L’interview indiscrète : les premières fois de David Abiker

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Publié le 25/05/2015 par TRD_import_SophiedeTarlé ,
Il est aux commandes du 9-10 heures chaque week-end sur Europe 1. Mais avant d'etre animateur radio, l'ecrivain et chroniqueur a aussi ete consultant, directeur de la communication, directeur des ressources humaines… et lyceen a Marseille ! Retour sur ces annees ou David Abiker jouait au tennis et sortait en boite au Big Ben de Cassis, avant de partir faire Sciences po a Paris.

CÔTÉ ÉTUDES

La première fois que… j’ai stressé pour un examen

« Le jour où j’ai passé le concours d’entrée à Sciences po, mais je n’ai pas stressé pour moi : en sortant de la salle d’examen, j’ai parlé à une fille du sujet. C’était ‘La France et la gauche entre les deux guerres’. Elle a subitement réalisé qu’elle avait compris ‘La France entre les deux guerres’. J’ai lu l’angoisse dans ses yeux, et comme je suis très empathique de nature, j’ai stressé en me mettant à sa place. »

La première fois que… j’ai eu une « taule » à un examen

« J’étais en terminale B (ES aujourd’hui) au lycée Périer de Marseille, et toute l’année de terminale j’ai eu 15 de moyenne en philo sauf… le jour du bac où j’ai eu 5 ! »

La première fois que… j’ai séché

« En 2nde, mais je n’ai pas fait grand-chose. Je suis juste allé dans un bar pour jouer au flipper. Je me souviens qu’au juke-box passaient des tubes des années 1980, dont ‘On the beach ‘, de Chris Rea. Il faisait beau, c’était déjà l’été à Marseille. Mais sécher n’était pas dans mes habitudes. Et surtout je n’ai pas envie que ma fille lise ça ! »

CÔTÉ LOOK

La première fois que… j’ai cassé ma tirelire pour des fringues

« Je me souviens d’un tee-shirt jaune Nike que j’avais acheté. Et comme à Marseille, je jouais beaucoup au tennis, je portais des tennis Adidas Nastase dont j’étais très fier. »

La première fois que… je me suis senti bien sapé

« Un costume pour un mariage, j’avais 23 ans. Maintenant que je m’en souviens, je n’étais pas trop mal. »

La première fois que… je me suis trouvé ridicule dans mes vêtements

« Avec un jean neige que j’ai porté un mois de trop. À l’époque, pour être classe à Marseille, il fallait porter des vêtements Façonnable et rouler en Honda Dax. »

CÔTÉ SORTIES/LOISIRS

La première fois que… j’ai été à un concert

« C’était pour le concert de Motörhead. J’avais 14 ans, le groupe passait à Vitrolles, et je n’ai… pas pu y aller. Ma mère a trouvé que c’était un groupe de voyous. Après je suis allé voir Cure, mais je n’étais pas gothique, j’étais plutôt un garçon propret, un vrai minet ! »

À 12 ans, David Abiker s’achetait les disques de Police, de Supertramp, ou encore Michael Jacskon. // © Photo fournie par le témoin.

La première fois que… j’ai acheté un disque

« Un vinyle, forcément ! C’était ‘Reggatta de Blanc’, l’un des premiers albums de Police, je devais avoir 11-12 ans. Au même âge, j’ai aussi acheté ‘Breakfast in America’, de Supertramp, et ‘Thriller’, de Michael Jackson. Mais ce n’était pas très branché comme musique. Pour l’être, il fallait plutôt écouter des groupes inconnus.

Ensuite, en terminale, j’ai changé de bande, et je me suis passionné pour le jazz, je devais être le seul de ma classe. Mon père m’a beaucoup influencé. Quand j’étais petit, j’écoutais les albums du ‘Petit Ménestrel’, des disques-livres qui racontaient les biographies de musiciens célèbres racontés par des comédiens exceptionnels (Mozart par Gérard Philippe, Vivaldi par François Périer). Je les ai rachetés pour mes enfants, et nous les écoutons dans la voiture. »

La première fois… qu’un livre a changé ma vision de la vie

« ‘La pitié dangereuse’, de Stefan Zweig. C’est l’histoire d’une gaffe monstrueuse. À l’occasion d’un bal, un jeune officier autrichien invite une jeune fille à danser. Sauf que cette fille ne peut pas se lever, car elle est paralysée. Il essaie de se faire pardonner, il a pitié, mais il ne peut pas l’aimer, pourtant elle devient très amoureuse. C’est un livre qui parle beaucoup aux ados, car à cet âge-là, ils peuvent facilement rendre malheureux quelqu’un, causer un chagrin d’amour.

Je me souviens aussi d’un autre livre, ‘Good Bye Colombus’, de Philippe Roth, des nouvelles qui parlent très bien aux étudiants. Je fais beaucoup écouter à mes enfants des livres audio comme ‘la Planète des singes’, ‘la Dame aux camélias’. Comme beaucoup, ils passent trop de temps sur leur téléphone portable… »

CÔTÉ INDÉPENDANCE

La première fois que… je me suis payé une voiture

« Ma première voiture était une Ford Fiesta blanche, j’avais 22 ans. J’ai passé mon permis à 18 ans. Mais à cette époque, on le donnait plus facilement. »

La première fois que… j’ai quitté le nid familial

« À 19 ans, mais j’avais un studio collé à l’appartement de mes parents, donc j’avais accès au frigo et à la machine à laver. Je ne suis vraiment parti qu’à 25 ans, quand j’ai gagné ma vie. »

CÔTÉ PREMIER JOB/CARRIÈRE

La première fois que… j’ai passé un entretien d’embauche

« Pour rentrer chez Total, j’ai passé un entretien pour un poste d’inspecteur de stations-service. Je suis tombé sur une bonne femme épouvantable. J’ai longtemps rêvé qu’elle brûlait dans une station-service ! À y réfléchir, je ne devais pas être fait pour ce boulot. »

La première fois que… j’ai eu le déclic pour ma carrière

« Assez tôt, j’ai publié un article dans ‘Libération’ à 26-27 ans alors que j’étais consultant. Mais ce n’est vraiment qu’en 2005, après un cancer, que j’ai décidé de procéder à des choix et de faire de la radio mon métier. »

La première fois que… j’ai été fier d’une réussite pro

« En général, je ne suis jamais fier très longtemps. Je culpabilise et je ne suis jamais content. Mais j’ai été très fier d’avoir publié mon mémoire de DEA [diplôme d’études approfondis, devenu master 2 recherche, NDLR], ‘Les consultants dans les collectivités locales’. À l’époque, j’ai eu l’impression de maîtriser mon destin. Et aussi quand j’ai pu vivre complètement de la radio. »

CÔTÉ LOVE

La première fois que… j’ai embrassé une fille

« C’était à Cassis, je devais avoir 15 ans, nous allions en boîte au Big Ben. Ce soir-là, j’ai embrassé trois filles ! Après, avec les copains, on débriefait. Le monde nous appartenait ! »

David Abiker (au milieu) a 16 ans, et pose avec ses copains pour une carte de vœux délirante. // © Photo fournie par le témoin.

La première fois que… je suis tombé amoureux

« C’était le printemps, à Marseille. Avec ma copine, nous avions envie de coucher ensemble. Cela faisait trois semaines qu’on en parlait, mais nous n’arrivions pas à nous décider. Un jour, j’étais avec elle, et pour l’impressionner, j’ai décollé l’affiche d’un parti politique qui était collée au mur. À ce moment-là, un type est sorti d’un coup de sa voiture et m’a menacé avec un couteau. J’ai eu tellement peur qu’on a couché ensemble le soir même. La peur me stimule toujours, je cherche toujours une issue. À la radio, je n’ai pas le trac, sauf la première fois sans doute. J’ai plutôt le trac de mal faire. Je demande toujours à mon boss, à la programmatrice, si l’émission était bien. »

CÔTÉ #JEDOISBIENLAVOUER…

La première fois que… j’ai fait un gros mensonge à mes parents

« Je n’ai pas de souvenir très précis. Sans doute une fois où j’ai dit que j’étais rentré à 1 heure du matin, alors que j’étais rentré au petit jour. »

La première fois que… j’ai pris une grosse cuite

« Je n’en suis pas fier, mais je me souviens d’une beuverie. J’ai été arrêté par la police qui m’a vu pisser dans le réservoir d’un Solex ! J’habitais Marseille, et je me souviens aussi avoir traversé la ville ivre mort sur le porte-bagage d’un copain. Quand j’y pense, je suis horrifié ! »

La première fois que… j’ai triché

« Je ne trichais pas, par contre, j’aimais bien le côté inspecteur gadget des tricheurs. Ils se donnaient un mal fou pour réaliser ces antisèches qu’ils planquaient dans leurs trousses. Maintenant, avec les téléphones portables évidemment, cela paraît plus simple ! »