Trendy Manga : ainsi parlait Jirô Taniguchi

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Publié le 10/03/2017 par TRD_import_StéphaneMoret ,
Jirô Taniguchi est un auteur de mangas qui a marqué toute une génération et a su toucher le cœur du grand public. Pour lui rendre hommage, Trendy a sélectionné quatre titres aussi différents que marquants, représentatifs de son art et de son style.

« Quartier lointain » : regrets et adolescence

Par hasard ou par erreur, Hiroshi, 40 ans, retourne dans la ville où il a passé son enfance. Un malaise plus tard, il se réveille dans son corps d’adolescent, se retrouvant plongé dans l’été de ses quatorze ans. Son objectif : tout faire pour empêcher le départ de son père , qui avait fui à l’époque sans laisser de traces.

Symbole même du « style Jirô Taniguchi », « Quartier lointain » a reçu le prix du meilleur scénario à Angoulême. L’histoire poignante et les dessins fabuleux nous prennent aux tripes. Ce manga parlera autant aux adolescents qu’aux adultes ayant un regard nostalgique sur une période fondatrice de leur vie.

« Quartier lointain », de Jirô Taniguchi, 29 €, Coffret (2 tomes) aux éditions Casterman Manga.

« Les années douces » : l’amour n’a pas d’âge

Connu pour ses histoires originales, Jirô Taniguchi possède aussi un grand talent pour adapter d’autres auteurs que lui-même. « Les années douces » est inspiré d’un roman d’Hiromi Kawakami qui raconte l’histoire de Tsukiko, une jeune femme de 37 ans. Par hasard, elle va retrouver un vieux professeur, "le maître", dans le café où elle a ses habitudes. Au fil de leurs rendez-vous, ils finiront par se rapprocher dans une relation de type père-fille… à moins que ne se crée, entre eux, quelque chose d’encore plus fort, et de beaucoup plus ambigu ?

L’ouvrage tire sa force, comme son titre l’indique, de sa douceur. Dans le genre « tranche de vie », ce manga, qui n’est pas le plus connu de Jirô Taniguchi, s’inscrit pourtant pleinement dans le style de son auteur.

« Les années douces », de Jirô Taniguchi et Hiromi Kawakami, 15 €, série terminée en deux tomes aux éditions Casterman Manga.

« Elle s’appelait Tomoji » : plongée dans le Japon du début du XXe siècle

« Elle s’appelait Tomoji » s’attarde sur la jeunesse de son héroïne dans les années 1910 et 1920. Jeune Japonaise, Tomoji est la fondatrice d’un temple bouddhiste que Jirô Taniguchi avait l’habitude de fréquenter avec sa femme. C’est pour lui rendre hommage que l’auteur s’est mis à la réalisation de ce titre. Mais plutôt que de revenir sur les péripéties ayant mené à la création du temple en question, Taniguchi a voulu mettre l’accent sur l’histoire intime de Tomoji, tout ce qui a forgé sa personnalité et l’a amenée, à l’âge adulte, à se consacrer aux autres.

Mélancolique et sensible, le titre brille pleinement dans sa manière de dépeindre le Japon du XXe siècle. Comme toujours, Jirô Taniguchi s’illustre par son trait fin et détaillé et par un travail documentaire de haute volée.

« Elle s’appelait Tomoji », de Jirô Taniguchi, 17 €, One shot aux éditions Rue de Sèvres.

« Les gardiens du Louvre » : lettre d’amour à la France

Véritable déclaration d’amour à la France, « Les gardiens du Louvre » est une merveille graphique toute en couleurs réalisée pour le compte du musée du Louvre.

Le scénario s’attarde sur le séjour à Paris d’un homme d’affaires japonais qui profite du peu de temps libre à sa disposition pour visiter la capitale française et ses musées, notamment le Louvre. Pris d’un gros rhume, il sera la proie d’hallucinations qui l’amèneront à côtoyer l’âme des œuvres et à se plonger dans le passé et l’histoire du musée.

Les décors sont somptueux et le titre transpire de passion et de sincérité jusqu’aux moindres détails , tels l’apparence des cafés jouxtant le musée, particulièrement fidèles à la réalité. Le lecteur est plongé en plein cœur du Louvre, avec toujours cette touche Taniguchi, caractérisée par une ambiance douce et adulte.

« Les gardiens du Louvre », de Jirô Taniguchi, 20 €, One Shot aux éditions Futuropolis.