majeur dans les classes », constate Florence Ehnuel, professeure de philosophie dans un lycée de la banlieue bordelaise, dans son ouvrage "Le bavardage, parlons-en enfin" (éd. Fayard). « Autrefois, cela concernait une poignée d’élèves, mais aujourd’hui, c’est l’inverse : il y a une minorité d’élèves qui – miraculeusement – écoutent le cours sans parler au voisin ! »

Pourtant, ces conversations pourraient parfaitement attendre l’inter-cours. Alors, pourquoi ne parvenez-vous pas à réfréner votre envie de bavarder ? Peut-être parce que vous n’êtes pas assez concentré sur ce que disent les professeurs. Et pour se concentrer, il faut… savoir écouter !

Réapprenez à écouter

« Le bavardage constitue une parole parasitaire, qui pollue véritablement la classe et empêche le cours de se dérouler. Il faudrait réapprendre aux enfants à écouter », estime Florence Ehnuel. Vous n’en avez peut-être pas conscience, mais votre bavardage constitue un manque de respect envers votre enseignant, sans compter qu’il gêne les élèves qui veulent suivre ! Et de fait, l’an dernier, le prof de français de Laura avait noté dans son bulletin : « Attention aux bavardages récurrents. Votre aisance n’est pas une autorisation à bavarder et déconcentrer d’autres élèves plus fragiles ! »

En étant attentif en classe, non seulement vous éviterez à votre esprit de vagabonder, mais en plus, vous mémoriserez bien mieux le cours. Du temps de gagné sur les leçons à réviser le soir ! « En plus, c’est vrai que le cours passe plus vite en écoutant le prof que quand on bavarde entre nous », reconnaît Laura.

Posez des questions… au prof

Et quand le cours ne vous intéresse vraiment pas du tout ? Laura explique qu’en maths, elle ne comprend rien et s’ennuie. Donc elle bavarde. La solution ? Poser des questions… au professeur. Ce dernier préférera toujours que vous vous adressiez à lui plutôt qu’à votre voisin pour avoir des explications : notez au passage la différence entre participer et bavarder !

A contrario, le cours peut vous paraître ennuyant si vous maîtrisez la matière, comme Laura avec la philo : « Quand le prof rabâche pendant des heures, je n’ai pas envie d’écouter ce que je sais déjà ! » soupire-t-elle. Et si vous en profitiez pour résumer les points importants du cours sur une fiche qui servira pour les révisions du bac ?

Changez de place

La lycéenne, du haut de ses 19 ans, admet tout de même qu’elle est capable de s’autodiscipliner. En général, elle s’assoit plutôt en fond de classe pour bavarder. Mais quand elle décide qu’elle veut rester tranquille, elle se place d’elle-même au premier rang ! Un moyen efficace d’éviter les tentations, comme le confirme Florence Ehnuel : « Certains élèves que j’ai isolés reconnaissent que c’est mieux ainsi. »

Notez vos idées

Laura avoue qu’il lui arrive d’envoyer des textos pendant le cours : « Fo que je te parle d1 truc!!! » balance-t-elle à sa copine à l’autre bout de la classe. « J’ai besoin que la personne sache que j’ai quelque chose à lui dire ! Sinon, j’ai peur d’oublier », explique la jeune fille.

Comme l’usage des téléphones est interdit en classe, une solution moins risquée est préconisée : notez sur un simple bout de papier les sujets de conversation au fur et à mesure qu’ils vous traversent l’esprit, au lieu de les partager immédiatement. Vous en parlerez à la récré !

Si passer du statut de « grand bavard » à « muet » est trop difficile, au bout de cinq sujets notés, choisissez celui qui vous tient le plus à cœur, et ne parlez que de celui-là à votre voisin(e) à vos risques et périls ! Après quelques jours d’entraînement, vous verrez, vous aurez perdu le réflexe de tout raconter à vos camarades pendant le cours (peut-être qu’ils s’en féliciteront secrètement !). « Il s’agit en effet de savoir différer les messages », appuie la professeure de philo.

Pensez aux sanctions

Même si les nombreuses heures de colle qu’elle a récoltées au collège n’ont « servi à rien » puisqu’elle ne s’est pas calmée au lycée, Laura estime que la menace d’une punition peut décourager les plus volubiles. « Dans certaines matières, je ne parle presque jamais, parce que je sais qu’il y a une sanction derrière : un DM ou une exclusion du cours. »

Défoulez-vous

En réalité, les bavards sont souvent des personnes qui cherchent la reconnaissance des autres, qui ont besoin d’occuper l’espace, ou qui redoutent le silence. Laura confirme : « J’aime pas quand c’est mort dans la classe, donc je parle, même pour dire n’importe quoi. »

La bonne idée ? Se défouler dans des cours de théâtre : vous pourrez valoriser votre expression corporelle et verbale, qui seront canalisées par la mise en scène et le texte. Une façon d’apprendre à respecter un cadre tout en libérant votre surplus d’énergie.

Si le théâtre ne vous tente pas, optez pour une pratique sportive ou artistique de votre choix (chant, dessin, handball ou running avec votre BFF…). Vous pouvez aussi créer votre blog pour raconter vos journées, partager vos rêves ou vos inquiétudes. Pas question que vos états d’âme soient l’objet de moqueries : mettez votre blog en statut privé et n’en donnez l’accès qu’aux personnes en qui vous avez totalement confiance.

Récompensez vos efforts

Si vous parvenez finalement à réfréner vos envies de bavarder en cours, n’hésitez pas à vous récompenser (offrez-vous une sortie, un petit cadeau…). Après tout, vous le méritez, non ?!

Vos professeurs remarqueront aussi certainement vos efforts et ne manqueront pas de vous féliciter. « C’est suffisamment rare pour que je le souligne dans le bulletin de l’élève », commente Florence Ehnuel. Vous verrez, vous serez fier de vous ! « Je n’en suis pas encore là, rigole Laura. Lorsque je n’ai pas parlé pendant un cours, le prof vient me voir à la fin pour s’assurer que je ne suis pas malade ! »