Sport : pourquoi ils sont devenus arbitres

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Publié le 16/02/2017 par TRD_import_AssiaHamdi ,
Passionnés de foot, de badminton ou d’escrime... Aujourd'hui arbitres dans leur discipline, ils racontent ce que leur mission leur apporte au quotidien.

Avouez-le, vous aussi, vous avez déjà eu envie de pester un « Mais il est bidon, l’arbitre ! » pendant un match de foot, de tennis ou de basket. Comme vous, ces jeunes ont aussi été dans la peau du passionné de sport. Puis, un jour, ils ont décidé, à leur tour, de faire la loi, quitte à jouer le rôle du méchant. Arbitres de foot, de badminton ou d’escrime… Romain, Jennifer et Boris racontent comment ils sont passés de l’autre côté du terrain.

Le sport, de la pratique à l’arbitrage

Boris, 22 ans, a commencé à arbitrer en escrime à 10 ans. Il pratiquait ce sport depuis déjà quatre ans. Dans son club comme dans d’autres, compter des arbitres permet de participer à des compétitions ou de recruter des sportifs. « J’ai été initié aux règles, aux sanctions ou à la logique des priorités », se souvient le jeune homme.

Depuis le fleurettiste a bien évolué : arbitre de niveau régional, il départage aujourd’hui des duels de jeunes de 11 ans à 20 ans, selon les tournois. Romain, 24 ans, a été défenseur sur les terrains de football pendant dix ans mais n’a arbitré des matches que quelques années plus tard, sur la proposition de son oncle, président de club : « J’avais envie de découvrir le football d’une autre façon. »

« Mieux connaître notre sport »

Arbitre de badminton au niveau régional, Jennifer, 17 ans, a commencé à officier il y a six ans, deux ans seulement après avoir commencé le « bad ». Ce qui l’a motivée ? « Je pensais qu’ être arbitre m’aiderait à bien connaître les règles. » C’est réussi : depuis deux ans, cette élève de terminale S forme à son tour des jeunes officiels.

Être arbitre d’un sport qu’ils pratiquaient déjà a permis à ces jeunes d’ enrichir leur culture de la discipline. « Au centre du terrain, on se rend mieux compte du fonctionnement des équipes, se réjouit Romain, qui a redécouvert des choses qu’il pensait connaître par cœur : « Les commentateurs sportifs parlent de la règle du dernier défenseur, mais j’ai appris qu’elle n’existait pas. C’est le contexte qui va être jugé. » En escrime, la mission de Boris lui permet de mieux appréhender ses propres duels lorsqu’il est en compétition : « Quand j’affronte un autre escrimeur, je sais à mon tour comment réaliser mes coups pour que l’arbitre aille dans mon sens. »

Des qualités humaines développées

Avant d’arbitrer, Jennifer n’avait pas confiance en elle, l’arbitrage l’a aidée à s’affirmer. « Quand on a 12 ans et qu’on arbitre des adultes de 30 ou 40 ans, ça fait grandir notre assurance. » Cette année, elle prépare à la fois son bac… et son examen d’arbitre national.

Contrôleur à la SNCF, Romain utilise tous les jours ce qu’il a appris en arbitrant : « Quand il y a un conflit dans un train, je dois gérer les personnes, comme pendant un match. » Boris a développé une nouvelle compétence : « Il est arrivé que je sois équipé d’un micro pour arbitrer une finale d’escrime. J’ai dû apprendre à faire attention à ce que je disais et à mon intonation. »

Un rôle à valoriser dans la vie professionnelle

La mission d’arbitre est une excellente expérience professionnelle à valoriser quand on cherche d’emploi. Encore lycéenne, Jennifer espère devenir un jour arbitre nationale, voire internationale : « Cela me permettrait de voyager et donc de travailler mon anglais. » Boris n’hésite pas à comparer un match à un entretien professionnel : « L’arbitrage m’a appris à avoir de l’assurance. Un match, c’est un peu comme un entretien, on peut avoir des faiblesses mais si l’on se montre sûr de soi, les escrimeurs ou le recruteur douteront moins de nous.  » Romain, lui, va même jusqu’à le faire savoir aux recruteurs : « J’ai indiqué sur mon CV que j’étais arbitre. »

*Combien gagne un arbitre ? *

La rémunération dépend de plusieurs facteurs, comme le niveau auquel vous exercez, ou la ligue à laquelle vous êtes rattachés. « Plus on arbitre à un niveau élevé, mieux on est payés », rappelle Romain, qui gagne entre 38 € et 60 € par week-end d’arbitrage.

Comme le précise Romain, les frais de déplacement ou d’équipement sont pris en charge. Sur les tournois de badminton, la rémunération de Jennifer oscille entre 30 € et 40 € par week-end. Boris, lui, gagne 40 euros par journée d’arbitrage, ses voyages sont lui remboursés et « un repas est toujours prévu sur le lieu de la compétition ». Pour autant, il ne faut pas espérer gagner sa vie avec cette mission, avertit Romain : « Pour arbitrer, il faut d’abord être passionné(e). »