Ces étudiants concernés par votre santé

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Publié le 08/04/2018 par TRD_import_BertrandMerloz ,
Alcoolisation, hygiène de vie, sexualité, les ERS (étudiants relais santé) sillonnent les campus pour répondre à vos questions, sans tabou ni jugement. À l'université de Nantes où une quinzaine d'ambassadeurs est recrutée chaque année, Trendy a testé pour vous l'efficacité du procédé en milieu naturel.

« C’est quoi ce truc, une mue de boa ? » lance un étudiant à la vue de cette gaine de polyuréthane qui n’est autre qu’un préservatif féminin. Des éclats de rire fusent. « Peu de personnes utilisent ce mode de contraception, contrairement à son homologue masculin », constate Juvénal, l’un des ERS présent aujourd’hui à Nantes.

Depuis 2015, le dispositif, *qui rayonne sur les campus de Carquefou, La Roche-sur-Yon, Nantes et Saint-Nazaire, * *fait le pari de la transmission « entre pairs ». * Au-delà des Pays de la Loire, les universités de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble et Tours notamment font également appel à des ERS sur leurs campus.

Ces actions permettent de faire connaître aux étudiants le *SUMPPS (service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé), afin qu’ils *sollicitent la structure si besoin, que ce soit pour des soins ou pour demander conseil.**

Des infos, pas de morale

Le long de la file d’attente du restaurant universitaire nantais La Lombarderie (fac de sciences), les sweats orange passent à l’attaque. Chacun avec ses « armes », des capotes ici, une « roue de la sexualité » (pour tirer au sort des questions) là.

Naomi, elle, présente le « Tinder Surprise ». Un étudiant tire une boule au hasard et lit à haute voix la question qu’elle contenait : « La pilule du lendemain protège-t-elle d’une IST ? » Blagues potaches, rictus gênés, approximations scientifiques… Et la conversation s’engage. L’occasion de délivrer des informations utiles sans faire la morale.

Chaque boîte de cette « Tinder surprise » contient une question, à laquelle Naomi répond sans tabou. // © Bertrand Merloz

« La formation fournit aux étudiants-relais un bagage minimum, souligne Pierre Caillault, chargé de mission du SUMPPS. S’ils ont un doute, ou si des questions de droit – comme sur la question très actuelle du consentement – se posent, ils en réfèrent à leurs responsables. Ce qui compte, c’est que le message passe parce qu’il vient de quelqu’un qui partage le même quotidien. »

Trois campagnes par an

Après « Dose ta soirée », pour prévenir de l’alcoolisme, « Manger, bouger, rêver », consacrée à la nutrition, au sommeil et au bien-être, la dernière campagne de l’année, « La Sexualité avec un grand… C », avec un C comme contraception, confiance, communication, capote, consentement, caresses, câlin, charme, confiance, connivence… *est la plus appréciée des étudiants. *

« Contrairement à l’alcoolisme, personne ne se sent jugé. Et tout le monde est concerné par les IST », décrit Juvénal, ERS « cadre ». Engagé depuis trois ans dans le dispositif, le jeune homme sait, d’un sourire taquin, déminer les terrains les plus délicats. « Les étudiants viennent vers nous de plus en plus facilement, et ils sont bien plus à l’écoute de leur santé que l’on peut croire », décrit Suzon.

Pour Stanislas, étudiant en médecine, « l’approche positive et ludique » est la clé du succès de la démarche. Pour preuve, quelques mètres plus loin, dans le réfectoire, les langues se délient et dans les assiettes, les steaks hachés refroidissent. Une partie du combat est gagné : les ERS ont transmis le virus de la prévention.

Et si vous deveniez ERS ?

Chaque année, l’université de Nantes recrute des étudiants « relais-santé » issus de composantes différentes. Sans distinction de niveau ou de filière, formé(e)s par les professionnels de santé du SUMPPS, ils se déplacent dans tous les campus à la rencontre de leurs pairs pour libérer la parole et faciliter les échanges grâce à des animations ludiques (quiz, simulateur de soirée, dosage de cocktail, parcours alcool avec des lunettes d’alcoolémie, tablettes pour serious games, vidéos…). Ils sont défrayés pour les trois jours de formations et les actions menées (une centaine d’euros par mois). Vous pouvez postuler pour la rentrée 2018 à ers@univ-nantes.fr