Ma bête noire ? Les cours d’EPS…

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Publié le 17/02/2014 par TRD_import_MariaPoblete ,
Vous etre pret a tout pour en etre dispense, quitte a vous inventer une cheville foulee ou des regles trois fois par mois. Courir 20 minutes autour d'une piste ? À vos yeux, aucun interet. La seance de piscine du lundi matin ? Une vraie torture que de vous montrer en maillot. Bref, vous detestez le sport, qui, au vu de vos resultats, vous le rend bien. Et si ça changeait ?

« En fin de troisième, j’avais déjà du mal avec la gym. Je pensais que c’était lié au prof, hyper désagré­able, mais c’est au lycée que ce que j’ai envie d’appeler ma phobie est devenu un vrai problème et a commencé à prendre une place trop importante, explique Émilie, 15 ans et demi, en première L au lycée Germaine-Tillon à L’Arbresle (69). Je suis tout le temps dispensée, j’ai mes règles trois fois par mois et souvent mal au dos. En vérité, je mens. Je n’aime pas me montrer aux autres, je suis grosse – même si je sais que, scientifiquement parlant, mon IMC [indice de masse corporelle, NDLR] est correct – et nulle dès qu’il faut courir plus de 10 mètres ! Je me traîne, c’est une cata ; le sport est devenu ma bête noire. »

À peine sortis du lycée, nombre d’entre vous ne courent pas à l’entraînement de volley ou d’athlétisme, mais plutôt au café ou devant l’ordinateur, à la maison. « Chez les adolescents, les bouleversements hormonaux, physiques et psychiques, ainsi que le manque de sommeil, peuvent expliquer une grande fatigue, une petite lassitude et un manque de motivation pour aller au cours d’éducation physique », dit Gaëlle Collomb, psychologue du sport.

« Courir sans but, non merci. J’ai abandonné. »

Ce n’est pas spécialement pour se perdre dans Facebook ou ne rien faire qu’Ève, 15 ans, élève en seconde au lycée Charlemagne à Paris, se fait porter pâle en gym. C’est l’idée même d’y aller. « C’est hyper loin, en ce moment on se gèle, il faut prendre le métro et marcher, tu en as pour 45 minutes aller-retour et, surtout, pour faire quoi ? Courir sans but, non merci. J’ai abandonné. »

Corinne Loiseau, enseignante d’EPS (éducation physique et sportive) au lycée Jeanne-d’Alvray à Saint-Germain-en-Laye (78), adore avoir des élèves comme Ève… pour les retourner !  » Les jeunes gens ont du mal, non pas avec le sport, mais avec l’idée qu’on se fait du sport, décrypte-t-elle. Surtout quand ils arrivent au lycée, ils pensent qu’on va les noter sur leurs performances. Ils pensent qu’il faut avoir fait beaucoup de sport avant la seconde et que forcément ils seront nuls ! Or ce n’est pas du tout le cas. Désormais, et c’est dans les programmes, on évalue les élèves sur leurs capacités à progresser, à se dépasser, à faire des efforts et à mieux se connaître. Quand on donne du sens à ce qu’on fait, ça va mieux ! »

C’est ce qu’ont fait à leur manière Laetitia, Lucie, Marie ou encore Nicolas, qui tous ont appris à a apprécier le sport en s’efforçant d’y trouver leur intérêt. Découvrez comment dans la suite de notre dossier.

L’avis du psy : Gaëlle Collomb, psychologue du sport

“Je suis pour la méthode douce, rien ne sert de forcer et de contraindre un adolescent qui pense ne pas aimer le sport. S’il a besoin de passer par une phase de dispense, pourquoi pas ? Il faut entendre des baisses d’énergie pour ne pas risquer de blessures physiques ou psychologiques. Les bouleversements sont importants à cet âge. Ils peuvent perturber sérieusement.

Évidemment, si les parents sentent qu’il s’agit plutôt d’une paresse, on peut pousser un petit peu, discuter et voir ce qui se passe. S i l’adolescent est dispensé de pratique sportive pendant quelques séances, il est important qu’il continue d’assister au cours. Cette matière fait partie du cursus et du système scolaire, elle est obligatoire. En y allant, il verra qu’il n’est pas seul. À la piscine, il réalisera que d’autres, comme lui, sont un peu gênés ou grassouillets. Une jeune fille qui se sent maigre verra que d’autres ont aussi la peau sur les os. Un garçon timide comprendra qu’on est rarement évalué les uns derrière les autres, mais que la coopération est souvent utilisée. »