Campus Comedy Tour 2017 : l’étudiant le plus drôle de France est un « puceau stylé »

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Publié le 20/04/2017 par TRD_import_DelphineDauvergne ,
Nordine Ganso, étudiant de l’INSEEC Bordeaux, a remporté la finale du Campus Comedy Tour 2017. Les six finalistes de ce concours étudiant seront-ils les humoristes de demain ?

« Ah ouais, toi, t’es un humoriste jusqu’au bout ! », s’est moquée une jeune fille en découvrant que Nordine Ganso portait un slip (et pas un boxer ou un caleçon) sous son pantalon. Le sketch que nous raconte l’étudiant en deuxième année de l’INSEEC Bordeaux, a pour fil conducteur sa vie de « puceau stylé », à la fois touchante et hilarante. Un cocktail qui lui a permis de remporter la finale du Campus Comedy Tour, le 15 avril 2017, à La Cigale.

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Nordine Ganso a remporté le prix de l’étudiant français le plus drôle. //

© Laura Gilli_

« J’aime le côté humain de l’humour, c’est incroyable de se sentir hyper proche des gens alors qu’on ne les connaît pas. Je me livre beaucoup sur scène, j’ai parfois l’impression de faire une psychothérapie ! », confie le gagnant du concours étudiant, récompensé par un chèque de 5.000 €. Le jeune homme de 20 ans a commencé à tester son talent d’humoriste sur des petites scènes (Jamel Comedy Club, Gavé Style, Le Paname Art Café…) il y a deux ans.  » Je voulais arrêter mes études, mais ma mère a insisté. Entre l’école de commerce, les préparations de sketchs, et mon rôle de grand-frère, il ne me reste plus beaucoup de temps pour voir mes potes… »

Jongler entre la scène et l’école

Concilier études et humour n’est pas toujours facile… Thomas Corver, 19 ans, en 2e année à l’IESEG Paris, va prendre une année de césure pour se consacrer à temps plein à sa passion : le théâtre. Il en fait depuis huit ans au conservatoire, cette année dans un cursus de 20 heures par semaine. Outre les traditionnels spectacles de fin d’année, il est aussi passé par la scène de stand up du Paname Art Café.

Quant à Mazine El Aichouni, 22 ans, étudiant en dernière année de l’ESIEE, il s’est d’abord concentré sur ses études mais a repris sa passion pour la scène de manière plus intense, après ses deux premières années d’école d’ingénieurs. Aujourd’hui en fin de stage, il voit la suite comme une vie de « super-héros : ingénieur le jour et humoriste le soir ! ». Il a choisi, pour son sketch, de faire de « l’humour engagé ».

Au programme : vannes sur les candidats à l’élection présidentielle et ironie sur l’agression de Théo. Ce Marocain a commencé à faire du stand-up à 10 ans et a animé sa première émission radio à 13 ans. Sa troisième année d’école d’ingénieurs, passée au Canada où il renoue avec le stand-up, l’a « surmotivé » à son retour à Paris, où il a fait des premières parties.

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Des humoristes professionnels se sont alternés aux talents de demain sur la scène de La Cigale. // © Laura Gilli_

Autre finaliste, Mathieu Fernandez, 22 ans, a aussi eu ses premières expériences de théâtre à l’étranger, dans le Mississippi. En dernière année à l’INSA Toulouse, il suit aussi des cours à l’École de l’acteur (EDA), six heures par semaine. À la fin de son stage, il va tenter de continuer sa formation de comédien dans une école ou un conservatoire.

Le stand-up ne s’improvise pas…

Pour Mathieu,  » l’exercice du stand-up n’est pas évident… Une semaine avant la finale, j’ai failli abandonner : je n’arrivais pas à trouver un sujet qui me plaise assez « , raconte-t-il. La sélection du concours se fait d’abord dans une trentaine d’écoles, où les candidats performent devant leurs camarades. Un contexte différent de la finale parisienne.

« J’ai dû adapter mon sketch : on a 5 minutes de passage pour la finale au lieu de 10 en sélection, et mon sketch parlait surtout aux Toulousains, habitués à voir les vélos sur le Canal du Midi », explique Mathieu. Le soir, à la Cigale, le stress est si important qu’il a un trou au début de son sketch, mais les encouragements bienveillants de la salle l’aideront vite à se ressaisir.

Nouveaux sur scène

Il n’est pas le seul à avoir cogité sur le thème de son sketch… « J’avais trop d’idées », se souvient Frédéric Etamé, 23 ans, étudiant à l’EM Normandie.  » Mes camarades m’ont poussé à m’inscrire une semaine avant parce que je suis un raconteur d’histoires qui aime bien vanner. Mais il y a tout un travail d’écriture technique… Il faut apprendre son texte par cœur, chaque mot compte, ne pas parler trop vite, bien se déplacer… »

Malgré ces difficultés, pour les novices, une fois qu’ils ont goûté aux applaudissements sur scène, l’envie de continuer s’installe… C’est le cas pour Jules Bancharel, qui a joué son sketch en duo avec Thomas Corver. « Je n’avais jamais fait de théâtre. Mais jouer devant 80 personnes de l’école, c’était déjà quelque chose, ça m’a donné envie de continuer… » Le Campus Comedy Tour a accompli sa mission : créer des vocations – et faire office de tremplin – pour les jeunes talents du rire.

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