Les dérives des réseaux sociaux en 3 mangas

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Publié le 20/10/2016 par TRD_import_BaptisteLegout ,
Twitter, Facebook, Youtube… Les réseaux sociaux régissent nos vies. Parfois, leur influence peut se révéler néfaste. De quoi inspirer de nombreux mangakas, qui se sont amusés à forcer le trait pour dénoncer l’absurdité de certaines dérives.

« Prophecy » : utiliser les réseaux pour promouvoir ses crimes

« Prophecy », tome 1, de Testuya Tsutsui, 7,90 €, série terminée en trois tomes aux éditions Ki-oon. // © Ki-oon

L’information circule vite sur les réseaux sociaux. Entre Youtube, Facebook et Twitter, les façons de communiquer se démultiplient. Ce sont d’ailleurs les moyens choisis par un internaute masqué, Paperboy, pour annoncer ses prédictions… Celles des crimes qu’il va réaliser dès le lendemain. Malgré la gravité de ses actes (incendies, viols, agressions) et la mobilisation de la police pour l’attraper, le criminel s’attire rapidement les faveurs de l’opinion, qui partage ses contenus et lui apporte son soutien sur Internet.

Une fois encore, Tetsuya Tsutsui signe avec « Prophecy » un titre engagé. Il décrit avec talent comment *l’anonymat que procure Internet permet de communiquer largement et de libérer totalement la parole.* Le lecteur, lui, est emporté dans un thriller haletant et s’interroge sur les motivations du criminel au masque de papier.

« Demokratia » : démocratie et robot sur Internet

« Demokratia », tome 1, de Motorô Mase, 8,29 €, série terminée en cinq tomes aux éditions Kazé Manga. // © Kazé Manga

Taku et Hisashi, deux amis spécialisés en ingénierie et en robotique, décident de lancer « Demokratia », un réseau social où 3.000 personnes recrutées par hasard prendront le contrôle de Mai, un robot d’apparence féminine agissant selon les désirs de la majorité. L’expérience confrontera des profils divers et variés. Certains chercheront à utiliser Mai pour faire le bien, d’autres, au contraire, profiteront de l’anonymat garanti aux participants pour laisser libre court à leurs pulsions, jusqu’au point de non-retour…

Connu en France pour le manga « Ikigami », Motorô Mase s’attaque dans « Demokratia » à l’analyse des limites des systèmes démocratiques. Les internautes choisis pour participer à l’expérience, tirés au hasard, sont représentatifs de la population sur les réseaux. En résulte un opus assez intéressant et intelligent.

« Dead Tube » : partage vidéo d’horreurs en tous genres

« Dead Tube », tome 1, de Touta Kitakawa et Mikoto Yamaguchi, 7,99 €, deux tomes sortis en France aux éditions Delcourt-Tonkam, série en cours au Japon. // © Delcourt-Tonkam

Deadtube. Quel est donc cet étrange service qui passionne la jeune génération ? Suivant le même principe que Youtube, il suffit d’y uploader des vidéos, de voir exploser son nombre de vues et de monétiser son contenu. Une différence cependant : sur Deadtube, il n’y a aucune limite ni censure.

Embarqué malgré lui par sa camarade Mai dans la réalisation de films particulièrement choquants, le jeune Tomohiro usera de tous ses talents de cameraman pour progresser dans le classement de meilleur videocaster.

Attention, « Deadtube » est un manga particulièrement gore, violent et immoral. Il dénonce les dérives d’une génération accro à l’image, à la célébrité et aux contenus choquants. Les auteurs semblent ne connaître aucuns garde-fous, et les cadavres, symboles d’une audience toujours plus forte, s’empilent à travers les pages.

Pour public averti.