Quand le harcèlement scolaire se poursuit en ligne…

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Publié le 29/09/2016 par TRD_import_PaulConge ,
20 % des filles ont déjà été insultées à propos de leur apparence sur internet. Elles sont 4 % à avoir réalisé un selfie, ou une photo intime, sous la contrainte. Témoignages et conseils si vous ou l'un(e) de vos proches êtes victimes de cybersexisme.

Il y a celles et ceux qui se font harceler sexuellement dans la rue. Un sifflet de trop, une remarque déplacée sur ses habits, des attouchements. Il y a aussi des adolescent(e)s pour qui le calvaire se poursuit en ligne. Souvent les mêmes. Dans chaque classe de collège, ce sont ainsi trois filles et deux garçons, en moyenne, qui sont victimes decybersexisme. C’est ce que pointe une étude du centre Hubertine Auclert, conduite en 2015 et 2016 dans des classes de la 5e à la 2nde, et qui examine ces rumeurs, insultes, harcèlement et humiliations qui ont lieu en ligne.

Des photos (intimes) diffusées sans accord

20 % des filles disent avoir été insultées en ligne sur leur apparence. Le phénomène existe aussi pour les garçons : 14 % disent avoir été exposés à des insultes homophobes. __ Livia, une élève de 4e, explique avoir envoyé un selfie sous la douche à son petit ami. Lequel l’a ensuite posté sur les réseaux sociaux après une dispute, « par vengeance ». « J’étais vraiment anéantie… Elle a quand même fait le tour, cette photo », raconte-t-elle. Diana, en 4e, résume : « Quand une photo [intime] est postée sur internet, on sait que ça va être un enfer. »

Incité(e) à montrer son corps

La vie sur les réseaux sociaux étant omniprésente et très addictive, les phénomènes de harcèlement y prennent beaucoup de place. « On est devenus accros à ces réseaux sociaux. On ne peut pas vivre une journée sans ! », témoigne Isabelle, élève de 4e.

De plus en plus, on y réclame l’envoi d’images et de vidéos.  » Les filles [y] sont incitées à exposer leur corps, notamment à travers le partage de photos : ne pas le faire (…), c’est risquer d’être perçue comme ‘coincée' » , estime l’étude. Elles sont souvent poussées par leur petit ami. Une fois que ce dernier a reçu les photos, il peut les montrer allègrement à ses amis proches comme un gage de virilité et de succès auprès des filles.

Les filles touchées, elles, passent pour des « salopes » ou des « filles faciles » si elles s’exposent trop. Et « elle sera considérée comme seule responsable des conséquences de la diffusion de ces contenus », écrivent les auteurs du texte.

Des chiffres édifiants, qui prouvent la présence au quotidien du sexisme dès le collège. // © Centre Hubertine Auclert

Les parents ne comprennent pas ce qui se joue en ligne

Quand ça leur arrive, les filles en parlent peu. En partie parce que les parents, déconnectés, ne « comprennent pas ce qui se passe en ligne » , selon l’étude. Ces cyberviolences ont pourtant des effets négatifs : « perte d’estime de soi, sentiment d’insécurité, désespoir, idées suicidaires ».

Le centre Hubertine Auclert appelle à plus de prévention en impliquant les collégiens qui « peuvent être tour à tour victimes, témoins et agresseurs » , notamment en préconisant des séances d’expression collective. Une certitude : tout ce que vous envoyez depuis votre smartphone a toutes les chances de rester gravé à jamais dans la mémoire d’internet. De quoi y réfléchir sérieusement avant de céder au jeu du « nude » avec sa relation du moment.

Un clip vidéo, réalisé par le centre Hubertine Auclert, a pour but de sensibiliser le grand public.

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