L’interview indiscrète : les premières fois de Nelson Monfort

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Publié le 26/05/2018 par TRD_import_NassimaOuaïl ,
Voici maintenant 30 ans qu’il récolte les impressions des joueurs aux abords des courts de Roland-Garros. Nelson Monfort est l’un des plus célèbres journalistes sportifs français et une des figures du service des sports de France Télévisions. Avant de filer pour la quinzaine à Porte d’Auteuil, il nous raconte ses premières fois.

La première fois que vous avez eu une mauvaise note

C’était à l’école Pascal dans le XVIe arrondissement de Paris. J’avais 6 ans, je tremblais de peur. J’étais tellement timide. Quand on m’interrogeait à l’oral, je n’avais qu’un seul mot à la bouche : « Je m’appelle Bobby ». C’était mon surnom ! Cela a dû me valoir de la sympathie mais surtout une mauvaise note.

La première fois que vous avez séché un cours

J’ai dû sécher un cours pour aller faire du sport. Je l’ai fait plus d’une fois. L’un de mes tout premiers sports était le hockey sur glace puis le patinage que je pratiquais à la patinoire de Boulogne. Mais j’ai aussi fait du tennis, du football, du golf, de l’aviron, du ski nautique, de la course à pied, de l’athlétisme, de la natation…

La première fois que vous avez pris un appartement

C’est avec celle qui allait devenir ma femme. J’avais environ 23 ans. Cet appartement se situait rue Henri Pape, dans le XIIIe arrondissement de Paris. J’avais une sensation de liberté, de m’affranchir ainsi de la tutelle familiale. Tout ceci s’accompagnait aussi des débuts d’une jolie histoire d’amour.

La première fois que vous avez eu un salaire (et comment vous l’avez dépensé)

J’ai acheté des clubs de golf (toujours une histoire de balle !). Mon premier salaire, je l’ai d’ailleurs gagné en tant que caddie au golf. En voyant les joueurs dont je tirais le sac, je me suis dit que je pouvais faire au moins aussi bien, voire mieux qu’eux. Et c’est ainsi que je m’y suis mis.

La première fois que vous avez eu le déclic pour votre métier

Vers 12 ans, je savais déjà que je voulais exercer une fonction liée à ma passion, le sport. Mais après des études en relations internationales à Sciences po Paris, je suis parti aux États-Unis pour rendre hommage à mon père, qui venait de décéder. Il aurait souhaité que je tente ma chance en tant que banquier international, mais ça n’était pas fait pour moi. En revenant, j’ai commencé à frapper aux portes de plusieurs médias de presse écrite. J’ai travaillé à « Tennis magazine », au « Quotidien de Paris », au « Figaro », mais c’est grâce à l’émission « Tie Break et Green » que j’animais sur Europe 1 et à la rencontre avec Jacques Chancel et Michel Drhey, respectivement directeur et directeur des sports de France 3 à l’époque, que j’ai pu mettre un pied à la télévision.

La première fois que vous avez passé un entretien

C’était un entretien avec le président du club de golf de Villarceaux pour devenir caddie. J’avais 19 ans. Cela s’est très bien passé. Le contact avec les joueurs me plaisait. C’est de là qu’est née ma passion du golf et ne m’a jamais quittée.

Votre premier Roland-Garros en tant que journaliste sportif

C’était en 1988 ! Je n’étais pas encore titulaire mais collaborateur extérieur. Jamais je n’aurais imaginé être encore là aujourd’hui, 30 ans après. Ce premier tournoi, je l’ai vécu comme un test ; ce qui m’a évité d’être paralysé par le trac. Je voulais être un passeur d’émotions. À l’époque, c’était beaucoup plus facile d’aborder les joueurs et de discuter avec eux. J’ai d’ailleurs créé des liens très forts avec Rafael Nadal, qui ne refusait jamais de répondre à mes questions, contrairement à d’autres…

La première fois que vous avez eu une galère professionnelle

Je n’ai pas gardé un bon souvenir des interviews avec le joueur de tennis allemand Boris Becker ! Soit il ne venait pas aux interviews, soit il répondait par oui ou par non et restait sur ses gardes. Pas évident ! Mais aujourd’hui, 20 ans après la fin de sa carrière, cela se passe mieux.

La première fois que l’on vous a reconnu dans la rue

C’était dans les allées de Roland-Garros, en 1988. La veille, les gens m’avaient vu à la télévision et, le lendemain, ils me retrouvaient dans la rue ou sur les abords des cours. J’aime le contact avec les gens ; je vais facilement vers eux.

Le conseil à donner à ceux qui veulent faire le métier de journaliste sportif

Aucun obstacle n’est infranchissable. Je pense qu’il faut y croire et ne pas perdre ses valeurs. Je n’ai pas de sympathie pour le cynisme et j’essaie d’être bienveillant. Soignez les langues étrangères, soignez la présentation, soyez ponctuel. Une interview peut être réussie ou rater avant même la première question…