Sauver des vies : c’est easy !

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Publié le 01/07/2016 par TRD_import_IsabelleGonse ,
Vous avez envie d’apprendre à faire un massage cardiaque, à pratiquer le bouche-à-bouche et à savoir agir en cas d’étouffement ? C’est désormais possible de se former en une journée. Alors prêt à sauver des vies ?

Tous les jeunes devraient en principe bénéficier d’une sensibilisation aux premiers secours lors de leur scolarité. La loi de 2004 prévoit une initiation en CM1-CM2, le passage du diplôme du PSC1 en troisième pour le brevet, puis une révision au lycée… Mais souvent, ce n’est proposé qu’aux élèves volontaires. Océane, 18 ans, étudiante en première année d’histoire de l’art et archéologie à la Sorbonne, a fait partie de ceux-là. « C’était avec l’infirmière du collège, pendant les vacances d’été avant la seconde. Je me suis inscrite avec des copains, l’ambiance était sympa. Tous les matins pendant une semaine, on répétait les gestes à faire dans différentes situations. Quelqu’un sortait de la salle, on inventait une situation farfelue et, en revenant, il devait savoir comment réagir… Aujourd’hui encore, je m’en souviens bien, et si j’étais confrontée à une situation de danger, j’interviendrais sans hésiter. »

La France, mauvaise élève

Selon la dernière enquête de la Croix-Rouge, fin 2013 seuls 47 % des Français étaient sensibilisés aux gestes de premier secours, et 19 % avaient suivi une formation. C’est beaucoup moins qu’en Norvège ou en Allemagne par exemple. Mais depuis les attentats de 2015, les demandes de formation ont explosé. Des séances d’initiation gratuites de deux heures aux premiers secours sont ainsi proposées dans toute la France aux plus de 16 ans par des associations de sécurité civile et par les sapeurs-pompiers. On y apprend à protéger la victime et à se protéger soi-même, à alerter les secours, à faire un massage cardiaque, à utiliser un défibrillateur, à arrêter une hémorragie, à mettre la victime en « position d’attente »…

L’essentiel en une journée

Pour aller plus loin, vous pouvez vous inscrire au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1), la formation d’une journée reconnue par l’État, organisée par des structures comme la Croix-Rouge. On y aborde le « P.E.A.S » (protéger, examiner, alerter, secourir) et les principales situations d’urgence : obstruction des voies aériennes, hémorragie, personne inconsciente qui respire ou non, malaise, plaies, brûlures, traumatisme, accident vasculaire cérébral. Il y a un peu de théorie, surtout des mises en situation. Vous jouerez la victime ou le sauveur, vous pratiquerez le massage cardiaque et le bouche-à-bouche, apprendrez à utiliser un défibrillateur sur un mannequin ou sur un poupon en plastique et à sauver un bébé qui s’étouffe avec un petit objet.

Pour certaines filières, la formation est indispensable

Lorsque Clémence, 19 ans, en licence 2 de biologie et biochimie à l’université de Paris-Diderot, a postulé pour le BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur), le PSC1, passé quelques années plus tôt, a été un vrai « plus » sur son CV. Et pour la colo qu’elle va animer cet été, il est obligatoire. « Si j’étais confrontée à une urgence, je pense que je ne paniquerais pas et que je saurais rassurer la victime et avoir les bons réflexes. Pour me sentir plus sûre de moi, j’ai prévu de suivre une séance de recyclage prochainement. » Certaines associations proposent des sessions gratuites d’une à deux heures.

Pour les futurs profs d’EPS qui passent le concours du CAPES, le PSC1 est un passage obligé. Victor, 22 ans, en quatrième année de STAPS à Strasbourg, a suivi cette journée de formation l’année dernière. « Si un de mes élèves faisait un arrêt cardiaque, je serais capable de me servir d’un défibrillateur. Mais je n’aimerais pas y être confronté… Pour me sentir vraiment compétent, j’aurais besoin d’une formation plus poussée. Cela compléterait mon cursus universitaire, qui met surtout l’accent sur la prévention des risques. »

Le plus important : oser intervenir

Pourtant, le pire est parfois de ne rien faire. « En cas d’accident, d’arrêt cardiaque ou d’attentat, la meilleure chance de survie d’une victime, c’est le témoin. Être là, alerter, rester sur place et mettre en pratique ce que l’on sait faire, cela fait souvent la différence, en attendant que les secours arrivent. Aider à sauver quelqu’un, c’est très gratifiant », souligne Christophe Talmet, responsable du Pôle formation de la Croix-Rouge Française à Paris.

Pour vous former

– La Croix-Rouge ; le Centre français de secourisme ; Les sapeurs pompiers ; L’Ordre de Malte ; L’Association nationale des premiers secours.

Pour le stage PSC1 de 8 heures, comptez en moyenne 60 €.

– Salvum : cette formation multimédia au secourisme délivre la partie théorique du PSC1. Disponible pendant un an pour 4,99 €. Sur Internet, Appstore et Google Play. Réduit la formation en présentiel pour obtenir le PSC1 d’une journée à une demi-journée.

– L’Appli qui sauve : Croix Rouge

– Un jeu pour tester vos connaissances : www.preparezvous.eu

Qui appeler à l’aide ?

– Le 15 (Samu) : problèmes urgents de santé

– Le 18 (sapeurs-pompiers) : problèmes de secours (accident, incendie).

– Le 17 (police ou gendarmerie) : problèmes de sécurité ou d’ordre public.

– Le 112 est le numéro unique des urgences en Europe, à contacter si vous êtes en déplacement à l’étranger.

Lors de votre appel, donnez des informations factuelles et précises : numéro de téléphone, localisation (adresse, étage, code), nature du problème, risques (incendie, explosion, état de la victime, premières mesures prises…)