Lutter contre le harcèlement au quotidien : conseils de lycéens

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Publié le 03/11/2016 par TRD_import_CatherinedeCoppet ,
À l’occasion de la deuxième journée nationale contre le harcèlement, des lycéens étaient conviés dans les locaux parisiens de Facebook pour un atelier de travail sur le thème "Réfléchissez avant de partager". Trendy est allé à leur rencontre pour recueillir leurs conseils.

Ils ont entre 14 et 17 ans et sont tous délégués de classe, de seconde ou de première , au sein d’un lycée professionnel de Béthune (62). À l’occasion de la deuxième journée nationale de lutte contre le harcèlement, ils sont venus à Paris participer à un hackaton sur le harcèlement, organisé par le ministère de l’Éducation nationale, Facebook et l’association e-Enfance, spécialisée dans la protection des droits des enfants et des jeunes dans leur vie connectée.

Un hackaton, c’est un atelier de réflexion sur un thème, qui se déroule par petits groupes, et qui doit déboucher sur des propositions innovantes. Objectif du jour : trouver l’idée d’un scénario pour une vidéo préventive contre le cyberharcèlement. Alors, quelles sont les situations vécues et les solutions des lycéens contre le harcèlement ? Microtrottoir.

Comment repérer une situation de harcèlement ?

Mattéo : « Quand quelqu’un commence à se faire critiquer tout le temps, sur son physique, sa façon de s’habiller, les boutons… et que ça ne s’arrête pas. * »

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Nathan : « Ça ne commence pas forcément sur les réseaux sociaux ! C’est souvent en classe, au lycée, et ensuite les critiques sont relayées sur Facebook, Messenger. »

Hugo : « Pour moi, il y a harcèlement quand il y a acharnement d’une personne ou d’un groupe sur quelqu’un. »

Est-ce que cela vous est déjà arrivé d’être témoin ou victime, voire acteur sans forcément en avoir conscience ?

Christophe : « Je m’entendais bien avec une fille de ma classe, mais comme ça. Un jour, mon cousin m’a envoyé une photo d’elle dénudée, qu’il avait eu via Facebook. Le copain de cette fille l’avait divulguée sur le réseau, et c’était arrivé jusqu’à mon cousin, puis moi. Ça m’a beaucoup choqué. »

Hugo : « Une de mes amies s’est fait harceler par un garçon. Elle était amoureuse de lui, mais ce n’était pas réciproque, et elle lui avait envoyé des photos coquines. Le gars a voulu jouer avec elle, et a balancé les photos sur Facebook. Ce qui a été atroce, c’est ce que les copines de cette amie l’ont complètement lâchée, en la traitant de pute, etc. Elle n’arrêtait pas de pleurer, même en classe. »

Nathan : « Une fois, je me suis fait avoir par une fausse nouvelle. Un message qui disait d’une de mes amies de 18 ans qu’elle était enceinte. J’y ai cru, et je l’ai appelée. J’ai bien fait d’entrer en contact directement avec elle, parce que c’était faux : elle s’était fait pirater son compte ! »

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Vous pouvez être acteur du cyber-harcèlement par un simple « like ». // © Rose Carpet_

Quels conseils envisagez-vous pour se protéger du harcèlement?

Hugo : « L’amie harcelée par le garçon qu’elle aimait avait honte, je l’ai décidée à aller voir la CPE. Elle a compris que c’était grave, alors que les surveillants minimisaient. Il faut toujours parler à quelqu’un, et aller voir un adulte. Le garçon qui la harcelait a eu une amende après plainte. Quand elle a changé d’établissement pour aller au lycée, elle allait mieux. Je pense que quand on se fait pourrir, il faut dire non tout de suite, réagir vite. »

Willy : « Il y a des limites à ne pas franchir, même si on n’aime pas quelqu’un. Souvent ceux qui harcèlent sont mal dans leur peau. Mon conseil est vraiment de ne pas rester seul : il faut parler à son entourage du problème. »

Manon : « Il ne faut pas hésiter à signaler le contenu sur Facebook, il y a un bouton pour ça. Je l’ai déjà fait, et la photo a été retirée. Idem pour bloquer un utilisateur qui vous harcèle, c’est très simple. »

Nathan : « Il ne faut pas avoir peur de parler. Et utiliser les paramètres de Facebook, ça évite des dérives. J’ai deux listes d’amis sur Facebook, ça me permet de ne pas partager tout avec tout le monde. Bloquer les sites d’amis quand ils se font pirater, c’est un réflexe à avoir aussi. »

Quentin : « Je fais aussi des listes entre amis « perso » et amis « publics ». On m’a montré une fois, et après je l’ai fait tout seul, facilement. Ça m’a été très utile un jour quand ma sœur a voulu mettre sur Facebook une photo de moi assez ridicule. Je lui ai demandé de le faire en mode privé, et heureusement elle l’a fait ! Ça peut aller vite sinon… ! »

**Réagir face à une situation douloureuse ? Les outils à votre portée :

Numéro d’appel gratuit : 30 20

Un numéro dédié au harcèlement, mis en place par le ministère de l’Éducation nationale. Gratuit, il est accessible *du lundi au vendredi de 9 h à 18 h , sauf les jours fériés. *

En cas de harcèlement sur le web, autre numéro d’appel gratuit,Net Ecoute : 0800 200** 000

En partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, ce fil d’aide et d’info gratuit, mis en place par l’association e-Enfance, est ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 18 h. Des psychologues sont à votre disposition pour vous écouter et vous orienter vers des réponses et des solutions qui vous conviennent le mieux.

À savoir: Net Ecoute est aussi disponible sur Messenger, mais également par e-mail et chat. Vous pouvez être rappelé si vous n’avez plus d’unité, à partir du site web.

En cas de situation grave, ou même en cas de doute :

* Rappelez-vous que *le numéro 119 , le *numéro de l’enfance en danger, *est ouvert 24h/24h, 7j/7j.

Et sur Facebook ?

* Le géant américain a mis en place *un centre de sécurité en ligne , où vous, vos proches, mais aussi les parents et éducateurs trouveront une mine d’informations et de conseils. Pas besoin d’avoir un compte Facebook pour y avoir accès !

Vous trouverez dans ces pages des infos utiles pour signaler un contenu problématique.

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