Les cours me dépriment

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Publié le 15/01/2018 par TRD_import_MariaPoblete , mis à jour le 28/09/2023
Ennui, lassitude, impatience, vous avez le sentiment de ne pas être à votre place en cours ? Cela vous arrive même de faire l’école buissonnière pour éviter de vous retrouver face à vos difficultés ? Hauts les cœurs, voici quelques pistes pour avancer et ne plus subir…

« J’ai battu le record du nombre de demi-journées d’absence : 24 ! » lance Charlotte, 16 ans. Loin d’en être fière, la jeune lycéenne raconte qu’ elle préférait rester dans le parc à côté du bahut plutôt que d’aller en cours. « Je n’avais pas le goût aux études ni à même ma vie. Tout me semblait fade ou même violent. Les cours me déprimaient. À force de ne pas m’y rendre, je perdais pied et j’accumulais les lacunes « , se souvient-elle.

Après quelques rappels à l’ordre des enseignants et des rendez-vous entre ces derniers et ses parents, Charlotte a accepté de rencontrer une psychologue avec laquelle elle a entrepris une thérapie. « Mes problèmes au lycée ne sont que la face visible de l’iceberg : j’ai d’autres soucis plus importants, alors il faut que j’arrive à faire la part des choses. »

Posez-vous les bonnes questions

Faire la part des choses, c’est la bonne idée que Louise, 18 ans, a eue en terminale.  » En début d’année, je ne savais pas par quel bout prendre mes problèmes. J’ai passé un été pourri parce que j’ai eu des soucis personnels et familiaux. J’en avais ras-le-bol, je voulais arrêter les études et partir travailler dans le sud de la France. C’est ma meilleure amie qui m’a convaincue de ne pas tout abandonner. » Et Louise a tenu bon, prenant son mal en patience quand elle n’arrive pas à étudier.

Écrivez vos souvenirs…

Pour trouver ce qui vous inquiète et vous empêche d’être bien, en classe ou ailleurs, n’hésitez pas à chercher dans vos souvenirs, en procédant par association d’idées, et les mettant par écrit. Vous pouvez par exemple rédiger une liste de phrases commençant par « Je me souviens de… ». En déroulant ainsi la succession de ces événements, vous pourrez tirer le fil de votre histoire à l’école. Autre technique simple et efficace : *prenez une feuille blanche et divisez-la en deux colonnes : l’une intitulée « J’aime », l’autre « Je n’aime pas ». Essayez, vous serez surpris du résultat ! *

Repérez vos difficultés

C’est grâce à une remise en question totale que Louis, 18 ans, a réussi à savoir pourquoi il avait l’impression de « déprimer ».  » Depuis la quatrième, je m’ennuyais tellement en cours que c’était pénible. Je ne voyais pas de but dans les études. Seule comptait ma passion pour les motos. Je rêvais de les réparer et de les conduire. J’ai insisté pour être orienté vers une filière concrète et j’ai fait des stages chez un garagiste pendant les vacances. Aujourd’hui, je suis en bac professionnel et je ne m’ennuie jamais ! »

Demandez de l’aide et acceptez-la

C’est aussi l’ennui qui minait Hugo, 18 ans. « En seconde, j’avais des notes correctes mais je ne travaillais pas, car je n’étais pas intéressé par les études. Mes parents me mettaient la pression et c’était difficile à supporter. Puis j’ai suivi un stage du Parcours du loup blanc (des entretiens individuels ou en groupe pour accompagner les jeunes entre 15 et 30 ans dans leur développement personnel).

On nous montrait comment gérer notre stress grâce à la respiration et surtout comment rester concentré en cours. J’ai appris, par exemple, que je pouvais être déconcentré pendant vingt secondes et revenir à l’attention après cette courte pause. Résultat : j’ai repris confiance en moi. »

Essayez de vous détendre

Pour Marguerite, 20 ans, les exercices de relaxation ont également eu un effet positif. « J’étais pressée de quitter le lycée. Au-delà des cours, c’est tout le système qui ne me convenait pas : la pression pour obtenir une mention au bac, la préparation du dossier pour entrer dans les grandes écoles, mes parents qui stressaient encore plus que moi… Je n’en pouvais plus. Je ne voulais pas prendre de médicaments contre l’anxiété, alors le soir j’écoutais des séances de méditation et je buvais des tisanes la journée. Cela m’a aidée à voir la vie sous un angle différent , je me forçais à me dire que le lycée finirait bientôt, et que je devais être patiente et me détendre au maximum. Et cela a fonctionné! »

Patientez

Outre ces techniques, Marie conseille de s’armer de patience au lycée. « Quand on est en seconde, c’est très général, mais on a des matières préférées. Alors, en attendant d’arrêter les maths par exemple, dites-vous que vous apprendrez le minimum pour savoir faire vos comptes dans votre future vie quotidienne ! Bientôt, vous serez dans une filière que vous avez choisie et qui vous plaira.  » Elle conclut philosophiquement : « Tenez bon, quand vous savez que quelque chose que vous n’appréciez pas se terminera bientôt, vous vous sentirez mieux !

« Attention à la pression et au manque de sommeil »

« Les cours peuvent déprimer les élèves, mais l’inverse est aussi vrai : c’est le sentiment d’échec, les problèmes personnels qui mènent à un retrait en classe, une attitude et un comportement que les adultes, enseignants et parents, interprètent comme une certaine mélancolie, un refus scolaire. Être en bonne santé est essentiel pour se sentir bien dans son corps et avec les autres. Un point à ne pas négliger est le sommeil. Les adolescents traînent une fatigue chronique. Quand on ne dort pas assez, on en a marre, on n’est pas concentré, on ne retient rien, et il faut ensuite travailler deux fois plus pour comprendre. C’est démotivant. En commençant par avoir une bonne hygiène de vie, les jeunes changent leur vision sur leur vie et l’école. » Laure de Balincourt, psychologue et coach scolaire, fondatrice du Parcours du loup blanc.