Ce prof à qui j’aurais voulu dire merci… #1

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Publié le 21/06/2013 par TRD_import_ClémenceMillet ,
Des bancs de la petite ecole aux amphis geants de la fac, on garde tous en memoire des profs qui nous ont marques. Parfois pour de mauvaises raisons… mais aussi heureusement souvent pour de bonnes ! Cinq etudiants confient leurs souvenirs.

Charlotte, 25 ans, École Sup Career

« L’intervenant en première année de master qui m’a fait découvrir les études marketing »

“Lors de ma première année de master, j’ai découvert le marketing stratégique et les études consommateurs. Cette année, je retiendrais tout particulièrement M. Bertin. Il était chef d’entreprise et intervenant dans notre école. C’est lui qui m’a permis de découvrir et d’appréhender le monde des études. Il a toujours su me garder attentive et me passionner dans ce domaine dont j’ignorais tout. Il m’a beaucoup fait avancer, de par son expérience, lors de mon emploi en alternance puisque j’appliquais réellement sur le terrain tout ce qu’il nous apprenait. C’est un homme extrêmement cultivé et fascinant qui savait donner du rythme au cours. Ces deux ans auprès de lui m’ont permis de comprendre à quel point l’interactivité entre élèves et professeurs et essentielle. Il a joué un grand rôle dans mon orientation professionnelle et pour cela, je voudrais lui dire merci.”

Karine, 24 ans, université Paris-Dauphine

« Mon instit’ de CE1/CE2 qui nous taquinait gentiment »

“Le prof qui m’a le plus marqué était mon instit’ de CE1/CE2. Il était aussi directeur de l’école. C’était un bon soixante-huitard qui nous chronométrait pour réciter les tables de multiplication et qui n’hésitait pas à mettre des claques aux élèves qui avaient de mauvaises notes ou qui faisaient des bêtises. Il fumait ses grosses roulées à la fenêtre en buvant son café. Ça peut paraître choquant aujourd’hui d’oser lever la main sur un élève, mais à l’époque, ça nous semblait normal. Personne ne le prenait mal, on le vivait comme un jeu, c’était à celui qui esquiverait la baffe. Au final il aimait beaucoup ses élèves. Il nous faisait rire et ceux qu’il taquinait gentiment, c’était surtout pour leur apprendre à faire mieux. Quand on en parle entre amis, on en rigole encore. Je le remercie, car on lui doit une certaine ouverture d’esprit ainsi qu’une rigueur dans notre vie et notre travail tout en gardant à l’esprit de se garder du temps libre pour rire et se détendre. Au final, un peu des valeurs de la vie et surtout d’excellents souvenirs !”

Chloé, 23 ans, École de communication

« Un prof d’histoire-géo au collège à qui je dois mon amour pour cette discipline”

“Si je dois retenir un professeur depuis le début de mes études, je pense tout de suite à M. Chevrier, mon prof d’histoire-géo au collège. Il m’a beaucoup marquée car ses cours étaient passionnants. Il avait le don pour raconter des histoires en racontant l’Histoire. Du coup, on apprenait beaucoup plus vite et mieux. C’était un grand adepte du mime, il faisait tout le temps le pitre et malgré tout, on le respectait et ses cours ne débordaient jamais. * Évidement il avait quelques défauts, mais ses postillons intempestifs et ses dents grises contribuaient au show. Quand il s’énervait, il pouvait être super-cassant mais dans le fond, c’était vraiment un brave homme, passionné par son métier. Je le remercie, car je lui dois la plupart de mes connaissances historiques et mon amour pour cette discipline. *Tous les moyens mémotechniques qu’il nous a inculqués, je m’en sers encore et ils jouent un rôle dans ma réussite scolaire.”

Pierre, 21 ans, université Paris-Dauphine

“Un prof d’allemand, mais pas pour m’avoir transmis l’amour de la langue”

“Helmut Wastl ne m’a pas véritablement transmis l’amour de la langue allemande. En terminale, ce personnage particulier et néanmoins germanique arrivait régulièrement devant ses élèves avec des lunettes de soleil pour lutter contre les ‘migraines ophtalmiques’ qui le tourmentaient. Nous étions tous persuadés que cet équipement avait plutôt à voir avec la boisson, ses absences systématiques au mois d’octobre pendant la fête de la bière tendaient à nous le confirmer. La plus grosse partie de ses cours était consacrée au flot d’insultes qu’il nous adressait, nous reprochant notre manque de sérieux et de respect, nous servant souvent le couplet ‘les jeunes d’aujourd’hui sont des cons’. Cela dit, alors que ma moyenne atteignait péniblement 6/20 au premier trimestre de terminale, j’ai fini l’année à 12, sans la moindre évaluation après que je lui ai dit vouloir présenter des classes préparatoires littéraires. Il faut croire que ce n’était pas un si mauvais bougre. À chaque fois qu’on évoque son souvenir avec mes amis de l’époque, on se marre énormément. Et quelque part, certaines notions du respect et de rigueur sont restées ancrées en nous grâce à lui. ”

Henri, 26 ans, CFA de l’ameublement dit La Bonne Graine

“Mon prof d’ébenisterie et de marqueterie, que je viens encore souvent voir pour demander son avis”

“’S’il y a un prof à qui je dois dire merci, c’est à Jérôme Théveny. Mon professeur d’histoire de l’art, de pratique d’ébénisterie et de marqueterie à La Bonne Graine. Je suis admiratif de son parcours. Il a fait la même école que moi et a travaillé longtemps en tant qu’artisan à son compte. Pour finir, il en a eu marre de sa clientèle et a tout plaqué pour enseigner tout ce qu’il savait. C’est quelqu’un de passionné et de passionnant. Aucune question ne restait sans réponse avec lui. Que ce soit dans le travail, dans notre vie tout court, il était toujours de bon conseil. Je viens encore souvent le voir pour lui demander son avis ou juste pour discuter. Il m’a beaucoup aidé dans mon orientation professionnelle et a su me transmettre son amour du bois et sa passion pour le métier d’ébéniste. Je retiens surtout deux choses qu’il nous disait tout le temps: ‘Le mieux est l’ennemi du bien’. Dans ce métier noble et artisanal, il faut être exigeant et perfectionniste, mais il faut aussi savoir s’arrêter au bon moment. Et aussi : ‘Il faut savoir travailler avec amour et rester humble’, de vraies valeurs qui m’ont forgé. Je lui dis merci aujourd’hui, car à chaque fois que je travaille un nouveau meuble et même dans ma vie personnelle, je pense à lui et ses idées restent pour moi une référence. ”