“Je m’ennuie en cours” : comment me (re)motiver ?

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Publié le 11/03/2015 par TRD_import_MariaPoblete ,
Dix minutes que le cours a commenc e et c'est plus fort que vous : vous voila avachi sur votre bureau, l'esprit occupe a vagabonder, vos mains a crayonner… Bref, la lassitude vous a envahi et vous finissez par decrocher. Comment reagir pour ne plus passer l'heure a bayer aux corneilles ? Conseils et "remedes" de ceux qui ont reussi a vaincre leur ennui.

« Je passe des heures et des heures, en classe, à regarder par la fenêtre, à dessiner, à écrire des petits textes perso que je recopie ensuite le soir chez moi. L’ennui m’envahit en cours depuis un ou deux ans, surtout avec les profs soporifiques… ” Emma, 15 ans, élève en seconde au lycée Jacques-Decour, à Paris, a beaucoup réfléchi à la question. Pour son témoignage, elle a demandé à changer de prénom parce qu’elle croit savoir que  » c’est mal vu, jamais compris et toujours mal interprété par les parents et les profs, alors que, franchement, ce n’est pas toujours négatif, c’est comme une pause ». La psychanalyste François Dolto ne disait pas le contraire quand elle affirmait que l’ennui pouvait être considéré comme un signe d’intelligence. Les moments « vacants » d’Emma ne lui font d’ailleurs pas perdre pied et sont créatifs. « Je repars, je me raccroche à la leçon, quand j’ai terminé mes divagations, enfin, à condition qu’elle m’intéresse… » dit-elle.

Vous n’êtes pas une exception

Emma n’est pas un cas unique, loin de là. L’ennui a toujours existé en classe. Il a simplement changé de forme. Il y a 20 ou 30 ans, les élèves qui s’ennuyaient… n’apostrophaient pas systématiquement leurs camarades. Désormais, ils sont plus bruyants. « Quand ils éprouvent l’ennui, ils se portent vers les autres, soit en les interpellant soit en jouant avec un objet, stylo ou gomme, en se faisant un peu remarquer », relève Joël Clerget, psychanalyste. Mais cette « lassitude, cette impression de vide », comme le définit le dictionnaire, n’est pas nouvelle. La réflexion sur le phénomène, si. « On note une prise de conscience de la part du corps enseignant et des adultes, continue le psychanalyste, l’ennui est entré dans le discours. » Désormais, c’est un fait admis, reconnu et étudié à la loupe par les chercheurs en pédagogie et psychologie : l’ennui fait partie de la présence des élèves en classe.

C’est physiologique !

Jeanne, 17 ans, élève en terminale L au lycée Victor-Hugo, à Paris, a du mal à tenir en place et ne s’en cache pas. Le désœuvrement la guette régulièrement. « Quand cela m’arrive, j’ai la bougeotte, dit cette élève en section théâtre. Les profs attendent de nous une tenue particulière, un port de tête parfait, c’est trop difficile ! Depuis qu’on est petits, on nous demande de rester dans la même posture. Il faudrait bouger de temps en temps, je suis sûre que nous serions plus aptes à apprendre. » Marie, 18 ans, en L1 (licence 1) de droit à Paris 1, avait trouvé la parade :  » Je ne tenais pas en place au lycée, j’ai appris à ne pas craquer en m’étirant un maximum aux intercours au lieu de rester immobile. Dans les matières très pénibles, je faisais discrètement des moulinets avec mes poignets et des cercles avec les pieds. Ça m’évitait de m’assoupir. »

Les chercheurs en pédagogie et les spécialistes des rythmes se sont penchés sur cet aspect. Ils s’accordent à dire que 55 minutes d’écoute attentive, d’affilée, sont perçues comme une éternité par les adolescents. C’est physiologique. « Il m’est arrivé d’envoyer un élève faire le tour de la cour en courant ; au retour, il était prêt à écouter et à participer », avoue Brigitte, professeure d’espagnol à la retraite.

D’autres motifs de lassitude **?

Ce n’est pas la statique qui vous plonge dans les affres de la lassitude, mais votre manque d’intérêt pour la matière ? Le prof, que vous trouvez soporifique ? L’impression que vous savez déjà tout de ce qu’il raconte ? Là aussi des « remèdes » existent. Découvrez dans la suite de notre dossier comment d’autres atteints par le même « mal » que vous ont réussi à vaincre l’ennui.

Test : frôlez-vous le bore-out ?

On connaissait le burn-out, ce syndrome d’épuisement dû à la surcharge de travail. Des chercheurs américains parlent du bore-out (ennui) avec les mêmes conséquences désastreuses sur le moral. Faites ce petit test, inspiré de l’ouvrage « Diagnose Bore-out » (éditions Redline Wirtschaft, 2007) en répondant par « Oui » ou « Non » aux questions suivantes :

1. En classe, passez-vous du temps à des occupations personnelles ?

2. Vous sentez-vous sous-investi en cours ?

3. Vous arrive-t-il de faire semblant de prendre des notes ou d’écouter le prof ?

4. Êtes-vous très fatigué alors que, franchement, la journée n’a pas été hyperstressante ?

5. Êtes-vous malheureux au lycée ?

6. Trouvez-vous que vos études n’ont aucun sens ?

7. Arrivez-vous en retard plus de deux fois dans la semaine ?

Vous avez répondu au moins 4 fois « Oui » ? Il est temps de réagir… d’abord en lisant (attentivement) ce dossier !