Grosse fatigue ou coup de speed… Et si c’était la thyroïde ?

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Publié le 06/05/2018 par TRD_import_IsabelleGonse ,
Vous êtes tout le temps surexcité et stressé, ou, au contraire, fatigué et vidé ? Votre thyroïde vous joue peut-être des tours. Un dosage sanguin et vous en aurez le cœur net.

Petit chef-d’œuvre de notre corps, la thyroïde est cette glande en forme de papillon située à la base du cou qui fabrique les hormones qui régulent la température, le rythme cardiaque, le système nerveux, la digestion, le désir sexuel… Quand elle se dérègle, c’est tout l’organisme est affecté.

Si elle fonctionne au ralenti, vous souffrez d’hypothyroïdie. Lorsqu’elle s’emballe (c’est moins fréquent), il s’agit d’hyperthyroïdie. « Au moins une personne sur dix est concernée, dont cinq fois plus de femmes que d’hommes », révèle Gérard Chabrier, endocrinologue. Le risque augmente avec l’âge, mais ne vous croyez pas complètement à l’abri pour autant !

Fatigue ou excitation

« C’est à 22 ans que j’ai commencé à me rendre compte que quelque chose n’allait pas. Tout le temps crevée, je pleurais pour un rien, je n’arrivais plus à travailler et n’avais plus l’énergie de sortir en soirée , comme si je me retrouvais dans le corps d’une vieille femme », se souvient Anne. Des signes qui évoquent une dépression… Mais le dosage de sa TSH révèle une hypothyroïdie.

« Fatigue, frilosité, constipation, prise de poids, trous de mémoire, chute de cheveux… Les signes de l’hypothyroïdie sont souvent assez discrets. À l’inverse, en cas d’hyperthyroïdie, c’est comme si la chaudière fonctionnait à plein régime : tout va plus vite, le cœur, le transit, on a tout le temps chaud, on passe du rire aux larmes, on perd du poids… Dans un cas comme dans l’autre, on tarde souvent à consulter. Pourtant, cela se traite très bien », affirme Gérard Chabrier.

Anne devra ainsi prendre à vie un comprimé de L-thyroxine chaque matin au réveil. Et consulter son médecin tous les trois à six mois pour équilibrer le dosage. Quant aux hyperthyroïdies (dont la maladie de Basedow), la plupart guérissent au bout d’un an ou deux ans de traitement.

Manque d’iode et stress

Parfois héréditaires, les problèmes de thyroïde sont aussi souvent dus à un dérèglement du système immunitaire (les anticorps bloquent ou stimulent anormalement la thyroïde). « Un stress important, une alimentation pas assez riche en iode, certains médicaments ou examens radiologiques… C’est parfois la goutte d’eau qui déclenche la maladie », souligne Gérard Chabrier.

À savoir

– L’iode se trouve surtout dans les produits de la mer (poisson, crustacés, coquillages, algues) mais aussi dans les œufs, les laitages, les haricots verts…

– La pilule n’est pas contre-indiquée en cas de troubles de la thyroïde

– Le tabac augmente les risques (en particulier le phénomène des yeux exorbités dans la maladie de Basedow).

Pour Anne, les facteurs émotionnels ont clairement joué un rôle. « J’étais une ado très rebelle, j’avais envie de hurler mais personne ne m’entendait, alors j’ai gardé tout cela à l’intérieur de moi… J’ai aussi vécu plusieurs ruptures amoureuses difficiles… Après chaque choc, je suis obligée de réajuster la dose de médicament. L’hiver en Alsace, c’est difficile, j’ai la peau sèche et je déprime, mais après un séjour à la mer, je me sens mieux. »

À qui s’adresser ?

D’abord à votre médecin généraliste, qui pourra, si besoin, vous adresser à un endocrinologue.

Aux associations :

Association française des malades de la thyroïde (AFMT)

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