Comment devient-on astronaute ? Thomas Pesquet se raconte en BD

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Publié le 01/12/2017 par TRD_import_NatachaLefauconnier , Mis à jour le 28/09/2023 par TRD_import_NatachaLefauconnier
Astronaute, un métier qui fait rêver… Mais quelle formation faut-il suivre pour avoir la chance d’aller sur la station spatiale internationale ? Quelles aptitudes, physiques et intellectuelles sont-elles requises ? Vous le saurez en lisant le récit drôlement passionnant de Marion Montaigne, scénariste et dessinatrice de l’album "Dans la combi de Thomas Pesquet".

Dans les années 1980, le petit Thomas se nourrissait de sciences, d’espace, de films de science-fiction (et de pâtes aussi, probablement). Un beau jour – ou peut-être une nuit –, il décide de suivre le précepte de son gourou, Michael Jordan (basketteur américain superstar dans les années 1990). À savoir : « Le matin, tu as deux choix : soit tu te recouches pour continuer à rêver, soit tu te lèves et tu réalises tes rêves. »

C’est ainsi qu’après un bac scientifique, Thomas Pesquet passe par une classe préparatoire avant d’intégrer ISAE-Supaéro, dont il sort ingénieur diplômé en aéronautique en 2001. Après quelques années de petits boulots tranquilles, du type « ingénieur en dynamique des engins spatiaux » ou « harmonisation des technologies spatiales en Europe », Thomas passe sa licence de pilote de ligne chez Air France.

De pilote de ligne à astronaute

Mais pourquoi s’arrêter à 40.000 pieds d’altitude (12.200 mètres) quand on peut aller plus haut ? C’est ce que doit se dire Thomas Pesquet lorsqu’en 2008, il tombe sur une annonce de l’ESA (European Space Agency) qui recherche des candidats pour devenir astronaute. N’écoutant que son courage (et Michael Jordan), Thomas s’inscrit aux épreuves.

C’est là que l’album « Dans la combi de Thomas Pesquet », de Marion Montaigne (alias leProfesseur Moustache ), vous embarque dans un récit richement documenté et drolatique. Un travail d’investigation et de vulgarisation scientifique remarquable de la part de l’auteure, qui réussit à captiver le lecteur de la première à la dernière page, malgré les aspérités du sujet (des termes techniques à foison, l’emploi du temps surchargé du principal protagoniste…).

Des épreuves sans nom (le mot même de « torture » est un peu faible) attendent Thomas et ses concurrents. Bien sûr, notre héros est sélectionné. On le suit alors dans toutes ses aventures, de ses six années d’entraînement à son séjour dans l’ISS (International Space Station) via un petit voyage en Soyouz. « On pense qu’une fois que l’on est choisi, ça ira vite, mais non, il y a dix ans de boulot ! » a confié Thomas, lors d’une conférence de presse. « Il faut se remotiver. Ce n’est pas toujours facile, car cela demande des concessions dans la vie personnelle. Mais le jeu en vaut la chandelle ! »

Thomas Pesquet a toujours eu un peu la tête dans les étoiles. // © Dargaud

Des entraînements techniques, des examens médicaux intrusifs

Tout au long de ce récit dessiné, vous découvrirez les différents centres de préparation des astronautes : celui de la NASA à Houston (États-Unis), la Cité des Étoiles en Russie, ou encore le Centre européen des astronautes de Cologne (Allemagne). Vous constaterez combien les entraînements sont techniques et les examens médicaux invasifs.

Côté technique, il s’agit de réaliser des expériences scientifiques pour savoir les refaire seul dans l’espace et être capable de réparer la station (un poil plus compliqué que de construire un Lego « Star Wars »). Côté médical : on touche là un point sensible ! Car la moindre carie peut prendre des proportions dramatiques dans l’espace (vous avez déjà essayé d’avoir un rendez-vous chez le dentiste en urgence ? Alors imaginez à 400 km de la Terre…). Les apprentis astronautes sont donc examinés sous toutes les coutures, pour la plus grande joie des lecteurs (Marion Montaigne le raconte sous le meilleur angle… celui de l’humour).

Une aventure humaine

Mais partir dans l’espace, c’est aussi une aventure humaine. Thomas Pesquet a fait équipe avec le Russe Oleg Novitski et l’Américaine Peggy Whitson. Il a donc appris le russe. « La station spatiale sert aussi à rapprocher les peuples », souligne l’astronaute français. Et ça passe aussi par l’humour : « Ce n’est pas parce qu’on monte dans une fusée qu’on ne peut plus faire de blagues. On peut faire son travail sérieusement sans se prendre au sérieux. Nous sommes des gens complètement normaux », conclut-il.

Alors si vous aussi souhaitez devenir quelqu’un de complètement normal à 400 km d’altitude, vous savez ce qu’il vous reste à faire… Lire cette excellente bande dessinée !

« Dans la combi de Thomas Pesquet », de Marion Montaigne, éditions Dargaud, nov. 2017, 208 p., 22,50 €.